|
Alors que
l'attention reste focalisée sur la crise économique, la non-réforme
des retraites et les résultats calamiteux de l'équipe de France
de football, l'économie "verte", dont tous les Borloo du
monde nous ont expliqué inlassablement qu'elle serait le vecteur de
croissance partout dans le monde, donne des signes d'écroulement
à l'abri momentané des sunlights médiatiques.
Principalement, ce sont les professionnels de l'énergie dite
renouvelable qui craignent la fin de la bulle qui les a portés. Fort
heureusement, la blogosphère est là pour fouiller les sujets
que l'actualité brulante relègue au second plan.
Laissons de côté, pour une
fois, la question de l'erreur ou l'exagération
scientifique contenue dans les présupposés
qui ont entrainé les gouvernements à subventionner massivement
les énergies renouvelables. Laissons également pour cette fois
les fraudes massives qui en résultent (un exemple qui serait
désopilant... si ce n'était mon argent),
et intéressons nous uniquement à l'erreur économique
inhérente à ces politiques, et aux conséquences de cette
erreur.
Le profit, c'est
dépassé ?
A moins que vous ne veniez de passer 10 ans enfermés dans une cellule
sur la planète mars, vous avez forcément entendu parler de la
nécessaire transition de nos économies "de
marché" vers l'économie "durable", sous
entendant que l'économie "ancienne", soumise aux lois du
marché triomphant, ne serait pas elle même durable, et que la
quête du profit porterait en germe la destruction de la planète,
ni plus ni moins.
La mode des énergies dites "renouvelables" s'inscrit dans
cette logique. L'on nous affirme à longueur de journée que les
énergies "renouvelables" sont désirables parce
qu'elles ne consomment pas de "ressources naturelles", autrement
dit des matières premières en provenance du sol, une fois leur
construction initiale réalisée, et que par conséquent,
il est normal que le gouvernement finance ces énergies renouvelables
quand bien même elles ne seraient pas rentables. Le profit, c'est
dépassé ! Le développement durable passerait par la
relégation au second rang de l'exigence de profitabilité des
entreprises humaines, au "bénéfice" de la
"soutenabilité".
Un peu de
théorie contre-intuitive : pas de profits, pas de développement
"durable" !
Cette opposition affirmée entre durabilité/soutenabilité
et profitabilité est un absolu non sens. Je m'étonne de ne pas
voir les plus célèbres économistes se scandaliser
bruyamment d'un tel sophisme. En effet, s'il est une vérité
première que comprend instinctivement tout entrepreneur et tout
comptable, c'est que toute entreprise qui perd de l'argent consomme plus de
ressources qu'elle ne crée de valeur.
Toute production, qu'il s'agisse de voitures, de choux, de crédit
bancaire, ou d'électricité photovoltaïque, commence par
consommer des ressources, soit des moyens de production, soit des
"intrants", mot barbare désignant les matières
premières, sous ensembles semi-finis, consommables et logistique
nécessaires à la production et à sa vente au client
final.
L'ensemble de ces ressources a une "valeur" que lui ont
donné des millions d'actes d'achat et de vente à un moment
donné. Certains économistes chamaniques dénoncent la
"dictature du marché" pour fixer une valeur aux choses que
les personnes échangent, mais jusqu'à nouvel ordre, le
marché a prouvé qu'il est la pire des façons de fixer
les prix, à l'exception de toutes les autres.
Ce n'est que lorsque cette production trouve client que l'on sait si le prix
payé par ce client permet de couvrir le coût des ressources
engagées pour la concevoir, la fabriquer et la vendre. Si le client
est prêt à payer un prix supérieur au coût des
ressources engagées, le producteur augmente le "patrimoine"
de son entreprise, "fonds propres" en langage comptable, et peut
continuer à produire, ce qui est la définition même de la
durabilité. En revanche, si les clients sont plus rares que
prévu, le producteur réduit son patrimoine, et si cette
réduction ne peut être enrayée, il finit par ne plus
avoir de patrimoine: les ressources qu'il a "brûlées"
dans son entreprise l'ont été en pure perte.
