Au
début du mois de juillet 2014, Mark Bristow,
directeur de Randgold Resources,
annonçait que l’industrie minière était fondamentalement à sec avec un prix
de l’or de 1.300 dollars par once.
« L’or présente des propriétés qu’aucune autre devise, à l’exception
peut-être de l’argent, ne présente. Pendant plus de deux-mille ans, l’or a
été accepté en tant que moyen de paiement sans qu’aucune question ne soit posée.
Il n’a jamais demandé la garantie de crédit d’une tierce personne. Aucune
question n’était jamais posée lorsque de l’or ou des contrats sur l’or
étaient offerts comme remboursement contre une obligation ; l’or était
la forme ultime de paiement que ceux qui exportaient leurs produits vers
l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale, par exemple, acceptaient en
échange de leurs biens. Aujourd’hui, l’utilisation de monnaies fiduciaires –
qui ne sont pas garantie par un actif disposant d’une valeur intrinsèque –
repose sur la garantie de crédit des nations souveraines et de leur capacité
à lever des impôts, une garantie qui en temps de crise n’a pas toujours été à
la hauteur de l’acceptabilité internationale de l’or.
« Si le dollar ou une toute autre
devise fiduciaire avait toujours été acceptable, les banques centrales ne
ressentiraient pas le besoin de posséder de l’or. Le simple fait qu’elles en
accumulent prouve que leurs devises n’en sont pas un substitut universel.
Parmi les trente pays développés qui présentent leurs bilans au FMI, seuls
quatre ne possèdent pas d’or », Golden Rule, Alan Greenspan.
La
première règle de l’investissement est toujours « d’acheter un actif
dont le prix est inférieur à sa valeur de remplacement ». Moins un actif
de qualité est cher, et plus son prix a des chances
de grimper, mieux vaut un investissement.
Voyons
si le prix de l’or est inférieur à sa valeur de remplacement.
En
2012, le Conseil mondial de l’or et les plus grosses sociétés minières
aurifères ont présenté une nouvelle mesure de coûts de production. Le nouvel
étalon industriel est désormais considéré comme était un « coût de soutien
tout-compris ».
Ce
coût de soutien a été largement adopté par le secteur en 2013. Il inclue un
capital d’autonomie (à mesure que les grades déclinent et que les mines
vieillissent, le capital d’autonomie augmente) ainsi que des dépenses
générales et administratives.
Il
n’inclue pas les coûts tels que ceux liés au financement des projets, aux
dividendes, aux taxes, au financement et au paiements d’intérêts liés aux
dettes, aux frais liés aux regroupements d’entreprises, aux achats d’actifs
et à la vente d’actifs nécessaire à la normalisation des revenus
(stock-options, frais liés à l’abandon d’activités).
Penchons-nous
de plus près sur Newmont Mining Corp., qui produit
principalement de l’or.
Le
coût de soutien de Newmont Mining pour l’année 2014
se situerait entre 1.020 et 1.080 dollars par once. Avec un prix de l’or de
1.223 dollars par once et un prix médian de 1.050 dollars par once, Newmont semble pouvoir s’assurer une marge de 173 dollars
par once.
Mais…
Avec
350 milliards de dollars de paiements d’intérêts et 200 milliards de dollars
de dividendes, chacune des 5.000.000 onces que Newmont
prévoyait de produire en 2014 se trouve accablée de 110 dollars de coûts
supplémentaires, pour un total de 1.160 dollars par once, et donc une marge
de 63 dollars par once.
Newmont n’est pas loin de se retrouver dans le
rouge, et ce avant que des centaines de millions de dollars d’impôts ne
soient pris en compte. Et souvenez-vous des autres charges – capital de
financent des projets, capital lié à la rémunération des travailleurs, coûts
liés aux regroupements d’entreprises, acquisitions d’actifs, et ainsi de
suite - qui ne sont pas incluses.
En
observant les coûts de soutien en détails, il est facile de deviner que
l’industrie minière aurifère est dans l’ensemble incapable de générer des
flux de trésorerie avec un prix de l’or de moins de 1.300 dollars par once.
Prise de mesures
L’industrie
souffre lourdement des tentatives de maintien des prix sous contrôle.
« Face
à a baisse du prix de l’or, les sociétés minières ont décidé d’abaisser leur
investissement de maintien, de recherche et de développement, mais aussi leurs
coûts d’exploration. Regardons maintenant comment l’industrie peut parvenir à
ces réductions de coûts, qui auraient bien plus d’importance si elles
provenaient du côté du soutien », a expliqué Dave Milstead
dans How much does it really cost
to mine an ounce of gold ?, publié par Globe &
Mail
Les
sociétés minières ont eu recours à l’extraction de gisements à plus forte
teneur et laissé de côté tous les autres. Dundee reportait récemment que
toutes les sociétés minières sous son contrôle ont produit 8% de gisements à
forte teneur en 2014. C’est bien entendu une situation insoutenable sur le
long terme, et qui signifie qu’une hausse de prix sera nécessaire à
l’extraction des gisements à teneur plus faible.
A
mesure que le prix de l’or a baissé, les sociétés minières ont été forcées de
réduire leurs dépenses. Beaucoup d’entre elles n’enregistrent plus de profits
au prix actuel, et ont été placées en maintenance.
Le
rôle des juniors minières est d’acquérir des projets, de faire des
découvertes et, elles l’espèrent, de les développer jusqu’à ce qu’une société
plus importante prenne le relais. Si les juniors cessent d’explorer, il ne
pourra plus y avoir de découvertes.
Selon
l’Engineering and Mining Journal (E&MJ), les budgets d’exploration des
juniors minières ont été réduits de 39% en 2013, puis de nouveau de 29% en
2014.
