Mes chères
contrariées, mes chers contrariens !
Ceux qui lisent
régulièrement mes éditos connaissent par cœur mon
appréciation de la situation économique actuelle que je
considère pouvant être résumée par
l’expression suivante : situation irrémédiablement
compromise.
Pour faire très simple, soit
nous mourrons d’une overdose d’hyperinflation (cas
américain ou japonais), soit d’insuffisance respiratoire
liée à la déflation (cas grec par exemple et
européen en général). Dans tous les cas, au bout de la
route, une insolvabilité généralisée liée
à 40 ans d’endettement généralisé, à
la mondialisation, à la robotisation, et aussi au facteur
démographique puisque le vieillissement de la population coûte
déjà cher et ce mouvement va s’amplifier dramatiquement
chaque année à partir de maintenant.
Nous allons donc droit dans le mur
et selon la dialectique gouvernementale, nous avons effectivement la bonne
trajectoire.
Le pire n’est jamais sûr, le meilleur non
plus !
On entend très souvent cette
expression destinée en général à tuer tout
débat intellectuel. Mon brave garçon, vous êtes
pessimiste, le pire n’est jamais sûr… Sauf qu’en
réalité, l’histoire nous enseigne depuis des
millénaires qu’hélas, les modérés ne
l’emportent jamais, et rarement le meilleur.
Cette série d’articles
que je commence aujourd’hui s’adresse à ceux qui pensent
que le meilleur n’est jamais sûr et qui souhaitent se
préparer au mieux en termes patrimonial. Pour les
indécrottables optimistes, passez votre chemin, allez vite voir votre
banquier dans son agence de quartier. Il se chargera de calmer vos angoisses
et vous repartirez avec des tas de produits maison bidons, des fonds garantis
aux noms charmants du type : doblo, passéo, avantagéo,
pleindefriquéo, enrichississimes
et autres crétineries marketing destinées à vous faire
croire que vous allez vous enrichir, ce qui n’a jamais
été l’objectif. L’objectif c’est
d’enrichir les « zautres », pas
vous. Si c’était le cas… vous le sauriez. Si vous jetez un
œil sur les performances depuis 15 ans… vous avez de quoi pleurer.
Comment se préparer à affronter les
risques majeurs ?
Il y a de multiples solutions, nous
parlerons d’or et d’argent, des métaux précieux
bien sûr, mais l’or et l’argent n’ont
d’intérêt que dans une stratégie patrimoniale
globale que nous allons détailler dans cette série.
Parmi ces solutions que je vais
aborder progressivement avec vous, il y a la France et le vaste monde. Il y a
les produits financiers et les actifs tangibles. Il y a l’immobilier
locatif ou secondaire. Il y a aussi l’immobilier à
l’étranger. Il y a les terres agricoles et les forêts, ici
ou ailleurs. Il y a le cash, l’argent disponible, les espèces.
Bref, vous avez accès à un nombre très important de
solutions.
L’idée c’est de
voir ensemble comment agencer tout cela pour obtenir une stratégie
patrimoniale cohérente, respectant la législation en vigueur,
anticipant celle à venir, et vous laissant le plus de latitude
possible pour la suite.
Quels sont les risques majeurs auxquels tout
épargnant est désormais confronté ?
Risque financier. Vous placez, vous
gagnez ou vous perdez. C’est le cas des actions par exemple.
Risque de contrepartie. Vous mettez
vos sous dans une banque (c’est elle la contrepartie). Si cette banque
tombe, il ne vous reste plus que vos yeux pour pleurer.
Risque d’insolvabilité
des États. C’est ce qui se passe à Chypre.
L’État est en faillite. Pas officiellement mais dans les faits.
C’est le cas argentin, grec, et bientôt portugais, espagnol et
français !
Risque fiscal. C’est ce que
Simone Wapler appelle très pertinemment la
« répression fiscale ». Désormais, il vaut mieux
devenir un dealer de quartier, plutôt que de se faire prendre pour
blanchiment de fraude fiscale ! Je suis patriote et j’aime mon pays.
