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Il est un fait que ce que les
économistes de la monnaie dénomme
"monnaie" est méconnu du grand public.
Ce n'est pas "parler d'or" que de parler d'"argent" pour
parler de "monnaie" comme c'est le cas en France, et comme le font,
entre autres, politiques ou journalistes.
C'est tout simplement de la rhétorique, au mauvais sens du mot, car il
n'y a plus d'argent, métal, échangé depuis le
début du XXè siècle...
Et des décisions politiques plus ou moins récentes n'ont fait
qu'ajouter à la méconnaissance.
En effet, à la suite du coup d'Etat d'août 1971, des
atermoiements des hommes de l'Etat de l'Occident d'août 1971 à
mars 1973, et de l'interdiction actée - ce mois de 1973 - de la
convertibilité extérieure des "substituts de monnaie
bancaires" - qu'étaient les billets et les dépôts
bancaires de toute nature - en monnaie d'or, selon beaucoup
d'économistes de l'époque, deux grandes voies se
présentaient en Europe : "régionaliser" les monnaies étatiques
nationales en les fusionnant
en une monnaie "unique" européenne ou procéder
à leur dénationalisation...
Voyons chacune des voies.
I. La voie de la monnaie
"euro".
Nous vivons aujourd'hui, en particulier en France, un cheminement sur la voie
de la fusion qui a été ouverte dans les années
1999-2001, depuis que la monnaie dénommée "euro" a
été substituée, par la persuasion et l'obligation,
à la monnaie nationale étatique dans un certain nombre de pays
de l'Union européenne (10 au départ, 17 depuis le 1er janvier 2011).
Une banque centrale dite "européenne" a été
créée et juxtaposée aux banques centrales nationales
existantes pour former le "système européen des banques
centrales" - l'"eurosystème"
- et avoir la capacité de mener la politique monétaire de la
"zone euro".
L'euro est ainsi une monnaie régionale inconvertible en quoi que ce
soit par définition - les billets et dépôts bancaires
sont désormais des "substituts de rien bancaires" -, mais
échangeable internationalement comme le sont aujourd'hui beaucoup de
monnaies nationales (dollar des Etats Unis, livre de l'Angleterre, etc.).
Pour sa part, la monnaie de la Chine communiste dénommée
"yuan renminbi" n'est ni convertible, ni échangeable
internationalement.
Soit dit en passant, Raymond Aron confondait la
"convertibilité" et l'"échangeabilité
internationale" (cf. ce billet du 16 octobre 2011, par exemple)!
Ce fait politique qu'est l'"euro" a été
complété par l'autre que, dans la perspective de la
réussite de l'euro, dans la décennie 1990, les hommes de l'Etat
des pays futurs membres de la zone euro ont crû
bon de convenir de règles budgétaires et d'endettement.
En est sorti, en particulier, un "pacte de stabilité et de croissance".
Mais, presque sitôt signés, les accords n'ont pas
été respectés par certains de leurs signataires.
Et la Commission de l'Union européenne - dite "Commission de
Bruxelles" - qui veillait à leur application s'en est
émue...
En vérité, elle s'en est émue jusqu'au jour où
son président du moment a qualifié le "pacte de
stabilité et de croissance" de stupide.
a) L'Union
européenne du stupide.
Dans l'Union européenne du stupide, d'autres stupidités vont se
faire jour, mais elles recevront alors d'autres sobriquets.
La dernière grande stupidité apparue en date est au centre de
l'actualité présente.
Pour la décrire, on peut la comparer à une "pièce
de monnaie"...
Son côté "face" tient dans l'hypothèse
chère aux modèles mathématiques des financiers - qui
font abstraction des règles de droit - que les dettes à long
terme des Etats ne sont pas en général
"risquées", leur détention n'expose par à des pertes de patrimoine...
Investir dans ce type d'actif serait un placement "de bon père de
famille".
Son côté "pile" tient dans le choix politique qui a
consisté à dire qu'il fallait que les banques centrales aient
une influence sur les taux d'intérêt à long terme et que,
pour ce faire, il fallait qu'elles aient le droit d'acheter ou de vendre des
dettes à long terme des Etats.
