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Haro sur le cout du travail ! Vive le choc d’offre !

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Published : October 05th, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Une nouvelle notion fait florès, le coût du travail, dont on n’a pas fini d’entendre parler. Et si l’on en parle tant, c’est parce que bien évidemment il va falloir le diminuer. Pourquoi ? Parce qu’il faut améliorer la compétitivité des entreprises. Comment ? En diminuant les charges sociales (patronales) et en augmentant en contre-partie la CSG, par exemple.


Il s’agit donc d’un transfert de charge du travail au revenu (ou à la consommation, si la TVA est augmentée), qui paraît difficilement destiné à accroître la consommation intérieure, on s’en doute, mais à aider les entreprises à affronter le marché international avec des prix plus bas. A moins qu’elles n’augmentent tout simplement leurs marges, ou que cela ne crée un « choc d’offre » sur le marché intérieur (une autre notion qui va faire fureur, voir plus loin).


Comment est calculé le coût du travail ? Là, cela se complique, car tout le monde n’intègre pas les mêmes données. La base du calcul résulte de l’addition des salaires et charges sociales et impôts, en soustrayant les subventions publiques. Mais il peut y être ajouté, selon les cas, les coûts de recrutement, de formation et de licenciement. Les comparaisons n’en ressortent pas facilitées… Mais alors, le coût du travail est-il particulièrement élevé en France ? Selon une étude de l’Insee portant sur la période 1966-2008, il est équivalent à celui de l’Allemagne, ce qui tendrait à montrer que là n’est peut-être pas la question, mais qu’importe !


D’ailleurs, le coût du travail est-il le seul paramètre sur lequel il est possible d’agir pour augmenter la compétitivité ? Pas du tout, une analyse commune des centrales syndicales (exception faite de la CGT) et des organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) en a identifié d’autres : l’innovation ou la qualité et le savoir-faire de la main d’œuvre. Oublions-les !


Carlos Goshn, le PDG de Renault et de Nissan, a de son côté analysé la situation et déclaré que « l’Europe est confrontée à un super problème de compétitivité ». Quelle solution voit-il ? Il constate un problème de sur-capacité : « ce n’est pas un problème provisoire mais sur le long terme » diagnostique-t-il. Amenant à penser que la diminution du coût du travail ne réglera rien et que le remède est ailleurs, dans sa « flexibilité ». C’est le deuxième volet des réformes en préparation.


Le gouvernement français, on le sait désormais, est en faveur de la « sécurisation de l’emploi », celui-ci doit devenir « plus souple » pour les entreprises et « plus protecteur » pour les salariés (on a l’impression d’entendre Christine Lagarde, directrice générale du FMI, réclamant à la fois des actions en faveur de la croissance et de la diminution des déficits publics…). En réalité, il est également question de permettre aux employeurs de réduire le temps de travail – et la rémunération – moyennant une contrepartie qui, comme déjà vu, peut se résumer à… la conservation de son emploi.


Heureusement, les avis éclairés ne manquent pas sur la question. Jean-Paul Chifflet, le nouveau président de la Fédération bancaire française, a déclaré : « à ce stade, dans les actes qui ont été posés, nous trouvons que les décisions qui sont portées ne vont pas dans le sens de la compétitivité ». « Il faut faire mieux, il faut faire plus, il faut faire plus fort », a-t-il ajouté en retrouvant le sens de la simplicité.


L’économiste Elie Cohen a de son côté fait remarquer que « les pays comparables, qui ont eu des problèmes de compétitivité il y a une dizaine d’années, ont massivement transféré les charges qui pesaient sur le travail vers le revenu ou la consommation, créant un choc d’offre. Ils sont ainsi parvenus à redresser leur compétitivité ».


La notion de « choc d’offre » est utilisée par les économistes pour désigner une modification importante des conditions de la production – dans ce cas une baisse des prix – pouvant aboutir à une augmentation de la consommation plus ou mois durable. Hypothèse qui demande pour le moins à être vérifiée dans le contexte actuel, qui n’est pas exactement celui d’il y a dix ans. Cela ne supprime pas le principal mérite de ce mystérieux « choc » : impressionner les esprits ! C’est peut-être pour cela que le premier ministre préfère déjà évoquer une « stratégie de compétitivité », moins brutale pour ceux qui vont la financer. Les arbitrages ne sont pas rendus.



Billet rédigé par François Leclerc


Son livre, Les CHRONIQUES DE LA GRANDE PERDITION vient de paraître


Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.



 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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si ce transfert cout des cotisation vers csg se fait ca sera la goutte d'eau qui poussera vers l'insurrection...
les francais ont vote pour se debarasser du nabot et avoir une politique juste solidaire et sociale
pas pour avoir un gouvernement de lavettes corrompues se gobergeant
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si ce transfert cout des cotisation vers csg se fait ca sera la goutte d'eau qui poussera vers l'insurrection... les francais ont vote pour se debarasser du nabot et avoir une politique juste solidaire et sociale pas pour avoir un gouvernement de lavette  Read more
hades - 10/5/2012 at 6:35 AM GMT
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