« Il
semble inévitable que la réponse apportée par l’industrie minière à
l’effondrement du prix de l’or survenu en 2013 se fasse au détriment des
niveaux de production minière au cours de ces prochaines années », Gold Survey 2014 Update,
Thomson Reuters GFMS.
Selon
Visual Capitalist, la teneur moyenne des gisements
extraits par les sociétés minières est d’1,18 gramme par tonne. La teneur
moyenne mondiale des dépôts non-développés est 30% inférieure, avec 0,89
gramme par tonne.
The WealthCycles
Achats d’or en Asie
En
2013, la Chine a officiellement hérité du titre de plus gros marché de l’or,
avec environ un tiers de la demande mondiale en or. La demande des
consommateurs a augmenté de 32% pour passer à 1.066 tonnes d’or (soit 160% de
plus qu’il y a cinq ans), que ce soit sous forme de barres, de pièces et de
bijoux ; et dépasser le record de 1.007 tonnes enregistré par l’Inde en
2010.
La
production d’or de la Chine a plus que doublé au cours de ces dix dernières
années. En 2001, le pays a produit 6.827.000 onces d’or, contre des
estimations de plus de 14,5 millions d’onces pour 2014. Les Chinois ne
vendent pas l’or qu’ils produisent, et les exportations de métal physique
sont interdites.
Le
graphique suivant montre d’où provient l’or de la Suisse, et où il se rend
(la Suisse est un centre mondial d’affinage de métal précieux, et plus des
deux tiers de l’or mondial y transite).
Kingworldnews.com
Un
gros pourcentage de l’or de l’Occident s’est déplacé vers l’Orient, et la
situation n’est pas prête de changer. Les cinq principaux pays qui retirent
de l’or, principalement américain ou anglais, auprès de la Suisse sont Hong
Kong, la Chine, Singapour, l’Inde et l’Arabie Saoudite. L’Asie représentait
63% de la consommation totale de bijoux, barres et pièces d’or l’année
dernière, contre 57% en 2010.
La
Chine importe également de grosses quantités d’or depuis Hong Kong.
Le
Shanghai Gold Exchange rapportait un total de retraits de plus de 2.100
tonnes pour 2014, soit 3,6% de moins que le record enregistré en 2013.
Selon
le Conseil mondial de l’or, la demande en or de la Chine devrait grimper de
25% au cours de ces quatre prochaines années.
La
propriété d’or par tête s’élève à cinq grammes en Chine, contre vingt grammes
pour les pays développés. Les réserves d’or de la Chine, qui représentent
1,2% des réserves totales du pays, sont les cinquièmes plus importantes de la
planète – et l’or de l’Allemagne et des Etats-Unis représente 70% de leurs
réserves.
L’Inde
a de nouveau surpassé la Chine en tant que plus gros consommateur d’or
mondial, avec 225,1 tonnes de bijoux, barres et pièces d’or importées au
troisième trimestre de 2014, contre 182,7 tonnes pour la Chine. L’Inde a
récemment abandonné ses restrictions sur l’importation d’or et mis fin à la loi
de réexportation qui forçait les importateurs d’or à réexporter 20% de leurs
importations.
Les
banques centrales ont été des acheteurs nets d’or pour le quinzième trimestre
consécutif, avec 93 tonnes d’or achetées au troisième trimestre de 2014.
Effet de levier
L’or
est, selon l’auteur de cet article, un instrument financier énormément
sous-évalué. Une part des portefeuilles d’investissement devrait lui être
allouée.
Mais
historiquement, et notamment aujourd’hui, pour les raisons mentionnées
ci-dessus, le plus gros effet de levier offert par les prix des métaux
précieux a été la possession d’actions de juniors minières concentrées sur
l’acquisition, la découverte et le développement de dépôts de minerai.
« Quand
l’or sera de nouveau à la hausse, il vous faudra posséder des actions, parce
que c’est là que repose tout l’effet de levier. L’opportunité qui a été créée
est incroyable – je ne crois pas avoir déjà vu au cours des quarante années
pendant lesquelles j’ai étudié le secteur, d’actions moins chères en relation
au prix du physique. Compte tenu de ma position haussière sur l’or au cours
de ces quatre prochaines années, l’opportunité représentée par les actions
est pour moi historique, et j’encourage les gens à s’y intéresser. Trop peu
de gens en possèdent aujourd’hui. Personne n’en parle », John Embry, Mining.com
Conclusion
Voulez-vous
acquérir l’or et l’argent le moins cher qui soit et vous assurer des retours
intéressants ? Alors achetez pendant que les actions sont à bas prix.
Le
fait est que les juniors minières – qui possèdent les mines de métaux
précieux du futur – sont en vente. Si vous appréciez leur direction, leurs
projets et leurs perspectives pour 2015, vous devriez songer à prendre
position.
Pourquoi ?
En dehors du fait que je pense que les juniors minières du secteur des métaux
précieux offrent le meilleur effet de levier qui soit, nous sommes sur le
point de voir se développer une tendance de regroupements et d’acquisitions.
Ce sont les juniors, pas les majors, qui possèdent les mines du futur et sont
les plus aptes à en découvrir de nouvelles. Elles possèdent déjà ce dont les
plus grosses sociétés minières auront besoin pour remplacer leurs réserves et
agrandir leur base d’actifs.
Les
juniors minières qui se concentrent sur les métaux précieux sont sur le point
de faire leur entrée sous les projecteurs et de passer sur le radar de tous les
investisseurs.
Sont-elles
sur le vôtre ?
Elles
le devraient.
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