Jusqu'alors, et malgré les décisions prises dans la
décennie 1930 - en particulier, l'interdiction de la
convertibilité intérieure des substituts de monnaie bancaires
nationaux en monnaie or dans les pays de l'Occident -, tout s'était
passé comme si les législateurs nationaux n'avaient pas
osé, dans la foulée, donner le droit aux banques centrales, ils
étaient allés suffisamment loin dans leur réforme des
systèmes monétaires nationaux, dans les abus, pour ne pas en
rajouter.
En France, ce choix n'a été fait que dans la première moitié de la
décennie 1970, au lendemain d'août 1971...
S'agissant de la Banque centrale européenne, elle a pris des
décisions comparables à ce choix à diverses
occasions. Par exemple, en 2010 :
"Article premier : Instauration du programme pour les marchés de
titres
Aux termes de la présente décision, les banques centrales de
l’Eurosystème peuvent acheter:
a) sur le marché secondaire, les titres de créance
négociables éligibles émis par les administrations
centrales ou les organismes publics des États membres dont la monnaie
est l’euro; et
b) sur les marchés primaire et secondaire, les titres de
créance négociables éligibles émis par des
entités privées immatriculées dans la zone euro." http://www.ecb.int/ecb/legal/pdf/l_12420100520fr00080009.pdf
Pour certaines opérations faisant intervenir les obligations, la
Banque centrale européenne a informé qu'elle les
mènerait ... à condition que les obligations aient une notation
- donnée par les agences de notation - supérieure à une
certaine notation jugée plancher.
Par exemple :
"Article 5 : Admission des garanties avec une évaluation du
crédit supérieure ou égale à «BBB-»
comme garanties éligibles
1. L’exigence minimale de l’Eurosystème
en matière d’évaluation de la qualité de signature
des actifs éligibles admis en garantie aux fins des opérations
de politique monétaire de l’Eurosystème
correspond à une évaluation du crédit équivalente
à «BBB-».
Cette modification apportée à l’exigence relative
à l’évaluation du crédit s’applique tant aux
actifs négociables qu’aux actifs non négociables,
à l’exception des titres adossés à des actifs décrits
à la section 6.3 de la documentation générale, pour
lesquels l’exigence d’une qualité de signature
élevée reste inchangée.
2. Une décote supplémentaire de 5 % est imposée par
l’Eurosystème à tous les actifs
éligibles présentant une évaluation du crédit
inférieure à «A-»."
cf. http://www.ecb.int/ecb/legal/pdf/l_28220081025fr00170018.pdf
b) Conséquences
directes de ces nouvelles réglementations dans le cadre d'un
système monétaire national.
* L'actif d'une banque centrale pourra connaître des pertes de capital
en relation avec la variation des taux d'intérêt des
créances à long terme.
Et ces pertes diminueront d'autant ses capitaux propres.
Cela ne pouvait se produire avec les taux d'intérêt des
créances à court terme.
Mais ceux-ci resteront-ils d'un montant suffisant pour qu'il n'y ait pas
faillite ? pour que la quantité de monnaie en circulation conserve une
couverture comptable ?
Si le problème des réserves en or a été
"résolu" par l'interdiction de la convertibilité de
la monnaie en or, si celui des réserves internationales par l'abandon
des taux de change fixes, la réglementation précédente a
créé celui du montant des capitaux propres de la banque
centrale
* Sachant que les dettes à long terme d'un Etat peuvent être
vendues à la banque centrale, les banques de second rang seront
tentées de détenir de telles dettes au détriment
de prêts au secteur non étatique.
* A l'extrême, pour autant qu'une banque de second rang ne détiendra pas de dette à long terme de
l'Etat, elle pourra être jetée en pâture à la
vindicte populaire par les langues bien pendues.
En d'autres termes, à cause de la réglementation et pour
éviter le cas, les banques de second rang se sentiront
obligées, chacune, de détenir des emprunts à long terme
de l'Etat plutôt que des emprunts comparables sur des entreprises
privées et performantes.
* Comme les banque centrale, les banques de second rang pourront
connaître des pertes en capital sur les dettes de l'Etat en leur
possession et cela pèsera sur leurs capitaux propres.
