Que faisiez-vous le 9 août 2007 ? Il y a dix ans jour pour jour, la pire crise financière depuis 1929 commençait à secouer l’économie mondiale. Elle a mis en évidence les failles du système financier international, et elle a obligé aux plans de rigueur, aux récessions et aux actions d’urgence.
Une décennie plus tard, l’économie mondiale a commencé à se remettre. Mais quelle forme prendra le prochain choc économique et financier ?
En 2007, le début de la plus grave crise financière depuis 1929
La crise de 1929 a autant marqué les livres d’histoire que les esprits. Qui n’a jamais entendu parler du « Jeudi noir », premier jour du krach boursier de 1929 ?
Il y a tout juste dix ans, c’est une autre journée noire qui bouleverse l’économie mondiale. La crise couve déjà depuis quelques années autour des subprimes, les crédits hypothécaires accordés aux ménages américains qui ne remplissent pas toutes les conditions pour un prêt classique. Gagés sur la valeur du bien, ces prêts contribuent à créer une bulle immobilière. L’endettement des ménages commence à atteindre ses limites en 2006 mais c’est surtout à partir de 2007 que les banques observent une réelle dévalorisation des biens immobiliers… et donc, de leurs actifs.
Le 9 août 2007, coup de tonnerre dans le monde de la finance. A force de manque de confiance, certains établissements gèlent leurs fonds. C’est le cas de BNP Paribas, qui annonce « le gel temporaire de trois fonds investis sur des actifs immobiliers américains ».
C’est la panique sur les marchés financiers, et les banques centrales tentent de prendre le relais en injectant des liquidités.
Dix ans de récession, de plans de rigueur et de faillites
Née de l’immobilier américain, la crise des subprimes bouleverse les marchés et l’investissement. Les particuliers ne s’en rendent pas compte immédiatement, mais cela arrive bien vite ! A l’automne, la banque d’investissement américaine Lehman Brothers est en faillite et en décembre 2008, on parle d’ «entrée en récession des grandes économies mondiales ».
Les mesures d’austérité puis la crise à grande échelle en Grèce sont directement liées à la crise des subprimes. Tout comme la crise économique à Chypre, ou en Espagne et au Portugal. En 2012, 25 pays de l’Union Européenne s’engagent à renforcer leur discipline budgétaire, tandis que l’Europe connaît un record de chômage.
Il faut attendre 2016 pour une reprise de la croissance, confirmée en 2017 dans la zone européenne.
Les leçons à retenir… et les écueils à éviter !
Depuis 2007, les banques ont renforcé leurs fonds propres. Elles doivent aussi se conforter à de nouvelles réglementations. Les banques américaines ont connu des restructurations, et certaines banques européennes doivent encore passer par cette étape. Bref, le système financier mondial a placé quelques garde-fous supplémentaires.
Mais ces garde-fous seront-ils suffisants et surtout, est-ce qu’ils sont réellement adaptés ? C’est un sujet que nous avions déjà évoqué l’année dernière. « La situation actuelle est pour le moins paradoxale », estimait Anthony Alberti en octobre 2016. La crise de 2008 serait alors « un simple avertissement » ?
Actuellement, « plusieurs signaux inquiètent les économistes et font craindre une nouvelle crise ». Des « pratiques très risquées et peu réglementées » qui continuent de se développer, une dette étudiante qui grossit… On parle aussi de finance de l’ombre, ou « shadow banking » : des fonds spéculatifs, des sociétés de gestion de patrimoine et des plateformes de financement participatif, qui échappent aux réglementations mises en place… et même dans les grandes économies (Etats-Unis, Europe…).
Il faut aussi certainement s’inquiéter si la banque fédérale américaine décide de relever ses taux directeurs. Tout comme il faut s’inquiéter de l’endettement en Chine. En bref, les conditions d’une nouvelle crise financière mondiale sont toujours bien présentes !