Draghi demande à la BCE d’acheter des actifs toxiques à la Grèce et à Chypre

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Published : October 08th, 2014
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Le 4 septembre, le président de la BCE a sorti son bazooka financier et demandé la hausse des bilans de la BCE à hauteur d’un trillion d’euros.

Draghi a confirmé que ces achats d’actifs « comprendraient des biens immobiliers, des créances hypothécaires résidentielles et des titres adossés à des créances immobilières. Ils incluraient également un éventail de titres adossés à des actifs et des prêts, mais uniquement parmi la tranche senior et éventuellement la tranche mezzanine pour les titres garantis ».

Et voilà que trois semaines plus tard, il est prêt à acheter n’importe quoi, avec ou sans garantie.

Voici un extrait de l’article intitulé Mario Draghi pushes for ECB to accept Greek and Cypriotjunkloan bundles.

Mario Draghi a demandé à la Banque centrale européenne d’acheter des prêts bancaires à la Grèce et à Chypre, une décision qui devrait exacerber les relations entre la banque et l’Allemagne.


La direction de la Banque centrale européenne a demandé l’abaissement du niveau de qualité requis par les actifs acquis par la banque, afin de permettre au gardien monétaire de la zone euro d’acheter des titres adossés à des actifs et des créances hypothécaires résidentielles à la Grèce et à Chypre.


Cette proposition devrait toutefois se heurter à l'opposition de l'Allemagne, dont les relations avec la BCE et les officiels d’autres économies de la zone euro se détériorent déjà.


Le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, qui siège également au conseil des gouverneurs de la BCE, s’est déjà opposé au projet de la banque d’acheter des créances hypothécaires résidentielles à risque, qui exposeraient bien trop les bilans de la banque centrale.


Wolfgang Schäuble, le Ministre allemand des Finances, a également fait part de son opposition et soutenu que ces achats pourraient alimenter les conflits d’intérêt entre le rôle de décisionnaire monétaire de la BCE et son rôle de superviseur bancaire.


Bien que les actifs les plus sûrs – la tranche senior – parmi les créances hypothécaires résidentielles grecques et chypriotes ne représentent qu’une très petite partie du marché européen de la titrisation, leur achat libèrerait des milliards d’euros de liquidités pour les banques de deux des plus faibles économies européennes et pourrait stimuler le crédit aux petites entreprises de la périphérie de la zone euro.


Libérer de la liquidité ?


L'idée qu’échanger de la monnaie contre des actifs à risque puisse libérer de la liquidité est aussi ridicule que de sortir un poisson pourri du frigo et le mettre dans le salon en espérant que l’odeur finira par s’en aller.


La puanteur des bilans bancaires grecs ne se dissipera pas. Elle ne sera que déplacée sur les bilans de la BCE.


Et elle n'alimentera pas les prêts, comme je l’ai noté dans ECB's €1 Trillion Stimulus Gamble: ECB Pulls Out Bazooka, Cuts Rates, Buys Assets; Will this Stimulate Lending?


C’est tout le problème.


Stimuler le crédit ?


Tout le monde se demande si ce pourra être le cas. Laissez-moi vous poser quelques autres questions :

  1. Pourquoi le crédit devrait-il s’en trouver stimulé ?
  2. La déclaration de la BCE s’attaque-t-elle aux problèmes structurels de l’euro ?
  3. S’attaque-t-elle aux problèmes fiscaux d’un seul des pays de l’Europe ?
  4. S’attaque-t-elle aux désavantages compétitifs entre la France et l’Allemagne ?
  5. Apporte-t-elle des réformes structurelles à la France ou l’Italie ?
  6. Si des taux à -0,1% sur les fonds confiés à la BCE n’ont pas pu stimuler les prêts, pourquoi serait-ce le cas de taux à -0,2% ?


Draghi alimente une bulle sur les obligations

Tout ce que Draghi est parvenu à faire avec les opérations de refinancement à plus long terme a été de gonfler la plus grosse bulle sur les obligations du monde.

Les bulles peuvent toujours continuer de gonfler… jusqu’à ce qu’elles éclatent.

Aucun des efforts mis en place n’est jusqu’à présent parvenu à régler un seul problème structurel. Ils n’ont fait que faciliter l’ajournement de réformes nécessaires.

Forcer les banques à prêter ? Une grossière erreur

Ces tentatives de forcer les banques à prêter sont une grossière erreur. Les banques prêtent si, et seulement si…

  1. leur capital n’est pas en péril,
  2. leurs emprunteurs sont solvables,
  3. des emprunteurs solvables lui demandent du crédit.


Si elles prêtent en d’autres circonstances, elles risquent d’enregistrer des pertes. Elles enregistrent également des pertes lorsqu’elles s’imaginent que leurs emprunteurs sont solvables, alors qu’ils ne le sont pas.


Le problème devrait être évident. Les banques européennes manquent d’emprunteurs solvables à la recherche de prêts. Ou alors leur capital diminue.


Je suggère que ce soit les deux.


Et si cette décision de Draghi venait alimenter les prêts aux petites sociétés insolvables, la BCE n’aura rien fait d’autre que d’aggraver les problèmes de la zone euro.


En réponse à l’article ci-dessus, voici ce que m’a envoyé le directeur d’une société financière internationale :


« Bonjour Mish,


Mario Draghi est un idiot. Les banques créent de la monnaie lorsqu’elles octroient des prêts. Ces prêts nécessitent des réserves qui reviennent ultimement à des dépôts auprès de la BCE. Un taux d’intérêt négatif est un donc une taxe sur le capital et une taxe sur le prêt. Ce n’est pourtant pas compliqué ».


J'aimerai lancer un organisme de charité qui enverrait à chaque nouveau membre de banque centrale une copie gratuite du Mystère de la Banque, de Rothbard, mais je commence à douter de leur capacité à lire.

Draghi nous a prouvé n'avoir aucune idée de la manière dont le système fonctionne.

 

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Réflexions sur de débat de l’inflation /déflation/stagnation et autres remarques sur l’or, l’argent, les monnaies, les taux d’intérêts et les politiques monétaires affectant les marchés mondiaux.
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