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Dirigeants au bord de la crise de nerfs

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Published : October 24th, 2011
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Category : Editorials

 

 

 

 

Fin du premier round avec des informations fragmentaires, voire contradictoires. Une seule certitude émerge, en dépit de l’affirmation de Nicolas Sarkozy selon qui un « assez large accord est en train de se dessiner » : ils sont loin du compte.


En premier lieu parce que le sort de la dette grecque dépend des négociations qui sont engagées avec les banques, puisque toute décote doit être acceptée sur une base volontaire pour ne pas être assimilée à un défaut qui indisposerait les marchés. C’est tout du moins le prétexte donné. « Les négociations avec les banques viennent de débuter et il serait inutile de faire des spéculations », a reconnu Angela Merkel.


Or, les banques ne veulent pas d’une décote supérieure à 40 % (au lieu des 50 % minimum demandés), afin de ne pas dépendre par la suite des fonds publics pour se recapitaliser pour y faire face, et risquer de devoir respecter en contrepartie certaines contraintes. Que le rapport de la Troïka estime que cela ne serait pas suffisant pour que la Grèce reprenne la maîtrise de sa dette est parfaitement secondaire.


En second lieu, parce qu’un montant de 110 milliards d’euros a été évoqué à propos de la recapitalisation des banques, mais ce chiffrage avantageux est en trompe-l’oeil. Il a été obtenu en retenant un ratio de 9 % et en calculant l’exposition des banques à la dette souveraine une fois celle-ci valorisée au prix du marché. Les banques qui n’atteindront pas ce ratio, selon ce calcul, auront jusqu’à fin juin 2012 pour y parvenir. Afin de les aider, l’Union européenne envisage de réactiver les garanties offertes aux banques pour qu’elles trouvent des financements à moyen et long terme, en complément du court terme dont la BCE fait son affaire. Il a surtout été précisé que les 46 milliards d’aide déjà décidés pour les banques portugaises, irlandaises et grecques, et dont une partie a déjà été versée, venaient en déduction des 110 milliards annoncés, ce qui réduit singulièrement leur portée.


On touche du doigt le principal problème qui parcourt ces rencontres appelées à durer jusqu’à mercredi : les États européens n’ont pas les moyens financiers de leurs ambitions.


Le gouvernement italien en a fait hier dimanche les frais, sommé d’être « à la hauteur de ses responsabilités » par Angela Merkel, et de suivre l’exemple des Grecs, Espagnols et autres Portugais en serrant la vis à son tour. La raison de cette subite injonction est simple : aucun accord n’a pu être trouvé sur les moyens de renforcer financièrement le FESF pour aider les Italiens et les Espagnols.


Par ailleurs, les solutions encore présentes sur le tapis des négociations ne peuvent dégager que des moyens limités. Que ce soit le montage assurantiel, ou celui qui adosserait le FESF à un véhicule spécial financé par les fonds souverains des pays émergents, dans lequel le FMI pourrait s’impliquer. Toute participation de la BCE désormais rejetée, il ne reste plus au gouvernement italien qu’à redoubler d’efforts pour réduire son déficit et sa dette. Un conseil des ministres extraordinaire va être convoqué sur la question des retraites dès aujourd’hui lundi par Silvio Berlusconi. C’est la même histoire qui recommence.


Toute présentation des deux sommets d’hier dimanche comme un affrontement entre des politiques nationales qui se solderait par une victoire allemande occulterait une constatation bien plus déterminante : les dirigeants européens sont enfermés comme des insectes dans un bocal et s’y agitent dans tous les sens, incapables d’en ouvrir le couvercle, à tous points de vue dépassés, au plan financier financier mais aussi conceptuel.


Devenus hétérodoxes, les Français sont au nom du réalisme partisans d’actionner la planche à billets tandis que les Allemands, orthodoxes, se crispent en faveur de la rigueur et de la réduction de la dette publique. Ce sont en réalité deux versions de la même aveugle fuite en avant.


Faire disposer d’une manière ou d’une autre le FESF d’un effet de levier revient à lui faire jouer le rôle d’un rehausseur de crédit, telle une société financière qui fait bénéficier ceux qui font appel à ses services d’un meilleur taux sur le marché grâce à sa garantie. Dans le contexte actuel, ce sera un montage financier de tous les dangers.




 

 



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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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" Il ne reste plus au gouvernement Italien qu'à redoubler d'efforts pour réduire son déficit et sa dette ." A l'instar de nombreux commentateurs, vous mettez dans le même panier, déficit et dette . Mais, que je sache, réduire le déficit c'est encore augmenter la dette. Pour réduire sa dette il faut n'avoir aucun déficit mais un excédent. Concernant le gouvernement italien, comme le nôtre, sans doute pourra-t-il réduire son déficit, quand à réduire sa dette, on peut toujours rêver. Ils sont pathétiques à chercher désespérément une solution car, je suis convaincu que, pour avoir dépassé le point de non retour, IL N'Y A PAS DE SOLUTION. Pierre Thuillier décrit fort bien les profondes racines de sa "Grande Implosion" , Jean cau nous prévient que "Tout sera balayé" ( les écuries de l'occident ) Quand à hannah Arendt, elle nous dit joliment que "la catastrophe et le progrés sont l'avers et le revers d'une même médaille". Nous ne sommes que des aveugles guidés par des aveugles et le mur, au fond de l'impasse, est tout proche . Merci pour vos articles de qualité.
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LOUIS L. - 10/24/2011 at 5:30 PM GMT
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