L'argent du client est lui même issu de processus identiques, et donc
d'une consommation de ressources, dont il est souhaitable qu'elle est conduit
à produire quelque chose de désirable pour des clients, et
ainsi de suite. J'ai employé récemment la métaphore
cycliste pour caractériser ces
échanges: tant qu'ils sont gagnants pour les deux parties, les
bicyclettes que sont chaque entreprise peuvent rester dynamiquement stables
et continuer à avancer. Le développement est alors
économiquement durable, tout comme sont durables les salaires
versés aux salariés, les intérêts aux
créanciers et les dividendes aux investisseurs. Par contre, si trop
d'acteurs produisent des choses dont personne ne veut, ou en tout cas pas au
prix proposé, il y a destruction nette de ressources, et le jeu
s'arrête: un développement qui ne satisfait pas les besoins
humains au prix que ceux ci sont prêts à payer est à
l'évidence économiquement non durable.
Or, même les théoriciens les plus engagés du
développement durable ont déterminé que celui ci devait
respecter l'équilibre entre développement économique,
développement social et respect environnemental. Quand bien même
cette définition me parait gravement biaisée,
il en résulte qu'un développement non durable
économiquement ne peut pas être "durable" globalement
(*) au sens que les environnementalistes donnent à ce terme.
Mais on me rétorquera que je me focalise sur l'économique. Mais
que fais-je du développement respectueux de l'écologie ?
Osons le dire, même si cela fait de la peine aux adorateurs de Gaïa:
seules les entreprises rentables peuvent être écologiquement
correctes, même si ce n'est pas une condition suffisante.
Une entreprise non
profitable est également écologiquement non durable
Donc, une entreprise qui perd de l'argent détruit plus de ressources
qu'elle n'en crée. Dans l'exemple d'une centrale photovoltaïque,
ces ressources payantes sont tout ce qu'il a fallu extraire du sol pour
produire et entretenir les panneaux et le réseau d'acheminement du
courant électrique qu'ils produisent, tout l'espace
géographique consommé par les panneaux, toute l'eau
nécessaire à les laver ou les refroidir, et plus encore tout le
travail des personnes qui travaillent pour cette filière, qui a lui
même consommé des ressources, etc... Au motif qu'il n'y a pas
d'intrant sous forme d'énergie fossile (pétrole, gaz, etc...),
certains affirment que cette énergie est renouvelable, mais ce raisonnement oublie toutes
les autres ressources nécessaires à sa production.
C'est le système de prix et sa traduction dans les livres comptables
des agents économiques qui est le meilleur indicateur de la somme des
ressources consommées pour parvenir à un résultat
donné.
Or, aujourd'hui, aucune énergie renouvelable n'est financièrement
rentable. Cela changera peut être, reste à savoir quand, mais
aujourd'hui, et sans doute encore pour quelques années, chaque
Kilowatt-heure produit par ces moyens est beaucoup plus cher à
produire que par ses concurrents d'origine fossile, et tous les pays qui
développent ces filières ont donc imposé aux
distributeurs de courant de racheter
l'énergie "renouvelable" aux fabricants
à un coût supérieur au prix de vente, ce coût
étant reporté sur l'utilisateur final par le biais, comme en
France, d'une taxe additionnelle sur les factures
d'électricité. En Allemagne, la charge ainsi imposée aux
contribuables du fait des subventions à l'énergie solaire (sans
compter l'éolien) est
estimée à 26 milliards d'euros sur 20 ans.
Par conséquent, toutes les ressources détruites par la
production photovoltaïque ou éolienne sont supérieures
à la valeur créée, alors que les ressources
consommées par les modes de production concurrents sont moins
importantes.
Les moyens rentables de production d'électricité sont donc bien
plus économes, toutes ressources confondues, que les moyens non
rentables. Les énergies "Renouvelables" sont destructrices
nettes de ressources !
Objections courantes
Il y a deux objections courantes à ce type de raisonnement. L'une
recevable, l'autre à balayer d'un revers de manche, voyons donc
d'abord la plus facilement contestable.
Première
objection, la limitation des ressources - Beaucoup affirment
(exemple connu, à
défaut d'être pertinent) que les énergies de
type pétrolier, non renouvelables (encore que... mais admettons),
consommées au présent, finiront par manquer, et que ce jour
là, nous ne pourrons plus produire autant d'énergie qu'avant,
et que nous devrons alors réviser de façon déchirante
notre mode de vie, et que la subvention compensant la non rentabilité
des énergies renouvelables aujourd'hui est le prix à payer pour
assurer la transition à l'ère post fossile sans avoir à
payer plus tard des coûts d'adaptation bien plus grands.
