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Espagne d’aujourd’hui, Grèce d’il y a deux ans

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Published : June 04th, 2012
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Les banquiers centraux répondent aux crises financières comme si elles étaient toutes les mêmes. Ainsi, ils accumulent de plus en plus de dette et de promesses sur d’autres dettes et promesses.


En temps de récession cyclique, cette stratégie peut éventuellement ‘fonctionner’, du moins approximativement.


En réalité, ces stratégies finissent généralement par aggraver la situation, comme c’est en train de se produire aujourd’hui ; ce qui n’empêche pas Bernanke de continuer de se gratter la tête et de se demander pourquoi ses politiques n’ont pas fonctionné.


Toute personne ayant un minimum de jugeote est en mesure de réaliser que nous traversons actuellement une récession atypique, ressemblant plutôt à une crise structurelle d’inflation de la dette, un phénomène rare n’apparaissant qu’une fois en plusieurs générations. Cependant, les imbéciles de la Fed, dirigés par Ben Bernanke, sont pris au piège dans un monde académique merveilleux et sont incapables de se rendre à l’évidence.


Bon retour en temps de crise !


Wolfgang Münchau, de chez Der Spiegel, écrivait récemment un article intitulé ‘Bon retour en temps de crise !’, dont voici un extrait :




La BCE a distribué environ 1 trillion d’euros aux banques afin de stabiliser la situation. Son idée première : gagner du temps en privilégiant l’illusion. En Espagne, la situation s’aggrave, et les marchés financiers deviennent de plus en plus nerveux. Nous nous retrouvons à nouveau où nous en étions avant Noël.




Heureux de vous retrouver en temps de crise ! Il n’y a pas si longtemps, lorsque l’Allemagne déclarait, lors d’un sommet à Bruxelles, ne pas vouloir augmenter une nouvelle fois ses fonds de garantie, les marchés avaient finalement fait preuve d’une accalmie. Il y a deux semaines, l’Europe se montrait très optimiste quant à son avenir. Seulement voilà, il y a quelques jours, les marchés se sont à nouveau effondrés. Qu’a-t-il bien pu se passer ?


 


Deux coupables : l’Espagne et la BCE. Les marchés s’attendent à ce que l’Espagne ait besoin d’un plan de sauvetage d’ici quelques semaines. Si cela venait à se produire, le plan de sauvetage mis en place ne pourrait se montrer suffisant. D’ici quelques mois, il serait nécessaire de l’augmenter à nouveau, ou de risquer une rupture de la zone Euro.




L’Espagne en est aujourd’hui où la Grèce était il y a deux ans




Les marchés ne croient aujourd’hui plus en une stabilisation de la dette Espagnole. Ce n’est pas une coïncidence que la panique des marchés à laquelle nous ayons assisté la semaine dernière se soit développée juste après que le premier ministre Espagnol Mariano Rajoy ait annoncé une diminution des dépenses gouvernementales de l’ordre de 10 millions d’euros en 2012, tout particulièrement dans les secteurs de la santé et de l’enseignement. L’Espagne en est aujourd’hui où se trouvait la Grèce il y a deux ans.




La deuxième raison de s’inquiéter est que les marchés semblent changer leur perception des politiques employées par la BCE. En décembre et février dernier, la BCE injectait 1 trillion d’euros de liquidités dans le système bancaire. Les marchés ont tout d’abord réagi à cela avec la plus grande excitation. L’idée était que les banques empruntent de la monnaie peu chère à la BCE grâce à des prêts sur trois ans. La BCE achèterait donc des obligations de court terme aux gouvernements afin de stabiliser le marché des obligations. La BCE a été autorisée à en faire ainsi pour la bonne et simple raison que les obligations ne s’achètent pas toutes seules.




La politique de la BCE est une drogue




Cette politique a prouvé, avec le temps, avoir de nombreux défauts. Le premier, c’est qu’elle est mise en place de manière indirecte, ce qui revient très cher. Seule une petite partie de la monnaie concernée par le contrat est dirigée vers l’achat d’obligations.




La politique de la BCE semblait ainsi avoir résolu la crise bancaire. En réalité, la situation dans laquelle se trouvent les banques Européennes s’aggrave de jour en jour. Comme on a pu le voir au Japon dans les années 1990, les gouvernements ne disposent d’aucune stratégie qui puisse leur permettre de résoudre ce problème une fois pour toutes.




Pire encore, on entend parfois dire que la politique d’impression monétaire de la BCE aurait dû offrir du temps aux gouvernements pour résoudre leurs problèmes. Une illusion temporelle ! La politique de la BCE a permis aux chefs d’Etats de fermer les yeux un peu plus longtemps sur la réalité et de repousser la résolution de leurs problèmes au lendemain.




Après Pâques, nous nous retrouvons à nouveau au point où nous en étions avant Noël.




Illusion temporelle


Voici où nous en sommes aujourd’hui. La Grèce fait défaut. L’Espagne et le Portugal finiront par en faire de même. La seule chose que fait la BCE, c’est repousser le problème à plus tard.


Les décisions prises par la BCE ne font qu’entraîner des cycles de déflation de la dette qui la rendent impossible à rembourser.


Les politiques actuelles ne fonctionnent pas, et ne pourront jamais fonctionner. Il n’en est pas moins que la stratégie qu’emploient la Fed et la BCE ne change pas. Elles continuent de les employer, encore et encore.


J’ai déjà écrit à ce sujet il y a quelques temps, le 3 avril 2008 pour être exact, dans un article intitulé Fed Uncertainty Principle.


Ce que je disais alors de la Fed s’applique aujourd’hui à la BCE, et aux banquiers centraux en général.


Corollaire numéro 2


La Fed, corps (quasi)gouvernemental majoritairement responsable de ce bourbier, tentera de s’emparer de toujours plus de pouvoir afin de tenter de régler les problèmes qu’elle ne cesse de créer. Plus nous nous enfoncerons dans la crise, plus elle tentera de devenir puissante. Avec le temps, cela nous mènera à une concentration de bien trop de pouvoir entre les mains de ceux ayant depuis longtemps prouvé n’avoir aucune idée de ce qu’ils font.


Corollaire numéro 3


N’espérez pas de la Fed qu’elle tire quelque leçon que ce soit de ses erreurs. Attendez-vous plutôt à ce qu’elle répète incessamment ses politiques nous ayant menés tout droit à la catastrophe.

 

 



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Réflexions sur de débat de l’inflation /déflation/stagnation et autres remarques sur l’or, l’argent, les monnaies, les taux d’intérêts et les politiques monétaires affectant les marchés mondiaux.
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