Le
« paradoxe de l’épargne »
La théorie
« des flux circulaires » professée par Keynes et
ses disciples enseigne que la dépense d’un individu correspond
au revenu d’un autre et donc que si on stimule les dépenses de
consommation, le revenu augmente et l’économie s’en trouve
globalement améliorée.
Keynes en tire
pour conséquence qu’une augmentation de l’épargne
à l’échelle globale de l’économie
mène à un ralentissement économique donc une
économie plus faible parce que le seul moyen d’augmenter
l’épargne consiste à réduire le niveau de
consommation. C’est ce que les keynésiens appellent le
« paradoxe de l’épargne ». De leur point
de vue, il existe un paradoxe parce qu’une augmentation de
l’épargne est une bonne chose au niveau individuel mais
crée un ralentissement de l’économie au niveau
macroéconomique.
Mais
comment cela est-il possible? Après tout, l’économie est
un ensemble d’individus. Or, ce qui est raisonnable pour un individu en
particulier devrait l’être aussi pour l’économie
dans son ensemble. La réalité est que le paradoxe de
l’épargne n’apparait que si l’on part d’hypothèses
erronées. L’hypothèse erronée ici émane de
la théorie « du flux circulaire ».
L’erreur est manifeste dès que l’on comprend que les gens
ne dépensent pas vraiment de la monnaie, ils dépensent
plutôt ce qu’ils produisent. La monnaie n’est que le médium,
le moyen d’échange. Par exemple, un boulanger dépense du
pain, un cordonnier des chaussures, un dentiste des services dentaires
procurés à ses patients. Dans chacun des exemples
énumérés, les biens ou services produits vont être
convertis en argent, mais ceci demeure un moyen de rendre
l’échange plus efficace. Si l’argent n’existait pas,
le dentiste qui veut acheter du pain devrait trouver un boulanger qui veut un
détartrage pour que l’échange puisse avoir lieu.
Une fois ce
mécanisme assimilé (chaque personne dépense ce
qu’il ou elle a produit) il devient évident qu’une
augmentation de la production doit toujours précéder une
augmentation de la dépense à la consommation.
Il existe une
autre manière de formuler ceci : une dépense de
consommation implique que l’on retire quelque chose de
l’économie. Si les gens, dans une l’économie,
retirent plus de choses qu’ils n’y en ajoutent, il parait
déraisonnable de penser qu’une telle économie puisse
prospérer.
Accepter le fait
qu’une augmentation durable de la dépense de consommation doit
obligatoirement être précédée d’une
augmentation de la production, c’est répondre à la
question suivante : Qu’est qui fait augmenter la production ?
En termes
simples, une augmentation per capita de la production est due à
l’investissement dans les facteurs de production, et
l’investissement provient de l’épargne. Autrement dit,
plutôt que d’être semblable à un cercle sans
début ni fin, le processus de croissance économique
débute par l’épargne et l’investissement. Une
augmentation de l’épargne et de l’investissement
génère une production par habitant plus grande et cette
auugmentation de la production crée une demande plus importante de
biens à la consommation.
En
conséquence, les politiques gouvernementales qui ont pour objet de
réduire l’épargne et de soutenir la consommation vont
conduire à une économie plus faible.
La conclusion est
qu’il n’existe pas de “paradoxe de
l’épargne”.
La « Surproduction »
Une conception
également fausse et qui va de pair le paradoxe de
l’épargne est celle que les récessions économiques
peuvent être causées ou exacerbées par une surproduction
générale. Mais si la production finance la consommation,
comment une économie peut-elle souffrir d’une surproduction
générale ?
Réponse :
c’est impossible.
La
réalité est qu’au lieu d’une surproduction
générale, l’inflation monétaire déforme les
prix relatifs des biens et services par rapport aux autres et provoque un
investissement excessif dans certaines parties de l’économie.
L’effet initial est une expansion dans les secteurs de
l’économie qui perçoivent cet investissement excessif,
mais après un temps, et probablement du fait d’une
réduction du taux de « stimulation
monétaire », il devient apparent que beaucoup des
investissements réalisés dans la période de boom
économique ne coïncident pas avec les désirs ou les
possibilités financières des consommateurs.
Nous ne sommes
donc pas confrontés à une crise de
« surproduction » générale mais nous
faisons face à un déséquilibre économique
où la production ne correspond pas à la consommation.
Le passé
récent présente de nombreux exemples de ce qui vient d’être
décrit En particulier les
politiques inflationnistes des banques et des gouvernements ont
provoqué un investissement excessif (c’est le moins que l’on
puisse dire) dans l’immobilier résidentiel et commercial,
donnant naissance à des économies structurées pour
construire, équiper, financer et vendre bien plus de biens immobiliers
que nécessaire pour servir la véritable demande des
consommateurs.
*Les facteurs de productions sont
les ressources employées pour produire les biens et services :
outils, équipements, usines, terrains, bureaux, technologie et travail
(qualifications et apprentissage) inclus.
Steve Saville
The Speculative
Investor
Steve Saville est contributeur à 24hGold.com.
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