Israël a désormais toutes les
preuves que l’opinion internationale ne considèrera jamais comme important
son droit d’exister. La Maison blanche d’Obama, et une grande portion des
médias américains, présentent le conflit qui oppose le Hamas à Israël comme s’il
s’agissait d’un match de football, et insistent sur les scores (une
quarantaines de morts dans le camp des soldats israéliens, et plus de mille
dans le camp des Palestiniens – avec une majorité de civils), sur le fait que
le conflit est injuste, qu’Israël est « allé trop loin », qu’il a
adopté les mêmes règles morales qu’Hitler, Staline et Pol Pot, et s’est lancé
dans un génocide.
La guerre est bien réelle. Il
ne s’agit pas d’un exercice d’entraînement ou d’une forme de psychothérapie
de jardin d’enfant du type de celle qui est venue former la base de la pensée
et de la politique américaine. Et la vicieuse opinion internationale utilise
l’incapacité morale des Etats-Unis de la même manière que le Hamas utilise
des femmes et des enfants pour protéger les infrastructures dans lesquelles
se trouvent ses missiles.
Il semblerait que l'opinion
internationale ne prenne pas non plus au sérieux la maxime fondatrice d’Israël,
« plus jamais ça », ce qui signifie que les Israéliens n’attendront
pas patiemment que l’opinion internationale vienne les protéger d’un ennemi
qui cherche purement et simplement à les éliminer, comme en 1933-1945. L’organisation
du Hamas est explicitement dédiée à la destruction d’Israël. C’est son
objectif déclaré.
L’idée qu’Israël cherche à
éliminer les Palestiniens est fallacieuse. Israël cherche à mettre fin au
lancement de missiles et aux invasions par voie souterraine, et tant que le
Hamas ne changera pas de tactique, il devra s’attendre à ce qu’Israël
réagisse. Le mur qui sépare la Banque de Gaza fait partie de cette réaction,
et vise à contrer le trafic d’armes et les allées et venues des kamikazes
qui, comme l’a déclaré le Hamas, "aiment la mort plus que les Israéliens
aiment la vie ».
Les chefs de guerre du Hamas
assassinent leur propre peuple pour faire pencher l’opinion internationale
dans leur camp. L’utilisation des armes du Hamas contre la population de Gaza
est tant établie qu’il n’est pas la peine d’y revenir. Le monde se moque de
ces faits. La volonté d’exister d’Israël reste une contrariété.
Gaza n’est bien entendu qu’un
point chaud dans une région islamique où font rage des conflits entre
groupuscules islamistes et leurs auxiliaires du monde politique. La raison
principale et peu connue pour laquelle la région est surpeuplée est le
capital de court-terme généré par le pétrole. Avec la flambée de la
production de pétrole en Afrique du Nord et au Proche-Orient, le monde peut s’attendre
à voir se développer au moins une génération de conflit autour des restes du
buffet de la modernité. Même les nations islamiques qui possèdent très peu de
pétrole ont été profondément affectées par un demi-siècle de prospérité
pétrolière régionale. Le monstre qui se cache dans l’ombre de ce bref épisode
historique a été facile à anticiper. L’opinion internationale ne pourra pas l’arrêter.
Où se cachait l’opinion
internationale le mois dernier, alors que l’EIIL crucifiait et décapitait son
chemin au travers de la Syrie et jusqu’au cœur de l’Irak ? L’opinion
internationale n’a pas bronché, parce que ces horreurs sont exactement ce qu’elle
attend des maniaques que sont les islamistes radicaux.
Israël n’est qu’un facteur
secondaire, qui cependant attire énormément d’attention, en raison du
souvenir de la « solution finale » nazie qui pèse sur la morale de
ce que l’on appelle aujourd’hui l’Occident, où s’est jouée la dernière grande
conflagration du monde. Il est bien entendu ridicule de comparer les
Palestiniens de la Bande de Gaza aux Juifs des ghettos de Varsovie. Les Juifs
de Varsovie n’envoyaient pas de missiles depuis l’autre côté de leurs murs,
et n’ont jamais décrété que l’Allemagne n’avait pas le droit d’exister.
Les Palestiniens pourront
obtenir justice lorsqu’ils trouveront un gouvernement qui acceptera d’accorder
à Israël le droit d’exister et lorsqu’ils cesseront d’envoyer des missiles et
des commandos en Israël. S’ils commençaient par en faire ainsi, ils
pourraient espérer ouvrir les négociations avec Israël et l’établissement de
nouveaux termes de coexistence. Mais ils ne s’intéressent pas à une
coexistence. Nous n’en avons jusqu’à présent pas eu la preuve. Pourquoi cette
simple équation n’est-elle pas comprise de l’opinion internationale ?