Et si les banques centrales n’avaient pas perdu le contrôle de l’or ?

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Published : June 07th, 2016
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La position des négociants commerciaux sur les marchés à terme des métaux monétaires a-t-elle perdu de sa valeur en tant qu’indicateur de la valeur future des prix des métaux précieux ?

Il semblerait que les avocats de l’or et de l’argent et une poignée d’investisseurs ordinaires attendent depuis des semaines la baisse de prix habituellement générée par ces négociants, les grosses banques d’investissement, dans l’espoir de pouvoir acheter en période de creux du marché avant de voir les métaux et les sociétés minières repartir à la hausse.

Parmi les analystes dont les prédictions d’une baisse des prix des métaux commencent à se faire vieilles et qui semblent désormais en douter eux-mêmes, nous avons notamment Clive Maund, dont le récent commentaire mentionne une « situation paradoxale ». Son commentaire est publié sur GoldSeek ici :

http://www.24hgold.com/english/news-gold-silv...update--para...

Dans un autre target="_blank" commentaire, l’analyste de marché Dan Norcini, bien qu’il ne soit pas encore inquiet  par la position à découvert des commerciaux sur l’or, nous explique ne pas comprendre comment « les « gold bugs » de l’or qui se réjouissent des prévisions d’un prix de l’or à 5.000 ou 50.000 dollars ne réalisent pas qu’ils acclament dans le même temps la destruction de tout ce qui les entoure ».

Comptez-moi parmi ceux qui continuent d’attendre une validation de la situation par le Commitment of traders. Mais cette validation n’est pas encore arrivée, et les métaux monétaires continuent de grimper. Je vois donc deux explications possibles, et vous les offrirai ici avec la justification d’un dimanche assez calme.

Soit les banques centrales, les plus gros participants au marché de l’or, en ont perdu le contrôle, le marché physique prend le dessus sur le marché papier et le marché de l’or est à l’aube du désormais mythique « échec commercial ».

Soit les banques centrales n’ont pas perdu le contrôle sur le marché de l’or, et le prix de l’or continue dans la direction dans laquelle elles souhaitent le voir aller.

Cela signifierait que le consensus des banques centrales quant à l’or a récemment changé – qu’elles souhaitent désormais voir l’or grimper pour assister la dévaluation de leurs devises, et notamment du dollar, ainsi que de la dette globale - et que les positions à découvert des banques sur les marchés à terme sont des positions qui continueront de gonfler jusqu’à des niveaux sans précédent pour maintenir la dévaluation « ordonnée » en cours, pour reprendre un terme favori des banques centrales. Qui d’autre que les institutions qui possèdent des réserves d’or et sont autorisées à créer des quantités infinies de monnaie souhaiterait endosser le risque d’un tel découvert ?

Cela signifierait que les banques centrales ne sont pas d’accord avec Norcini. Et que, loin de considérer une hausse du prix de l’or comme représentant la fin du monde, elles perçoivent une hausse de l’or – du moins si elle reste « ordonnée » - comme une condition requise pour l’allègement de la dette globale, le soutien de leur propre liquidité et le maintien de leur pouvoir ; l’or demeurant, comme l’a expliqué le Secrétaire d’Etat pour les affaires économiques Thomas O. Enders au Secrétaire d’Etat Henry Kissinger en avril 1974, l’instrument suprême de création de réserve des gouvernements, la monnaie ultime, la forme de monnaie qui surpasse toutes les autres, la forme de monnaie dont la valeur contrôle le monde.

http://www.gata.org/node/13310

Je suis loin d’être le premier à percevoir les choses ainsi. Les économistes et gestionnaires de fonds américaines, Paul Brodsky et Lee Quaintance, se sont penchés en détails sur cette possibilité il y a quatre ans --

http://www.gata.org/node/11373

-- possibilité qui a été reprise par d’autres, notamment le gestionnaire de fonds James G. Rickards.

Parce que le monde appartient aux banques centrales et que le reste d’entre nous l’occupons pour leur plus grande souffrance, elles ne nous admettent pas ce qu’elles font vraiment de notre planète. Leurs actions et politiques peuvent être discernées simplement au travers d’une observation et d’une recherche attentives, d’une lecture minutieuse d’archives gouvernementales qui n’ont pas été clairement rédigées – une étude qui a été effectuée par le GATA et peut être trouvée ici :

http://www.gata.org/node/14839

Et ici :

http://www.gata.org/node/16377

Et même ces recherches ne nous en disent pas long sur le timing des politiques des banques centrales.

Pardonnez donc à Maund, Norcini et moi-même de ne pas savoir certaines choses ou de ne pas peser leur poids correctement. Le problème avec Maund, Norcini et d’autres est qu’au travers de leur art que sont les « analyses techniques », refuser d’admettre que ce qu’ils analysent n’a rien à voir avec un marché et n’est que l’outil des pouvoirs en place n’est qu’un signe de leur refus de se rendre à l’évidence.

 

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