En la contrefaçon nous avons foi

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From the Archives : Originally published April 08th, 2013
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Category : Fundamental

S’il est un mythe qui supporte la folie que sont nos politiques monétaires et, par extension, nos politiques fiscales, c’est bien l’idée que la monnaie doit être définie et contrôlée par le gouvernement. Compte tenu du rôle de la monnaie au sein d’une économie – la moitié de chaque transaction – rien ne pourrait être plus destructeur du bien-être de la population que l’usurpation de la monnaie par le gouvernement sur les marchés.

 

La monnaie était autrefois une marchandise commercialisable (Ludwig von Mises, 1912). Aujourd’hui, elle est ce que le gouvernement décide qu’elle soit, et depuis 1933 aux Etats-Unis, elle n’est que morceaux de papier ou substituts digitaux émis par la banque centrale et ses membres, les banques commerciales.


Quel est le problème avec le fait que le gouvernement ou son agent, la banque centrale, définisse la monnaie et régule sa disponibilité, qui revient en pratique à gérer le taux auquel la quantité de monnaie augmente ?


Premièrement, cette monnaie n’est pas la leur, elle n’appartient ni au gouvernement ni aux banques centrales. Les banques obtiennent des fonds de la part de déposants et d’investisseurs. Tout ce qu’elles créent d’elles-mêmes au travers du prêt de réserve fractionnaire est une fraude, parce qu’elles garantissent ainsi le même dollar à l’emprunteur et au déposant. Le gouvernement tire ses revenus de menaces de violence et ne peut pas en réclamer la propriété de plein droit.

 

Mais laissons de côté la question de la propriété. Pourquoi est-ce un arrangement dangereux pour l’économie ? Parce que le système bancaire supporté par le gouvernement est un racket, une contrefaçon. L’acte de contrefaire de la monnaie consiste à dupliquer un change légal et à le faire passer pour légitime. Ce processus permet au contrefacteur de faire défaut lors de la transaction parce que la monnaie qu’il utilise ne représente pas les biens et services produits. L’augmentation de la masse monétaire que cela induit fait pression sur le pouvoir d’achat de l’unité monétaire, et les détenteurs de la monnaie qui existait déjà se retrouvent à payer les achats du contrefacteur.


Murray Rothbard discute du processus de contrefaçon dans son livre intitulé The Mystery of Banking. 

La contrefaçon et l’inflation de la masse monétaire qui en résulte est un processus par lequel certaines personnes – celles qui les premières possèdent cette nouvelle monnaie – tirent des bénéfices aux dépens de ceux qui la reçoivent après (elles les exproprient). Et ceux qui bénéficient les premiers d’une contrefaçon sont bien entendu les contrefacteurs eux-mêmes.


Le gouvernement est supposé appréhender les contrefacteurs et les punir. Mais que se passe-t-il lorsque le gouvernement lui-même est coupable ? Dans ce cas, il n’est pas nécessaire pour nous d’espérer le voir combattre sa propre activité – p.36-37.


Les rois pouvaient autrefois dévaluer leurs pièces et faire passer les nouvelles pour des vraies, mais ce processus était lent et ne leur rapportait pas beaucoup de revenus. En plus de cela, les gens ont fini par découvrir comment différencier une vraie pièce d’une contrefaçon. Ils voyaient cette activité comme une fraude, et non comme un moyen d’augmenter le PIB, de rendre les prix des exportations plus compétitifs ou de stabiliser les niveaux de prix.


Le papier monnaie a changé tout cela.


Les gens ont déposé leur or et leur argent auprès de banques pour qu’ils y soient gardés, puis ont utilisé des morceaux de papier en tant que substituts monétaires. Les banquiers n’ont pas tardé à apporter la preuve qu’on ne pouvait leur faire confiance. Ils ont cédé à la tentation de prêter certains des dépôts avec intérêt après avoir observé que les gens étaient heureux d’utiliser du papier pour finaliser leurs transactions et ne l’échangeaient quasiment plus contre leur or ou leur argent.


Lorsque les déposants et les possesseurs de papier demandèrent leur métal et que les banques ne parvinrent pas à satisfaire leur demande, le gouvernement permit aux banques de refuser de leur donner ce qu’ils voulaient sans pour autant faire faillite.


Fermer la porte aux détenteurs légitimes de billets et aux déposants fut embarrassant pour les banques, et tout à fait non-profitable. Ainsi, aux Etats-Unis, les banquiers les plus importants finirent par faire accepter une loi en 1913 qui donna naissance à la Réserve Fédérale. L’économiste Joe Salerno décrit la Fed comme un outil de cartellisation qui limite l’accès et régule la compétition au sein de l’industrie bancaire de réserve fractionnaire et est capable de la soutenir, garantissant ainsi ses profits et socialisant ses pertes.


Durant plusieurs années, cet arrangement fit face à un problème de taille : l’or. Les banques centrales auraient parfaitement pu contrefaire l’or, mais les fausses pièces auraient été différentes des vraies et auraient pu être détectées. Du point de vue du contrefacteur, la beauté de la monnaie papier réside dans le fait que tous les billets se ressemblent.


L’or fut finalement décrit comme l’un des éléments déclencheurs de la Grande Dépression, et la monnaie papier, son substitut, devint lui-même une monnaie. Le président que le peuple avait élu confisqua son or et le plaça à Fort Knox. Puisque des dollars peuvent aujourd’hui être créés en appuyant sur un bouton, des déficits de plusieurs trillions de dollars peuvent être financés par des politiques incessantes de quantitative easing.


Aujourd’hui, les riches deviennent toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Ce n’est pas en raison du ‘capitalisme’, mais parce qu’un système monétaire supporté par le gouvernement enrichit les contrefacteurs et bénéficiaires aux dépends des autres détenteurs de dollars.


Ironiquement, Milton Friedman, qui n’était jamais un grand partisan de l’étalon or, a un point de vue inestimable sur la manière dont cela fonctionne:

Si une monnaie domestique consiste en une devise ressource, un étalon or ou un étalon de pain complet, les principes des politiques monétaires sont très simples : il n’y en a pas. Une monnaie qui est aussi une ressource prend soin d’elle-même – p.366.

Aujourd’hui, les politiques monétaires consistent en des degrés variés de contrefaçon. C’est pour cela qu’il faut que le gouvernement libère la voie à la monnaie désignée par les marchés – quelle qu’elle soit – et la laisse prendre soin d’elle-même.


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