La position des négociants
commerciaux sur les marchés à terme des métaux monétaires a-t-elle perdu de
sa valeur en tant qu’indicateur de la valeur future des prix des métaux
précieux ?
Il semblerait que les avocats
de l’or et de l’argent et une poignée d’investisseurs ordinaires attendent
depuis des semaines la baisse de prix habituellement générée par ces négociants,
les grosses banques d’investissement, dans l’espoir de pouvoir acheter en
période de creux du marché avant de voir les métaux et les sociétés minières
repartir à la hausse.
Parmi les
analystes dont les prédictions d’une baisse des prix des métaux commencent à
se faire vieilles et qui semblent désormais en douter eux-mêmes, nous avons
notamment Clive Maund, dont le récent commentaire mentionne une
« situation paradoxale ». Son commentaire est publié sur GoldSeek
ici :
http://www.24hgold.com/english/news-gold-silv...update--para...
Dans un autre target="_blank" commentaire,
l’analyste de marché Dan Norcini, bien qu’il ne soit pas encore inquiet par
la position à découvert des commerciaux sur l’or, nous explique ne pas
comprendre comment « les « gold bugs » de l’or qui se
réjouissent des prévisions d’un prix de l’or à 5.000 ou 50.000 dollars ne
réalisent pas qu’ils acclament dans le même temps la destruction de tout ce
qui les entoure ».
Comptez-moi parmi ceux qui
continuent d’attendre une validation de la situation par le Commitment of
traders. Mais cette validation n’est pas encore arrivée, et les métaux monétaires
continuent de grimper. Je vois donc deux explications possibles, et vous les
offrirai ici avec la justification d’un dimanche assez calme.
Soit les banques centrales,
les plus gros participants au marché de l’or, en ont perdu le contrôle, le
marché physique prend le dessus sur le marché papier et le marché de l’or est
à l’aube du désormais mythique « échec commercial ».
Soit les banques centrales
n’ont pas perdu le contrôle sur le marché de l’or, et le prix de l’or
continue dans la direction dans laquelle elles souhaitent le voir aller.
Cela signifierait que le
consensus des banques centrales quant à l’or a récemment changé – qu’elles
souhaitent désormais voir l’or grimper pour assister la dévaluation de leurs
devises, et notamment du dollar, ainsi que de la dette globale - et que les
positions à découvert des banques sur les marchés à terme sont des positions
qui continueront de gonfler jusqu’à des niveaux sans précédent pour maintenir
la dévaluation « ordonnée » en cours, pour reprendre un terme
favori des banques centrales. Qui d’autre que les institutions qui possèdent
des réserves d’or et sont autorisées à créer des quantités infinies de
monnaie souhaiterait endosser le risque d’un tel découvert ?
Cela signifierait que les
banques centrales ne sont pas d’accord avec Norcini. Et que, loin de
considérer une hausse du prix de l’or comme représentant la fin du monde,
elles perçoivent une hausse de l’or – du moins si elle reste
« ordonnée » - comme une condition requise pour l’allègement de la
dette globale, le soutien de leur propre liquidité et le maintien de leur
pouvoir ; l’or demeurant, comme l’a expliqué le Secrétaire d’Etat pour
les affaires économiques Thomas O. Enders au Secrétaire d’Etat Henry
Kissinger en avril 1974, l’instrument suprême de création de réserve des
gouvernements, la monnaie ultime, la forme de monnaie qui surpasse toutes les
autres, la forme de monnaie dont la valeur contrôle le monde.
http://www.gata.org/node/13310
Je suis loin d’être le premier
à percevoir les choses ainsi. Les économistes et gestionnaires de fonds
américaines, Paul Brodsky et Lee Quaintance, se sont penchés en détails sur
cette possibilité il y a quatre ans --
http://www.gata.org/node/11373
-- possibilité qui a été
reprise par d’autres, notamment le gestionnaire de fonds James G. Rickards.
Parce que le monde appartient
aux banques centrales et que le reste d’entre nous l’occupons pour leur plus
grande souffrance, elles ne nous admettent pas ce qu’elles font vraiment de
notre planète. Leurs actions et politiques peuvent être discernées simplement
au travers d’une observation et d’une recherche attentives, d’une lecture
minutieuse d’archives gouvernementales qui n’ont pas été clairement rédigées
– une étude qui a été effectuée par le GATA et peut être trouvée ici :
http://www.gata.org/node/14839
Et ici :
http://www.gata.org/node/16377
Et même ces recherches ne nous
en disent pas long sur le timing des politiques des banques centrales.
Pardonnez donc à Maund,
Norcini et moi-même de ne pas savoir certaines choses ou de ne pas peser leur
poids correctement. Le problème avec Maund, Norcini et d’autres est qu’au
travers de leur art que sont les « analyses techniques », refuser
d’admettre que ce qu’ils analysent n’a rien à voir avec un marché et n’est
que l’outil des pouvoirs en place n’est qu’un signe de leur refus de se
rendre à l’évidence.