Barrières douanières, grands travaux, guerre contre l’immigration illégale pourvoyeuse de main-d’œuvre bon marché, dérégulation… Les grands chantiers de l’administration Trump semblent enthousiasmer les marchés. Si on peut être très perplexe quant à sa capacité de générer suffisament de croissance pour rembourser cette dette, déjà immense, qui va exploser, les déclarations même de son stratégiste en chef, Stephen Bannon, n’augurent rien de bon.
C’est David Haggith qui relate les déclarations de Bannon et qui s’en étonne, ou plutôt s’en amuse :
« Quelque chose d’amusant s’est produit sur la route de la reprise : le stratégiste en chef de Trump a admis que sa vision du futur « trumpien » ressemble à la Grande Dépression. Même la plus grosse banque du monde a déclaré récemment qu’un défaut mondial est la meilleure option, et la plus probable, pour sortir de la grande récession de 2007/2008. Voici le nouvel optimisme version 2016. (…)
Trump va hériter, après Truman, de la pire dette par rapport au PIB de l’histoire des États-Unis. La solution de Trump à ce problème exige une énorme augmentation de la dette pour tenter de s’en extirper. (…) Ceci a été clairement dit par Bannon :
Les taux sont négatifs à travers le monde, il s’agit donc d’une magnifique opportunité pour tout reconstruire. Chantiers navals, industrie sidérurgique, remontons-les tous. On va lancer tout cela contre le mur et voir si ça colle. Ce sera aussi excitant que les années 30, plus important que la révolution de Reagan.
« Lancer tout cela contre le mur et voir si ça colle ? » Cela résonne à mes oreilles comme une tentative de la dernière chance. Ce n’est pas l’optimisme politique auquel on est habitué.
« Aussi excitant que les années 30 ». Aïe ! Leur plan ressemble à quelque chose d’aussi excitant que le plus gros effondrement économique que le monde moderne a connu… jusqu’à aujourd’hui ? Et clairement, ce plan n’est possible que parce que les taux sont si bas qu’ils sont parfois négatifs. Vous pouvez donc accrocher vos ceintures car ça va tanguer ferme en 2017 ! (…)
Bien sûr, je suis certain que Bannon, en déclarant ceci, ne faisait pas référence à la décennie de difficultés de la Grande Dépression ; il voulait dire que le plan de Trump à base de dettes ressemble au WPA de Roosevelt. Il n’empêche, voilà où nous en sommes : l’économie est tellement à l’arrêt que nous avons besoin d’un plan à la WPA ! (…) »