En Grèce, l’économie parallèle est estimée à 40 milliards d’euros par an… C’est évidemment colossal, mais c’est aussi très logique dans la mesure où une économie qui étouffe, c’est des agents économiques qui s’adaptent et fonctionnent autrement, surtout dans un monde ouvert et où le cash existe encore.
Je reste persuadé qu’il faut savoir laisser l’économie parallèle fonctionner jusqu’à un certain point.
Au-delà, évidemment, cela devient contre-productif pour l’État.
Dans le cas de la Grèce, les choses sont très complexes, car la Grèce résiste uniquement grâce à cette économie souterraine. La supprimer complètement aurait pour conséquence une explosion sociale d’une rare violence.
ATHÈNES, 6 décembre (Xinhua) — L’économie parallèle en Grèce est estimée à environ 40 milliards d’euros par an (43 milliards de dollars), selon une étude publiée mardi, ce qui priverait l’État de quelque 16 millions d’euros (17,2 milliards de dollars) de rentrées fiscales.
Les Grecs dépensent en moyenne au moins 750 euros par an pour acquérir des produits et des services non déclarés, a confié au quotidien Kathimerini Aristidis Bitzenis, professeur adjoint à l’Université de Macédoine à Thessalonique (nord) qui a supervisé l’étude.
Des experts soulignent que la forte récession dans laquelle le pays est plongé depuis sept ans a même également touché l’économie souterraine : elle était estimée à 25,4 % du PIB en 2010 contre 23,6 % en 2015.
À propos des raisons pour lesquelles les Grecs se tournent vers l’économie au noir, M. Bitzenis cite la montée en flèche des impôts directs et indirects, ainsi que les contributions à la sécurité sociale. Par exemple, le taux de TVA à 24 % est l’un des plus élevés d’Europe.
La Grèce fait partie des pays au revenu par habitant très bas, mais aux taux d’imposition élevés, qui peuvent parfois atteindre jusqu’à 55 %. De plus, le pourcentage des prélèvements sociaux est l’un des trois plus élevés d’Europe, selon l’universitaire.
Le rapport qu’il a supervisé et qui a été remis au ministère de l’Économie appelle à des mesures immédiates pour lutter contre l’économie parallèle. Il préconise notamment un régime fiscal stable, davantage d’audits et des sanctions plus lourdes pour les cas de fraude fiscale.