Mais à cela, elles sont habituées sauf si l'Etat acquiert une
qualité d'emprunteur particulier...
c) Conséquences
directes des réglementations dans le cadre du système
monétaire de l'euro.
Ce sont les conséquences précédentes mais
pondérées par le choix possible qu'ont désormais les
banques entre les dettes à long terme de tel ou tel Etat.
Et c'est la porte ouverte à une préférence pour les
Etats "risqués" plutôt que pour les Etats "moins
risqués" ou une préférence opposée.
d) Les emprunts à
long terme des Etats.
Par les réglementations récentes, les hommes de l'Etat de la
zone euro ont donc établi un lien particulier entre les Etats et les
banques.
La monnaie ou plutôt les "substituts de rien bancaires" que
sont aujourd'hui les billets et dépôts bancaires de toute nature
- du fait des réglementations antérieures, depuis la
décennie 1930 - sont désormais couverts comptablement
en partie par des emprunts à long terme des Etats
Et les hommes des Etats ont failli à leurs engagements.
Les déficits budgétaires et les endettements étatiques
se sont envolé.
Et les marchés financiers ont commencé à réagir
à l'envol au travers de l'augmentation des primes de risque des dettes
des Etats qui fait augmenter les taux d'intérêt à long
terme.
De ce fait, la monnaie ou plus exactement les "substituts de rien
bancaires" ont vu leur couverture comptable fondre à concurrence
de la perte en capital supportée et due à l'augmentation des
taux d'intérêt à long terme, augmentation sans
relation avec un déséquilibre entre l'épargne et
l'investissement, mais en relation avec d'une part l'augmentation de la prime
de risque des dettes des Etats détenues par les banques et, d'autre
part, avec le déficit budgétaire et l'augmentation de l'endettement
contre toute attente et les accords conclus.
Tout s'est passé comme si les hommes de l'Etat avaient choisi de
détruire les capitaux propres des banques créancières.
Et, dans le même mouvement, des voix autorisées se sont fait
entendre alors qu'elles avançaient que les banques devraient se
recapitaliser !
Faut-il se féliciter de tout cela ? de ces prises de position en
définitive incohérentes des uns et des autres ?
Pourquoi ne pas avoir choisi l'autre voie ?
II. La voie de la
dénationalisation de la monnaie.
Friedrich von Hayek avait décrit l'autre
voie, celle de la dénationalisation de la monnaie, dans le livre
intitulé Denationalisation of Money
en 1976 (1ère édition) et 1978 (seconde édition revue et
complétée).
Que
l'ouvrage n'ait pas eu de traduction en français montre l'attrait que
les idées qui y sont développées ont pu exercer sur le
marché politique français.
La proposition pratique de Hayek est la suivante :
"La proposition de base pour un avenir proche, et l'occasion d'examiner
un projet de date beaucoup plus éloignée, est la suivante :
Les pays du Marché
Commun, de préférence avec les pays neutres de l'Europe (et
éventuellement plus tard avec les pays d'Amérique du Nord)
s'engagent par traité formel à ne pas installer sur leurs
territoires des obstacles aux échanges libres en l'une ou l'autre de
leurs monnaies (y compris en pièces d'or) ni à l'exercice libre
des activités bancaires par une institution légalement
établie dans n'importe lequel de leurs pays.
Cela signifie, en premier lieu, l'abolition de tout contrôle des
changes ou de toute réglementation des mouvements de monnaies entre
les pays, aussi bien que la totale liberté d'utiliser n'importe
laquelle des monnaies pour les contrats et la comptabilité.
En outre, cela signifie la possibilité pour toute banque
installée dans un des pays d'ouvrir des succursales dans les autres
pays, dans les mêmes conditions que les banques qui y sont
déjà établies.
a) Le libre
échange de la monnaie
Le but de ce projet est d'imposer aux monnaies existantes et aux
organisations financières une discipline nécessaire en rendant
impossible à chacune d'elles, pour quelque durée que ce soit,
de fournir un type de monnaie bien moins fiable et utile que les autres.
