Quarante années
d’expériences dans plus de vingt pays montrent que la
réduction des dépenses de l’État, sans hausse d’impôts, est le moyen le plus efficace
pour réduire le poids de la dette publique.
La dette de l’État français
est passée de 20% du PIB en 1978 à 86,2% en 2011 (87% en 2012).
Le service de la dette devient le premier poste du budget (46,9 milliards
d’euros), devant celui de l’Éducation Nationale (44,5
milliards) et de la Défense (30,1 milliards).
Évolution du
niveau d’endettement de l’État français
La République française n’est pas le premier État aux prises avec un ratio d’endettement (dette publique/PIB) dangereux. Heureusement, le monde universitaire a
déjà mis en évidence ce qui peut être fait pour
réduire ce ratio tout en ayant un effet bénéfique pour l'économie
du pays.
Alberto Alesina et Silvia Ardagna,
de l’Université Harvard aux États-Unis, ont
examiné 107 plans gouvernementaux visant à réduire la
dette publique dans 21 pays de l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) entre 1970 et 2007. Leur étude est
gracieusement disponible en ligne.
Leurs résultats laissent
entrevoir que les réductions d'impôt sont plus favorables
à la croissance que l'augmentation des dépenses de l’État dans le cas d'une relance budgétaire.
Ils ont aussi constaté que la
réduction des dépenses de l’État est le moyen le plus efficace pour réduire le ratio
d’endettement :
« Nous montrons que les
réductions de dépenses publiques sont beaucoup plus efficaces
que les hausses d'impôts afin de stabiliser la dette de l’État
et d'éviter les ralentissements économiques. Mieux, nous présentons plusieurs
cas où la réduction des
dépenses de l’État adoptée afin de réduire
le déficit public a provoqué une forte croissance
économique en lieu et place d’une récession. »
(Source, page 3)
La conclusion de l’étude montre que dans les cas où les
plans de réduction du ratio d’endettement réussissent (une
réussite étant définie comme la réduction
cumulative du ratio d’endettement d’au moins 4,5 points sur trois
ans), ils sont le résultat d’une baisse de deux points de PIB
des dépenses publiques et d’une baisse d’un demi-point des
rentrées fiscales.
Les plans de réduction du
ratio d’endettement infructueux (aboutissant à une augmentation cumulative du ratio d’endettement de l’État), eux, sont le fruit de réductions des dépenses de l’État
plus faibles (0,8 points de pourcentage en moyenne) et d’une importante
augmentation des recettes fiscales (1,4 points).
Le Fonds
monétaire international (FMI) est arrivé à des résultats similaires et indique que l’ajustement budgétaire
que doivent réaliser beaucoup de pays aujourd’hui a en
réalité de nombreux précédents :
« Au cours des trois dernières
décennies, il y a eu 14 exemples
dans des pays développés (et 26 exemples dans des pays en voie
de développement) où les États ont
fait baisser de sept points de pourcentage leur ratio d’endettement. Plusieurs pays ont également
été en mesure de maintenir d'importants excédents budgétaires sur plus de cinq
années suivant la mise en œuvre de ces mesures (…). »
(Source, page 5)
Les plans de relance basés
sur l’augmentation des dépenses de l’État et
l’augmentation du fardeau fiscal ne fonctionnent pas. Les gouvernements
japonais, européens et américains les ont mis en application,
sans succès.
Il est maintenant temps de tirer
les leçons de quarante années d’expériences dans
plus de vingt pays et d’enfin réduire les dépenses de l’État
et le fardeau fiscal pour renouer avec la croissance économique et le
progrès social.
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