J’y paie mes zimpôts, comme la plus
grande majorité. Je ne défendrai jamais l’évasion
fiscale ou la fraude fiscale. MAIS… vous ne me ferez jamais croire que
le fraudeur fiscal est un terroriste ! Or la législation mise en
œuvre par le gouvernement Ayrault met sur un pied
d’égalité la fraude fiscale et le terrorisme, en tout cas
dans les moyens donnés aux enquêteurs…
Nous entrons donc clairement dans un cycle de répression
financière et vous trouverez toujours dans votre entourage des
âmes bien intentionnées qui se précipiteront pour vous
dénoncer (future ex-femme ou ex-mari, ancienne maîtresse ou
amant, fils indigne, voisin charmant légèrement jaloux sur les
bords, collègue briguant votre poste).
Conseil numéro 1 : la discrétion de la
clandestinité
Il va falloir apprendre la
discrétion. Si vous avez bien lu les lignes précédentes,
je vous demanderai de les relire à nouveau.
C’est fait ? Très bien ! Recommencez encore une fois !
C’est fait ? Parfait !
Vous devez comprendre que nous
rentrons dans un cycle de répression financière qui sera
durable. La pression de la répression financière va augmenter
chaque mois, d’année en année, au fur et à mesure
que les caisses de l’État se vident et que notre sainte mère
la république bénie soit son nom incarnée par le sieur Hollandouille 1er et CalimAyrault
auront besoin d’argent pour faire tourner le bousin.
L’État sera prêt
à tout, vous m’entendez bien, à tout pour survivre le
plus longtemps possible. Il va donc y avoir une pression fiscale accrue.
Une pression fiscale accrue
c’est, par exemple, l’augmentation du prix des cigarettes. Oui,
je sais, vous auriez deviné tout seul. Mais laissez-moi finir le
raisonnement. Face à une pression fiscale accrue, la tentation c’est
d’acheter ses cigarettes là où c’est moins cher et
où il y a moins de taxes. Que le fumeur qui n’y a jamais
pensé se lève pour qu’on lui jette des pierres !
C’est parce que tous les fumeurs y pensent, et pas qu’un peu, que
le trafic de cigarettes est pénalisé aussi fortement que le
trafic de drogues !!
Tant que tout cela ne concerne que
les choppes, les non-fumeurs s’en fichent comme d’une guigne, et
tout le monde sait bien que fumer tue ! Alors c’est bien.
Mais ce mécanisme de
répression sera étendu progressivement à tous les sujets
fiscaux et à tous les citoyens. Il faudra remplir les caisses par tous
les moyens. Personne ne devra donc pouvoir échapper à la tonte.
Alors ceux qui savent lire entre
les lignes comprendront parfaitement ce que je veux dire lorsque
j’indique qu’il va falloir apprendre la discrétion de nos
aînés résistants qui étaient dans la
clandestinité !
Soyez discret, très discret
!
Conseil numéro 2 : avoir un compte à
l’étranger (ou plusieurs).
Voici un extrait d’un article
du 3 juillet donc tout frais de La Tribune concernant la hausse de 40
% du nombre des comptes bancaires déclarés à
l’étranger par les Français ! Oui mes chers amis, 40 % de
hausse… en 1 an !
Il y a donc 108 833 comptes ouverts
à l’étranger et déclarés ! C’est
très peu pour une population de 65 millions d’habitants !
« La crainte des sanctions
finirait-elle par payer ? Le nombre de comptes déclarés par les
Français à l’étranger a explosé en 2012,
comme l’indique le rapport annuel de la Direction générale
des Finances publiques (DGFiP) publié mardi
2 juillet. Par rapport à l’année
précédente, il a grimpé de près de 40 % passant
de 79 680 en 2011 à 108 833 en 2012. Entre 2010 et 2011, la
progression n’avait été que de 5 % environ.
Pas plus
d’expatriés…
Difficile d’imputer
totalement cette explosion à une quelconque hausse du nombre
d’expatriés, puisque le nombre de Français établis
à l’étranger a au contraire très
légèrement reculé de 1,1 % par rapport à
l’année précédente, selon des statistiques du Quai
d’Orsay. »
Pour La Tribune, ce qui
paie, c’est la peur du gendarme et du bâton fiscal. En ce qui me
concerne, j’ai une lecture très différente de la
situation.