Il s'agit d'une erreur de raisonnement hélas répandue. Si une
ressource importante vient à manquer, son prix monte, ce qui rend
rentable l'utilisation de substitut ou de techniques en réduisant la
consommation. Du coup, cela rend très rentable, sans aucun besoin de
subvention, la recherche et l'innovation dans le domaine des produits de
substitution, et jusqu'ici, la partie libre de l'humanité a toujours
su trouver de nouvelles voies innovantes et souvent surprenantes pour
contourner les obstacles que la génération juste
précédente pensait insurmontables. De fait, des
éléments présents sur terre qui étaient
"neutres" sont devenus des ressources du fait de notre
capacité à leur inventer des usages, et ce mouvement de
transformation de "rien" en "ressource" n'a aucune raison
de s'arrêter.
A l'instar d'un Michael
Crichton, Nombreux sont ceux qui ont bien expliqué
pourquoi en 1920 ou 1940, les problèmes anticipés par les
décideurs de 1900 n'en étaient plus: le génie humain
avait trouvé de nouvelles façons de résoudre ces
problèmes en rupture avec les anciens paradigmes dominants. Les
dirigeants de 1900 connaissaient à peine l'automobile ou le
cinématographe, et ne pouvaient imaginer que le XXème
siècle serait celui de découvertes aussi fondamentales que la
contraception, les antibiotiques, les composants électroniques, le
béton précontraint, l'avion, le char d'assaut, le sous-marin,
le missile balistique, la radio et la télévision, les
réseaux informatiques, le scanner, l'énergie nucléaire,
les blogs, etc... Liste non exhaustive ici.
En contrepartie,
d'autres problèmes bien plus graves, et pour l'essentiel de source
étatique, sont apparus au cours du XXème siècle et ont
conduit à des crises économiques graves, deux guerres
mondiales, l'asservissement de la moitié du monde sous bannière
communiste, et j'en passe. Et à nouveau, ce sont les parfois
incroyables aptitudes de l'être humain à trouver des voies de
résolution des problèmes toujours plus efficientes, qui ont
permis aux sociétés meurtries de rebondir après une
telle succession de catastrophes.
Bien sûr, un "cygne noir" est toujours possible, et
l'humanité peut se trouver face à un pallier technologique qui
l'empêche de faire le saut vers l'ère post-fossile par simple
progrès issu du "laissez-faire" économique.
Mais quoi qu'en disent des "experts
ès développement durable" bien en cour comme
le très médiatique Jean Marc
Jancovici, cette situation serait une première, et
compte tenu de ce que les laboratoires ont fait connaître comme
innovations envisageables dans le futur, il n'y a aucune raison d'imaginer
que ce soit différent cette fois ci. Je me suis déjà fait l'écho
de quelques recherches
prometteuses dans divers domaines,
beaucoup d'autres tout aussi prometteuses
ont certainement échappé à mon radar. Il est infiniment
plus probable que nos enfants se rient de nos craintes actuelles qu'ils
n'aient à nous maudire de la terre que nous leur aurions
laissée, comme l'affirme péremptoirement la doxa verte.
Non, seul un triomphe généralisé de l'étatisme,
notamment du fait du prétexte environnemental, pourrait constituer une
menace pour ce mouvement de progrès par la rupture technologique
continuelle. D'ailleurs, l'exemple
des pays communistes, incapables d'innover par eux
mêmes et ne devant leurs semblants de progrès qu'à
l'espionnage technologique des pays occidentaux, est un élément
de confirmation empirique fort de ce postulat.
Croire que détruire des ressources en imposant l'usage de productions
non rentables aux populations favorisera un "développement
durable" et permettra de solutionner un "problème" de
"manque de ressources" hypothétique est une erreur dont les
conséquences non seulement économiques, mais aussi politiques,
peuvent se révéler très graves.
Seconde
objection, les externalités négatives - Certains
nous disent que le capitaliste n'est qu'un pollueur en puissance, et
une économie profitable, mais qui rejette dans l'atmosphère,
dans l'eau ou ailleurs des substances dangereuses, fait supporter à la
collectivité des coûts cachés supérieurs aux
bénéfices comptables observés, coûts
appelés "externalités négatives" par la
faculté. Je n'aime pas le concept d'externalité, à mon
avis mal défini et exploité, mais gardons les querelles
sémantiques pour un autre jour.