Dès que le public deviendra familier avec les nouvelles
possibilités, tous les écarts du chemin menant droit à
une monnaie honnête conduiront aussitôt au remplacement rapide de
la mauvaise monnaie par les autres.
Et les pays, individuellement, privés des astuces variées
qu'ils peuvent actuellement employer pour cacher les effets de leurs actions
menées pour "protéger" leur monnaie, seront
obligés de conserver un niveau raisonnablement stable à leurs
monnaies. [...]
c) Le libre
échange bancaire
L'extension proposées du libre échange
de la monnaie au libre échange bancaire est
une partie absolument essentielle du projet, si l'on veut atteindre les
objectifs recherchés.
D'abord, les dépôts bancaires sur lesquels on peut tirer des
chèques, et donc une forme de monnaie émise de manière
privée, sont aujourd'hui une part, et dans la plupart des pays la plus
grande part, du montant total des moyens d'échanges généralement
acceptés.
Ensuite, l'expansion et la contraction du crédit sont à
présent les excuses principales de la gestion nationale de la monnaie
de base.
Sur les effets de l'adoption de ma proposition, tout ce que je veux ajouter
à cet instant est qu'elle a évidemment pour but
d'empêcher les autorités nationales monétaires et
financières de prendre des mesures impossibles à éviter
politiquement aussi longtemps qu'elles ont le pouvoir de les faire.
Ces mesures sont sans exception nuisibles et vont à l'encontre des
intérêts à long terme du pays qui les prend, mais elles
sont politiquement inévitables en tant qu'échappatoire
temporaire à de sévères difficultés.
Elles comprennent les mesures par lesquelles les gouvernements peuvent le
plus facilement et le plus rapidement supprimer les causes du
mécontentement de certains groupes particuliers, mais qui conduisent
à long terme à désorganiser et finalement à
détruire l'ordre de marché.
d) Empêcher le
gouvernement de cacher la dépréciation la monnaie
L'avantage principal du projet proposé est, en d'autres termes,
d'empêcher les gouvernements de "protéger" les
monnaies qu'ils émettent contre les conséquences
néfastes de leurs propres mesures et, donc, de les empêcher
d'employer plus longtemps ces outils nuisibles.
Les gouvernements deviendront incapables de cacher la
dépréciation de la monnaie qu'ils fournissent, incapables
d'empêcher la fuite de la monnaie, du capital et des autres ressources
à la suite des mesures qui ont rendu leur utilisation
défavorable dans leur pays d'origine, incapables d'imposer un contrôle
des prix - toutes ces mesures qui, bien entendu, ont tendance à
détruire le Marché Commun.
Le projet semble de fait satisfaire toutes les exigences d'un marché
commun bien mieux qu'une monnaie commune, sans devoir établir une
nouvelle organisation internationale ni conférer de nouveaux pouvoirs
à une autorité supranationale.
Ce projet ne conduirait, pour ses intentions et ses buts, à remplacer
les monnaies nationales que si les autorités nationales se
conduisaient mal.
Même dans ce cas elles pourraient éviter un remplacement total
de la monnaie nationale en changeant rapidement de voie.
Il est possible que dans certains très petits pays qui vivent pour une
bonne part du commerce international et du tourisme la monnaie d'un des plus
grands pays y prédomine mais, en supposant une politique raisonnable,
il n'y a pas de raisons pour lesquelles la plupart des monnaies existantes ne
devraient pas continuer à être utilisées pendant encore
une longue période.
(Bien sûr, il est important que les parties ne concluent pas un accord
tacite de ne pas fournir de si bonne monnaie que les citoyens des autres
nations la préfèreraient !
Et ici, la présomption de culpabilité devrait toujours
être portée contre le gouvernement dont la monnaie n'est pas
appréciée par le public !)
Je ne pense pas que le projet empêcherait les gouvernements de faire ce
qu'ils doivent faire dans l'intérêt du bon fonctionnement de
l'économie, ou ce qui bénéficierait à long terme
à un groupe important.
