Des
sanctions ou la guerre ?
Il est temps que nous
appelions enfin les sanctions pour ce qu’elles sont vraiment : une
guerre, ou si vous préférez, une « guerre économique ».
Le président Obama a porté
aujourd’hui sa guerre non-déclarée un peu plus loin en s’attaquant à Lukoil, une société privée russe.
Voici un extrait de l’article Gazprom, Lukoil Hit in New Round of
Sanctions :
Les Etats-Unis
ont dans la journée de vendredi porté plus loin
leurs sanctions contre la Russie en ajoutant Gazprom, le plus gros
fournisseur d’énergie en Europe, à la liste des sociétés prises pour cibles,
dans un effort de pousser Moscou à mettre fin au conflit en Ukraine.
Les récentes
mesures prenant pour cible les services financiers et énergétiques et les
industries de défense concernent désormais Lukoil,
un groupe pétrolier privé, et Sberbank, la plus
grosse banque de Russie.
En plus du
blocage d’importants groupes publics sur les marchés de capitaux occidentaux,
les Etats-Unis ont accentué les restrictions imposées à certains projets
énergétiques russes, qui sont les clés de la croissance économie du pays.
Il en est un
en particulier - le partenariat d’exploration d’ExxonMobil
avec le groupe pétrolier russe Rosneft en Russie arctique
– qui est de plus en plus menacé. Les deux sociétés ont commencé leurs
explorations en mer de Kara le mois dernier, mais les analystes du secteur se
demandent sir leur partenariat pourra survivre l’intensification des
sanctions.
Il est
surprenant que les Etats-Unis aient décidé d’imposer des sanctions à Lukoil, qui est la première société privée russe à être
pénalisée ainsi. Le producteur pétrolier n’est pas lié au président Poutine
et n’a joué aucun rôle dans le conflit ukrainien.
« Toutes
les firmes russes sont désormais des cibles potentielles, et plus seulement
les sociétés publiques ou dirigées par des gens qui seraient associés au
président Poutine », a expliqué Andrew Weiss, vice-président pour l’étude
et la recherche au Carnegie Endowment for International
Peace.
Un membre de
l'administration aurait précisé que ces sanctions seraient levées
immédiatement si la Russie respectait l’accord de cessez-le-feu signé avec l’Ukraine
à Minsk la semaine dernière.
La bête
idée d’un cessez-le-feu
Notez la
manière dont les Etats-Unis ne sont intéressés qu’au fait que les rebelles ne
violent pas le cessez-le-feu.
Le fait est
que le cessez-le-feu ait déjà majoritairement pris fin, et qu’il ait été
violé par les deux camps. Impossible même de savoir qui l’a violé le premier.
Mais si c’était
les rebelles qui les premiers ne l’avaient pas respecté, les Etats-Unis ne
cesseraient plus d’en parler.
La
solidarité par la force
Le président
Obama a décrété que les Etats-Unis se joindraient à l'Union européenne pour imposer des
sanctions à la Russie.
Mais voyons…
On tord le bras de l’Union européenne jusqu’à ce qu’elle appelle à l’aide.
Suffit ensuite de dire qu’on se « joint à elle ».
A moins que
les intentions soient de provoquer une guerre miliaire avec la Russie, ces
nouvelles sanctions sont plus ridicules encore que celles qui les ont
précédées.
Si Exxon se
peut plus s’associer avec Rosneft en Russie
arctique, qui le fera ? Peut-être la Chine…
Le rouble
atteint un nouveau record à la baisse contre le dollar
Les sanctions
peuvent bien peser sur le rouble, il en va de même pour la baisse du prix de
l’énergie.
Sur l’état
de l’économie globale
Malgré tout ça,
le prix du pétrole a diminué. Une preuve que l’économie globale est en phase
de ralentissement.
Et cette
baisse du prix du pétrole pèse certainement plus lourd sur la Russie que sur
n’importe qui d’autre.