Certes, il est indéniable que certains de nos concitoyens ont
préféré se mettre en règle et déclarer un
compte à l’étranger oublié par peur, mais sachez
que cela ne concerne que les tout petits comptes ! Celui que vous et moi
pourrions avoir.
Celui qui a réellement
fraudé, sans loi d’amnistie n’a aucun intérêt
mais alors aucun intérêt à déclarer son compte
puisque rien n’est prévu pour atténuer la peine selon le
célèbre principe « faute avouée à
moitié pardonnée ». Résultat, ce qui est
planqué reste caché ! C’est du simple bon sens, de
l’évidence. Or le peuple français est très bien
pourvu en bon sens, infiniment plus que ses zélites
!
Non ce n’est pas tant la peur
du gendarme, que le fait que de plus en plus de gens préfèrent
ne pas mettre tous leurs sous… dans le même pays, ce qui est par
les temps actuels très compréhensible et plutôt malin.
Et l’article de La Tribune
de poursuivre très doctement dans la même logique de «
collaboration » et de voix de son maître :
« Sanctions renforcées
L’année 2012 a
été marquée sur le plan pénal par un renforcement
des sanctions encourues en cas de fraude fiscale. Le montant maximum des
amendes applicables est désormais compris entre 500 000 euros et 1
million d’euros, notamment en cas de détention de comptes
bancaires non déclarés à l’étranger, pointe
la DGFiP. »
Ouh
là là là
ayez peur braves gens. Vous risquez jusqu’à un million d’euro
d’amende. Vous rigolez moins hein !
Sauf que le paragraphe suivant vous apprendra que vous pouvez quand
même rigoler puisque :
« En outre, les liens avec
les administrations fiscales étrangères se sont
renforcés pendant que s’intensifiait la traque contre
l’exil fiscal. Résultat : les demandes de renseignement ont plus
que doublé, passant de 300 à 777. »
777 demandes de renseignement en un
an pour une population de 65 millions d’habitants. J’en rigole
encore et je peux en conclure, sans trop me tromper, que nous avons eu cette
année 777 séparations amoureuses qui se sont mal
passées, d’où l’intérêt de se reporter
à mon conseil numéro 1 sur la nécessaire
discrétion. Il y a une autre solution pour avoir la paix avec votre
conjoint, c’est d’avoir à l’étranger que des
comptes joints ! Avec un compte joint, la paix des ménages est
assurée puisque la sanction sera partagée… Cela calme les
ardeurs délatrices du complice en général.
Détenir un compte à
l’étranger est parfaitement légal dans la mesure
où ce dernier est déclaré à
l’administration fiscale.
Il y a des pays qui attirent
l’attention, comme la Suisse et de façon générale
toutes les destinations exotiques à tendance paradisiaque fiscalement
parlant. Puis il y a tous les autres, les pays normaux.
Quels pays conseiller pour ouvrir un compte alors ?
Je vous conseille l’Allemagne
parce que c’est la 1re économie de la zone euro.
La Norvège parce que
c’est un pays hors zone euro assis sur un tas d’or sous forme de
matière première.
L’Islande parce que la foudre
est déjà tombée là-bas, que c’est un pays
hors zone euro et hors Union Européenne.
C’est le plus osé mais
ma solution préférée, c’est l’Islande
(attention au risque de change). Idéalement, il faudrait attendre
encore un peu pour voir comment le contentieux anglo-islandais va se régler,
mais nos amis islandais nous ont montré leur capacité de
résistance à la rapacité et à la voracité
bancaire ! Alors va pour l’Islande et ce n’est pas un paradis
fiscal, vous ne risquez pas un contrôle fiscal pour une ouverture de
compte en Islande… Personne ne vous croirait aussi fou… ou contrarien !
Dernière petite remarque
avant de vous laisser : un ami notaire m’a expliqué qu’il
fallait que je choisisse dès le départ qui me ruinerait. Ma
femme ou le fisc ! N’étant pas sans cœur, j’ai choisi
ma femme, qui de toute façon partirait avec mes enfants… Mais
n’oubliez pas la discrétion !
Demain, nous parlerons immobilier et crédit in fine.
Charles
SANNAT
Référence : http://www.latribune.fr/actualites/economie/f...s-francais.html
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