Il est parfaitement exact, et en cela, l'objection est à traiter
soigneusement, que des rejets porteurs de nuisances ne sont pas
désirables. Il existe des moyens, plus ou moins régaliens ou au
contraire transactionnels, qui permettent de réduire la nuisance
dangereuse: des normes techniques ou de rejet, des taxes "pollueur
payeur", ou des marchés de droit à émettre des
nuisances (**). Sous réserve que les moyens de réduction des
nuisances choisis par le législateur n'engendrent pas des coûts
disproportionnés par rapport à l'importance de la nuisance
à résoudre, l'intervention publique est dans cette situation
légitime dans le principe, même si les modalités laissent
parfois à désirer.
Mais quelles que soient les approches retenues par les législateurs
jusqu'ici, force est de constater, quoi qu'en disent les écologistes,
que le développement de l'humanité a permis de
considérablement améliorer la situation du monde de ce point de
vue: comme les recherches de scientifiques tels que Bjorn
Lomborg l'ont montré, notre
prospérité actuelle est bien plus "écologiquement
correcte" que celle que nous connaissions il y a 30 ou même 150
ans, la plupart des indicateurs de bonne santé écologique de la
planète sont en constants progrès, même si rien n'est
jamais ni acquis, ni parfait. Témoin de ce progrès continu,
notre espérence de vie continue d'augmenter, malgré toutes les
imprécations effrayantes de tous les docteurs Belpomme et autres
Nostradamus d'opérette qui prospèrent sur le marché de
la peur.
Que ce soit par conviction ou par obligation légale, les entrepreneurs
des pays occidentaux, aujourd'hui, intègrent de plus en plus dans
leurs coûts la nécessaire réduction des nuisances
imposées à la collectivité. Certains pensent que ce
n'est pas assez, et voudraient, à travers des instruments
législatifs tels que le principe de précaution,
interdire toute nuisance. Mais dans ce cas, le coût
d'élimination des nuisances serait prohibitif, puisqu'il nous
priverait des bienfaits que nous apportent les productions ayant
engendré ces nuisances, lesquels sont infiniment supérieurs aux
coûts des nuisances en question. Le progrès suppose des
compromis permanents que l'intégrisme vert voudrait ignorer.
Il est aujourd'hui impossible d'isoler sérieusement des coûts
cachés supérieurs aux bénéfices réels des
technologies que nous utilisons, du moins dans les pays occidentaux. Cela ne
signifie pas qu'il puisse y avoir quelques couacs: parfois, les coûts
du le caractère nuisible d'une technologie ne sont correctement
évalués que des années après leur commercialisation
(exemple, l'amiante). Parfois, une entreprise évalue mal les risques
d'une exploitation technologique et crée des préjudices
à son environnement (cf. les ennuis actuels de BP et des victimes de
la marée noire).
Mais même si cela est fort dommageable pour les victimes de ces technologies
mal évaluées, ces événements de nature
accidentelle ne remettent pas en cause la dynamique globalement
extrêmement favorable du progrès technologique et du
développement économique concomitants ces dernières
décennies.
Tout ceci nous éloigne un peu des éoliennes et des panneaux
solaires. Mais pas tant que cela.
La faillite de la
filière des énergies renouvelables : que d'externalités
négatives...
Crise oblige, de nombreux états, de l'Italie à l'Espagne en
passant par la Californie, sans doute suivies par la France, devront
réduire leurs subventions aux parcs de production
photovoltaïques ou aux éoliennes.
En effet, des études italiennes et espagnoles rapportent si l'on
rapporte le coût des subventions publiques au nombre d'emplois
créés dans les énergies vertes, et le capital
nécessaire en moyenne pour créer un emploi dans le
privé, alors chaque emploi vert coûtera de 2,2 à 4,8 emplois dans le
secteur privé non aidé, si les
gouvernements vont jusqu'au bout de leurs programmes
"anti-carboniques".
Bref, l'énergie verte, en l'état actuel de son
développement, est destructrice nette de ressources. Pour parler comme
un mauvais livre d'économie, les externalités négatives
des énergies vertes sont très supérieures à leurs
externalités positives.
Les ressources actuellement consacrées à la promotions de
solution non rentables privent de ressources ceux qui pourraient innover et
passer à un stade technologique supérieur qui pourrait
amener les énergies renouvelables actuelles, ou d'autres à
inventer, à un stade de rentabilité autonome. Pis encore, elle
prive les consommateurs finaux de ressources nécessaires pour faire en
sorte que ces technologies futures trouvent des débouchés quand
elles paraîtront. Lorsque quelqu'un a dépensé 6 mois de
salaire pour ses panneaux photovoltaïques amortissables sur plus de
vingt ans, il n'en changera pas dans 5 ans quand une nouvelle
génération plus efficace apparaîtra sur le marché.
