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La libre-circulation des biens, des services, des revenus, des capitaux et des personnes , appelée les 4 L, est mesurée entre autres par la balance des paiements. Celle-ci décrit selon la Banque de France:
« les échanges économiques entre la France et les autres pays. Elle apporte une grille de lecture de référence sur la situation de notre pays dans une économie mondialisée. Elle apporte un éclairage sur la compétitivité et les modalités d‘insertion de la France dans l’économie mondiale »
La balance de paiement est une sorte de bilan qui mesure la place d’un pays dans le processus de mondialisation. Elle se compose de différentes rubriques:
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La balance des transactions courantes
La balance des transactions courantes françaises est déficitaire depuis 2006.
Deux causes sont à rechercher:
- La balance commerciale qui est un composant essentiel de celle des transactions courantes, présente elle aussi un déficit chronique depuis 2006 (voir l’évolution ci-dessous). Il serait tout de même intéressant de ne pas simplement parler de compétitivité, de croissance et de la manière dont on va combler les déficits mais de rechercher la cause de cet état de chose.
Quand on érige en priorité de gouvernance les délocalisations de l’outil de production (industrie, services) à des fins de mondialisation de la production, il semble normal qu’au bout de plus de 40 ans, l’industrie d’exportation soit affaiblie n’est-ce pas?
Tableau: La désindustrialisation se lit dans ce tableau…
Parallèlement, la France a connu une explosion démographique (sujet traité au moment des élections) qui augmente la demande intérieure en toutes sortes de produits. A ceci, il convient d’ajouter la promotion de la société de consommation et les facilités de crédits offertes au grand public grâce à des taux d’intérêts ridiculement bas…
Le tout ensemble, nous donne une croissance de la demande intérieure qui ne peut être satisfaite par un tissu économique qui se désindustrialise. Résultat: il faut importer! Ce faisant, la baisse.
- Les revenus secondaires, deuxième cause de déficit de la balance des transactions courantes:
La Banque de France explique ainsi cette rubrique des revenus secondaires:
« Les revenus secondaires retracent les transferts courants entre résidents et non‑résidents. Un transfert est une écriture qui correspond à la fourniture d’un bien, d’un service, d’un actif financier ou d’un autre actif non produit sans la contrepartie d’un élément de valeur économique. Les transferts courants sont tous les transferts qui ne constituent pas des transferts en capital (cf. Compte de capital). »
Ce déficit de 45 milliards est assez conséquent. Il est lourdement porté par les administrations publiques. Que couvre par exemple l’intitulé « les Ressources propres des institutions de l’Union européenne »?
Autrement, nous avons près de 10 milliards de solde de transferts par de travailleurs … Ce compte reprend les montants transférés à l’étranger par des travailleurs résidents et vice versa.
- Des revenus primaires excédentaires
La bonne nouvelle est que les revenus primaires sont excédentaires. Ceci nous donne un solde entre les revenus primaires et secondaires de 7,8 milliards,après 6,5 milliards en 2015. La banque de France commente ces chiffres ainsi: « ... signe de la poursuite de l’internationalisation des entreprises mais aussi de l’importance des revenus des résidents français travaillant à l’étranger. »
2. Les investissements directs
Les investissements directs transfrontaliers peuvent quitter la France pour aller vers des entités -existantes ou à créer- filles de groupes français (privés ou publics). On parle alors d’Investissements directs français à l’étranger.
Commentaire de la BdF: » Les flux d’investissements directs français à l’étranger s’établissent à 51,8 milliards en 2016, en augmentation de près de 12 milliards par rapport à 2015 (40,0 milliards). Outre le secteur bancaire, plusieurs groupes ont contribué à cet essor, dont Air Liquide qui a acquis AIRGAS aux Etats-Unis et le groupe de transport maritime CMA-CGM, qui a fusionné avec la compagnie singapourienne Neptune Orient Lines. »
Un mouvement de flux inverse provenant d’entités étrangères qui investissent dans leurs entités filles au sein de la France. On parle alors d’Investissements directs étrangers en France.
Commentaire de la BdF: « Les investissements étrangers en France atteignent 25,6 milliards d’euros en 2016. C’est moins qu’en 2015 (42,4 milliards), mais en ligne avec la moyenne des flux observés sur les dix dernières années (environ 23 milliards). En 2016, les opérations les plus importantes en montant ont été notamment le rachat d’Alcatel-Lucent par Nokia et la privatisation des aéroports de la Côte d’Azur auprès d’investisseurs principalement italiens »
Définition des Investissements directs selon la Banque de France:
Les investissements directs couvrent les opérations effectuées par des investisseurs résidant dans une économie afin d’acquérir, d’accroître ou de liquider un intérêt durable dans une entreprise résidant dans une autre économie et de détenir ou de liquider une influence dans sa gestion.
3. La position extérieure de la France:
La position extérieure nette représente le patrimoine ou l’endettement net des résidents vis-à-vis du reste du monde.
 Commentaire de la BdF: « En raison de l’accumulation des déficits des transactions courantes, la position extérieure de la France , qui représente le patrimoine financier net de la Nation vis-à-vis de l’étranger, est débitrice à hauteur de 351 milliards d’euros, soit – 15,8 % du PIB.«
L’analyse de la position extérieure nette de la France pour 2016 nous conduit à celle des administrations publiques en position rouge écarlate. Le commentaire de la BdF est que: » Les déficits budgétaires continus creusent la position extérieure de la France, un peu moins de 60 % de la dette publique française étant détenue par des non-résidents« …
… et enfin la ventilation de la dette extérieure nette par devises
Commentaire de la BdF » La dette extérieure nette (836 milliards, 889 milliards hors avoirs de réserve) mesure pour sa part le financement de l’économie par le reste du monde en instruments de dette, ce qui exclut notamment les instruments financiers dérivés et les actions. La dette extérieure nette représente 38 % du PIB fin 2016 . Elle résulte essentiellement du financement par les non-résidents de la plus large partie des déficits publics accumulés ».
Mondialisation oblige. Ce sont donc autant de dettes qui continuent d’être créées par les banques créancières grâce à la monnaie-dette.
Entretemps, le processus se poursuivra aussi longtemps que les grands banquiers et autres banques centrales, seront d’accord de jouer le jeu….
Liliane Held-Khawam
Annexe:
La Banque de France est en charge de l’établissement des statistiques extérieures de la France : (1) la balance des paiements mesure les transactions entre les résidents et les non-résidents, c’est-à-dire entre les acteurs économiques qui exercent leur activité sur le territoire national et ceux qui l’exercent à l’étranger; (2)
Source: https://www.banque-france.fr/sites/default/fi...statistique.pdf
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