Mon lecteur, Stephen, a
réagi à l'admission de Greenspan selon laquelle l'or est une devise
avec laquelle aucune devise fiduciaire, y compris le dollar, ne peut
rivaliser.
Il semblerait que le Conseil des affaires étrangères ait omis quelques points
clés dans sa transcription d’Une
conversation avec Alan Greenspan.
Cette conversation a eu
lieu entre Alan Greenspan et Gillian Tett, éditeur en chef du Financial Times
aux Etats-Unis.
Passage manquant
Tett: Pensez-vous que l’or soit aujourd’hui un bon
investissement ?
Greenspan: Oui… Il est essentiel de se souvenir de ce qu’il est. L’or
est une devise. Il demeure une devise majeure. Aucune devise fiduciaire, y
compris le dollar, ne peut rivaliser contre lui.
Question de Stephen
Bonjour
Mish,
Je suis
un lecteur régulier, et j’aimerais savoir ce que vous pensez de l’affaire
Greenspan. En particulier, comment se fait-il qu’un ancien gouverneur de la
Fed qui déclare l’or supérieur au dollar ne fasse pas la une, et que ses
propos soient exclus de la transcription ?
Suis-je
le seul à trouver cela insensé ?
De
quoi s’agit-il vraiment ?
Prenons
un peu de retrait, et posons-nous la question de savoir quel est réellement
l’objet de cette conversation.
La
transcription montre que Greenspan cherche toujours à se laver les mains de
la bulle sur l’immobilier et de la crise financière.
Indicateur
contraire ?
Deuxièmement,
il est important de remettre en question l’affection nouvelle de Greenspan pour
l’or, puisqu’il s’y est opposé pendant toute sa carrière (voyez par exemple Maestro Memoirs).
J’ai eu
une conversation à ce sujet avec Pater Tenebrarum, du blog Acting Man, la semaine
dernière :
Voici ce
qu’il m’en a dit…
« Il
n’est pas rare que des fonctionnaires nouvellement à la retraite émettent
soudainement des opinions contraires à celles qu’ils ont défendues tout au
long de leur carrière. Il y a un an, Greenspan a dit quelque chose de plus
important encore, et de très juste : avant la naissance de la Fed,
l’économie des Etats-Unis a traversé la plus grande phase de croissance de
son histoire sous l’étalon or. La presse a accueilli son commentaire avec
beaucoup d’amusement, notamment parce que la plupart des gens ne savent rien
de l’Histoire, et encore moins de celle de l’économie. Ils pensent tous que
l’économie est née en 1929. »
Un
sentiment de culpabilité ?
Malgré
ses défauts, il semblerait que Greenspan soit bien informé. Ou peut-être se
sent-il simplement coupable.
Quant à
la raison pour laquelle rien de tout cela n’est mentionné dans les médias,
l’or a été longtemps ignoré de tous. Le sentiment envers l’or n’a jamais été
plus hostile.
Le
Conseil des affaires étrangères veut peut-être que les choses demeurent
ainsi, ou peut-être y a-t-il une autre explication. Le passage suivant n’a
pas été omis :
TETT: J’imagine qu’aujourd’hui, c’est à cause du gros point
d’interrogation qui plane au-dessus de la valeur des devises fiduciaires, de
la crédibilité future de ces devises…
GREENSPAN: J’y arrive. A chaque fois que des questions sérieuses se
posent, les 50% de la détermination du prix de l’or se mettent en mouvement.
TETT: Je suis certain qu’avec des commentaires comme celui-ci, vous
deviendrez bientôt une star parmi la communauté de l’or. On parle peut-être
déjà de vous sur Twitter.