Des voitures de course sans pilote ? Si le football, coupe du monde
oblige, n’est pas encore vraiment concerné par la robotique, la compétition
automobile pourrait l’être. Dans une course d’endurance aussi mythique que
les 24 heures du Mans qui ont vu ce week-end dan la Sarthe la victoire de
Toyota, on se dit que les voitures
autonomes pourraient bien faire un jour leur apparition. L’épreuve est
extrême au niveau physique et un robot pourrait se passer de relais.
Evidemment, avec le développement les voitures autonomes, certains y ont
pensé. C’est au cours du grand prix de Rome en Formule E (le championnat de
F1 version électrique) que Roborace a confronté sa voiture autonome Devbot à
un pilote en chair et en os. Le pilote en question, Ryan Tuerck, un pro de la
formule drift (dérapages), a d’abord établi son temps de référence. Il s’est
établi à 1mn 51s au tour.
Autant le dire tout de suite, le robot n’a pas fait l’exploit attendu. Le
temps a été de 2mn 18s, soit 26 secondes plus lent que l’humain, soit un
véritable gouffre lorsque les écarts se chiffrent habituellement en dixièmes
de secondes entre les pilotes. Mais il ne faudrait pas oublier l’Audi RS7
autonome qui, en 2015, a battu les meilleurs pilotes aux Atats-Unis d’abord
puis sur le circuit espagnol de Barcelone. Un vrai exploit que n’aura pas
atteint Roborace ce qui soulève deux points essentiels. Le premier c’est que
les Startups qui développent des voitures autonomes n’ont à priori pas les
même compétences que les constructeurs automobiles. Et il y a fort à parier
qu’à terme, ce sont ces derniers, avec leurs fournisseurs, qui seront les
plus performants dans ce domaine. cela s’explique aussi par leur maîtrise du
secteur !
L’autre point, c’est l’intérêt. Si dans des embouteillages ou sur des
grands axes monotones, la conduite autonome peut se concevoir, l’intérêt en
course lui…reste à démontrer. Il s’agit plus là de prouver les performances
des systèmes que d’une volonté de remplacer les pilotes en course. Quel
intérêt y aurait-il, pour les amateurs, à suivre un grand prix de F1 ou les
24 heures du Mans sans pilotes ? Effectivement aucun et c’est aussi ce qui
fait l’intérêt de la conduite qui, pour certains et encore nombreux, reste un
plaisir.
Il n’est pas trop tard…Mais presque !
Sylvain DEVAUX
Rédacteur en chef
« L’homme a la possibilité non seulement de penser, mais encore
de savoir qu’il pense ! C’est ce qui le distinguera toujours
du robot le plus perfectionné ».
Jean Delumeau
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