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Beaucoup s’imaginent que les finances du
gouvernement sont immunisées contre les réalités
financières auxquelles nous faisons tous face – c’est une illusion
nourrie par les marchés d’obligation et supportée par les
pensées irréalistes du public. Il vous suffit d’observer
la situation en zone Euro pour vous éveiller à la
réalité. En plus de cela, l’Histoire nous apprend
également que les gouvernements font régulièrement
défaut ; ce qui ne nous empêche pas de continuer à
acheter des obligations gouvernementales dans l’idée
qu’elles sont moins risquées que toute forme de dette du secteur
privé. Si nous commencions aujourd’hui à remettre en
question ce statu quo, nous ne tarderions pas à nous voir enseigner
par les régulateurs financiers que la dette du gouvernement est moins
risquée que quoi que ce soit d’autre. C’est ce qui est
écrit dans les régulations bancaires du Traité de
Bâle, et ce qui forme la théorie de base d’allocation des
portefeuilles d’investissement.
La réalité est bien
différente. Si vous vous demandez si vous devez oui ou non
prêter de l’argent à quelqu’un, assurez-vous que
cette monnaie sera utilisée en vue de générer quelque
rendement, sans quoi ni les intérêts ni le capital ne seront
couverts. L’emprunteur est conscient de cela et utilisera cet argument
pour tenter de convaincre son prêteur. De la monnaie
prêtée à un homme d’affaire doit être
redirigée vers la production. Inversement, de la monnaie
prêtée à des gouvernements n’est que rarement utilisée
dans le but de produire et, lorsqu’elle l’est, elle permet une
production bien moins efficace que celle du secteur privé, dans la
mesure où la bureaucratie et les motivations politiques prennent le
dessus sur les impératifs de l’entreprenariat. Les industries nationalisées
sont ainsi bien moins en mesure de payer un quelconque intérêt
en échange de leurs emprunts, et requièrent une garantie de la
part du gouvernement afin de lui sécuriser l’accès
à des fonds à des taux attirants.
Mais lorsque l’Etat emprunte en vue de
couvrir son déficit budgétaire, il détruit du capital,
dans la mesure où plutôt que de l’investir, il le
dépense. C’est la situation dans laquelle se trouvent
aujourd’hui un grand nombre d’économies. Dans la mesure
où ce capital est détruit, le capital et les
intérêts peuvent simplement être financés par une
quantité accrue d’emprunts destructeurs. Je trouve incroyable
que les gouvernements et leurs conseillers ne parviennent pas à se
rendre compte de cela.
Tôt ou tard, les gouvernements auront
dépensé la totalité de la monnaie de leurs citoyens, ne
leur laissant rien que la pauvreté. Selon la Théorie Générale de Keynes, une
réduction des taux d’intérêts est le premier pas vers
le rétablissement de la situation. Selon lui, l’Etat doit
saturer l’économie de capital ‘afin de se
débarrasser des composantes désagréables du
capitalisme’ (ce qui pour lui signifie les capitalistes
eux-mêmes : voir Observations
diverses sur la nature du capital, pages 220-221). La destruction de
l’épargne et donc l’appauvrissement des épargnants,
s’ils ne sont pas des politiques délibérées, ne
semblent pas affecter les économistes Keynésiens plus que cela.
Alors que de plus en plus de pays comme la Grèce courent après
le moindre centime, la destruction de l’épargne domestique entre
en phase terminale.
Les nations en déficit sont incapables de
promettre un retour de la monnaie des épargnants. Ils nous demandent
de croire en une reprise économique et en une amélioration des
finances des gouvernements. Comme la Grèce, ils détruisent
l’épargne à un rythme accéléré,
rendant toute reprise économique de longue durée impossible du
fait du manque de capital. De plus, la vitesse à laquelle la monnaie
est créée pourrait bientôt avoir à
accélérer, non seulement pour financer les déficits
continuels, mais pour rembourser les intérêts des dettes qui ont
déjà été contractées.
Originally
published at http://www.goldmoney.com/gold-research/alasda...-follow-up.html
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