La subvention à des technologies qui ne trouveraient pas de
débouchés par elles mêmes agit donc comme un principe
retardateur des progrès technologiques
réellement soutenables. La
subvention au développement faussement durable obère le
développement vraiment durable.
L'état de quasi faillite des états va les forcer à
réduire considérablement ces subventions. le résultat
est que des filières bourgeonnantes du fait de la subvention vont
massivement licencier à cause de l'éclatement
de la bulle verte que je pronostiquais il y a 18
mois: Aux USA, l'industrie des bio-carburants,
après avoir gravement déstabilisé les marchés
agro-alimentaires, enchaîne fermeture sur fermeture, laissant sur le
carreau salariés et installations coûteuses. Vous avez dit
"développement durable" ? En Europe, les exploitants de
centrales solaires et éoliennes sont menacés de la même
façon, et les fabricants qui les livrent également. Or je n'ai
vu nulle part les tenants de la théorie des externalités
négatives intégrer les coûts sociaux de ces
restructurations - chômage,
démantèlement ou pourrissement d'outil de production
- dans leurs savants calculs destinés à nous prouver que
le "développement durable" passe par l'imposition
forcée aux consommateurs des énergies prétendument
"renouvelables".
Entendons nous bien. Ce n'est pas le principe du développement de
l'énergie solaire ou de l'éolien que je critique, mais le fait que
ce développement se fasse à tombereaux d'argent public sans la
moindre considération élémentaire de retour sur
investissement. Ces énergies ont peut-être le potentiel pour
être, demain, de grandes pourvoyeuses de l'énergie dont nous
aurons besoin. Et si ce ne sont pas ces technologies qui triomphent, c'est
que d'autres encore plus brillantes, mais que nous n'entrevoyons pas encore,
les auront supplantées, et ce sera très bien ainsi. Mais pour
le savoir, il faut impérativement laisser les entrepreneurs libres
d'innover à leurs risques et périls, et les "grands
méchants marchés" faire leur oeuvre de sélection et
déterminer du moment où les technologies du futur seront
matures et donc profitables.
Conclusion : le
profit est vertueux !
L'erreur fondamentale de nombreux théoriciens du développement vert
est de vouloir opposer "profit" et "développement
durable" ou "soutenable".
Mais le profit n'est pas seulement une notion économique. Le profit
économique n'est que la résultante d'un profit au sens plus large,
celui que tous les individus ont retiré des échanges qu'ils ont
pu entreprendre. Le profit sous-tend une utilisation rationnelle des
ressources de la planète, lesquelles ne sont des ressources parce que
le génie humain a permis de leur trouver des applications elles
mêmes profitables. Le
profit est vertueux, et vouloir à toute force
l'oublier et nous imposer une économie dirigée par
l'état en reléguant au second plan l'exigence de
rentabilité risque de nous plonger dans une spirale de
développement parfaitement insoutenable, et par voie de
conséquence, de déclin durable.
Sous réserve que le "minimum régalien" soit
assuré de façon à ce que ce profit ne se fasse pas au
détriment de la destruction de la valeur de certains biens communs
collectifs non appropriables, le
profit est une condition absolument nécessaire du développement
durable des sociétés humaines. De fait, toutes
les politiques de subvention commerciale aux technologies non rentables, dans
le domaine vert comme ailleurs, devraient être immédiatement
arrêtées et définitivement bannies du champ des
possibilités législatives.
------------
* Les termes anglais de
"sustainable" ou "unsustainable" sont d'ailleurs beaucoup
plus parlants que le mot "durable" qui en rend très mal
toute les nuances. Mais "soutenable" n'est pas équivalent
non plus.
** Cette dernière
famille de solutions a parfois été soutenue par des penseurs
libéraux, et a été initialement théorisée
par certains d'entre eux, mais personnellement, je ne crois pas qu'elles
puissent s'appliquer à des droits totalement artificiels
définis par les états. Le flop des marchés
d'émission du carbone me rend chaque jour un peu moins adepte des
marchés "coasiens" et un peu plus "pigovien".
J'analyserai cette question un autre jour.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
|
|