Mais cela pose des problèmes complexes qu'il vaut mieux discuter au
cours du développement complet du principe de base." (pp.19-22)
3. Que choisir ?
Une chose est certaine, cette proposition de Hayek aurait évité
que l'Europe des pays de la zone euro connût tous les affres qu'elle
connaît actuellement en relation avec l'"explosion" des
déficits budgétaires et des endettements des Etats, et les
pertes qui vont s'ensuivre nécessairement.
Sur cette perspective, que disait Hayek d'ailleurs ?
"b) Une proposition
plus pratique que l'utopique monnaie européenne
[Cette proposition] me semble à la fois préférable et
plus opérationnel que le projet utopique de l'introduction d'une
nouvelle monnaie européenne, qui n'aurait comme seul effet que
d'implanter plus profondément les sources et les racines de tout mal
monétaire, le monopole du gouvernement sur l'émission et le
contrôle de la monnaie.
Il semble aussi que, si les pays ne sont pas préparés à
adopter la proposition limitée ci-dessus, ils accepteront encore moins
volontiers une monnaie commune européenne.
L'idée de priver le gouvernement de sa vieille prérogative de
monopoliser la monnaie est encore trop peu familière et même
alarmante pour la plupart des gens pour avoir une chance d'être
adoptée dans un proche avenir.
Mais les gens peuvent apprendre à voir les avantages si, au moins au
début, les monnaies des gouvernements ont le droit d'entrer en
concurrence dans l'intérêt du public.
Bien que j'aie une grande sympathie pour le désir d'unification
économique complète de l'Europe de l'Ouest via la libération
totale des flux monétaires en son sein, j'ai les plus grands doutes
sur l'avantage de le faire par la création d'une nouvelle monnaie
européenne régie par n'importe quel type d'autorité
supranationale.
En dehors du fait qu'il est très peu probable que les pays membres se
mettent d'accord sur la politique à mener en pratique par
l'autorité monétaire commune (et la conséquence
inévitable que certains pays se retrouveront avec une plus mauvaise
monnaie que celle qu'ils ont actuellement), il semble également
très peu probable, même dans les circonstances les plus
favorables, que la nouvelle monnaie sera mieux gérée que les
monnaies nationales actuelles.
De plus, à de nombreux égards, une monnaie internationale
unique n'est pas meilleure mais pire qu'une monnaie nationale, si elle n'est
pas mieux gérée.
A un pays dont le public est financièrement plus avancé, elle
ne laisse aucune chance d'échapper aux conséquences des
préjugés rudimentaires gouvernant les décisions des
autres pays.
L'avantage d'une autorité internationale devrait être
principalement de protéger un état membre des mesures nuisibles
des autres, et non pas de le forcer à rejoindre leurs folies."
(pp.19-20)
Mais les folies sont là aujourd'hui et des pays membres de la zone
euro sont forcés de rejoindre les pays qui les ont commises par des
réunions du type de celles qui se déroulent depuis maintenant
près de deux ans (cf. les billets de "économie européenne"
sur le sujet) et par les décisions auxquelles elles parviennent ...
quand elles y parviennent (exemple de la réunion du dimanche 24 octobre
2011).
Trois certitudes pour conclure le billet.
La proposition de Hayek aurait empêché l'explosion des
déficits et endettements des Etats des pays membres de la zone
à quoi on assiste depuis trente ans.
Elle aurait empêché que les banques se fissent prendre au
piège des emprunts à long terme des Etats prétendument
"non risqués".
A défaut de supporter des pertes en capital sur les "dettes
souveraines" en monnaies étrangères dues à des
dévaluations des monnaies étrangères en question, elles
supportent des pertes en capital dues à des artifices étatiques
sans relation avec des révolutions du type "révolution
russe du début du XXè
siècle", mais qui n'en sont pas moins des avatars.
Enfin, la proposition de Hayek aurait empêché que, toute
vergogne bue, les Etats imposassent leur loi aux banques qui leur
ont fait confiance et qui en deviennent ainsi des victimes
privilégiées.
Georges Lane
Principes
de science économique
Georges
Lane enseigne
l’économie à l’Université de Paris-Dauphine.
Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire
J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très
rares intellectuels libéraux authentiques en France.
Publié
avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits
réservés par l’auteur
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