“Des responsables de la plateforme logistique de Leroy Merlin de Valence
ont établi un listing des intérimaires, en annotant des commentaires très
péjoratifs sur les recrues telles que ”feignasse” ou encore ”vicieux”, révèle
France 3.
”Mou du genou”, ”Beurk”, ”Feignasse”, ”Vicieux”, ”Trop bavarde”… C’est par
ces termes pour le moins péjoratifs que des responsables de la plateforme
logistique de Valence de Leroy Merlin dans la Drôme qualifie les intérimaires
employés chez l’enseigne, dans un listing diffusé par France 3.”
Bon, ce n’est pas bien de dire que quelqu’un, et d’un collaborateur, que
c’est une feignasse. C’est évident, cela manque cruellement d’élégance. Mais
dire qu’il est paresseux… n’est pourtant pas plus légal.
Dans notre monde d’hypocrisie où tout est censé se valoir, alors
qu’évidemment tout ne se vaut pas et que les différences de prix des produits
sont aussi justifiées que les différences d’appréciations sur des …
collaborateurs !
Et nous arrivons au débat sur la discrimination. S’il est évident pour
toutes et tous qu’il est détestable et insupportable de discriminer par
exemple une femme parce qu’elle est femme, il n’en reste pas moins que par
définition, “choisir” c’est être “discriminant”. Quand je choisis dans ma
garde-robe telle chemise plutôt que telle autre, je fais un choix
discriminant et par essence un choix n’est pas forcément rationnel. Si lutter
contre les discriminations même semble évidemment totalement légitime, ce combat
se heurte à la difficulté majeure de la réalité, à savoir qu’au bout du
compte faire des choix, c’est par nature discriminer.
Cela signifie que nous devons débattre de la manière dont la société
autorise aux individus et en l’espèce aux entreprises de choisir, et dans
quel cadre elles peuvent avoir des processus légaux de choix.
Le cas de Leroy-Merlin montre toute l’hypocrisie actuelle du marché du
travail et des techniques de management. Le bon sens dans le fait de noter un
collaborateur est désormais absent et les entreprises sont prises entre d’un
côté le politiquement correct juridiquement étouffant et la nécessité
opérationnelle de diriger des équipes, ce qui nécessite de faire de choix.
Alors comment sanctionner les paresseux, et promouvoir les “bosseurs” ?
C’est loin d’être aussi facile qu’il n’y paraît alors que la loi par exemple
impose “l’égalité salariale” et donc à travail égal, un salaire égal. Or
entre deux personnes faisant le même travail, mais l’un bien et l’autre mal…
il est désormais de plus en plus difficile d’être “discriminant” et donc de
récompenser celui qui travaille plus.
Résultat ? Celui qui travaille plus n’étant pas forcément récompensé, les
incitations positives à l’effort disparaissent.
Or le progrès humain est basé sur les incitations positives. Sans
incitations positives individuelles, point de progrès et d’évolution mais une
immense stagnation avant d’immenses reculs.
Il faut donc trouver les bons équilibres.
Photo credit: RichardBowen via VisualHunt / CC BY