La dernière vague de licenciements militaires a été
sursouscrite à hauteur de 40% par les demandes de départs volontaires, ce qui
laisse peut-être transparaître une baisse de moral dans l’armée.
Le personnel militaire devrait passer de 100.000 à 82.000
hommes d’ici à 2020 dans le cadre de la réduction des dépenses de défense du
gouvernement.
Photo : Reuters.
Par Ben
Farmer, correspondant défense
29 août 2013
Le secteur militaire a annoncé 4.450 licenciements en juin
dans le cadre de la réduction du budget gouvernemental alloué aux forces
armées.
Une étude de cette décision a prouvé que 6.210 soldats ont
déjà éprouvé leur désir de quitter leur emploi et rempli une demande de
départ volontaire.
Parmi les officiers de l’armée, 240 ont été licenciés,
bien que 380 aient demandé à partir.
Selon des sources militaires, le nombre de demandes a
beaucoup surpris les commandants et serait bien plus élevé qu’en 2011 et
2012, années qui ont enregistré plus de licenciements que de demandes de
départ volontaire.
La perspective d’une armée aux forces réduites menant moins
d’opérations avec moins d’équipement a affecté le moral des troupes et en a
poussé beaucoup à reconsidérer leur futur.
Les chefs des armées sont particulièrement inquiets de la
perte éventuelle d’une génération d’officiers qui a acquis une expérience inestimable
sur les champs de bataille en Iraq et en Afghanistan.
Un haut gradé de l’armée pense déplorable de ‘perdre
beaucoup d’hommes ambitieux qui avaient d’excellentes carrières devant eux’.
‘Et je ne parle pas de novices, mais d’officiers d’expérience
qui ont passé ces douze dernières années en Iraq et en Afghanistan’.
Le colonel Richard Kemp, ancien commandant des troupes
Britanniques en Afghanistan, a lui-même déclaré que de nombreux soldats
perçoivent actuellement le secteur militaire comme une ‘industrie en déclin’.
Il a ajouté que ‘ceux qui espéraient pouvoir servir de
longues carrières et ont derrière eux l’expérience et la progression
nécessaire voient leur idée d’avenir détruite à mesure que l’armée se trouve
mise en pièces’.
‘Nombreux sont ceux qui voient leur amis être licenciés,
ce qui crée bien entendu des mécontentements. Beaucoup s’inquiètent d’éventuelles
pertes d’indemnités et de leurs conséquences sur leur niveau de vie’.
Il a également ajouté qu’il serait ‘extrêmement difficile’
de remplacer le niveau d’expérience de ceux qui partent.
‘Il est impossible d’entraîner des hommes du jour au
lendemain, il faut beaucoup de temps et de travail pour en arriver là. Sur le
long terme, il ne fait aucun doute que l’armée en souffrira’.
Les forces armées devraient être réduites de 100.000 à
82.000 hommes d’ici à 2020 dans le cadre de la réduction du budget alloué à
la défense.
Le général Sir Peter Wall, chef du personnel, expliquait
plus tôt cette année qu’à mesure que des réductions de dépenses sont
décidées, les soldats se montrent de plus en plus troublés et frustrés.
Catherine Spencer, directrice d’Army
Families’ Federation,
expliquait récemment que bien que la baisse de moral des troupes soit
inquiétante, des offres de licenciements ont aussi été offertes à un grand
nombre de soldats.
Un porte-parole du ministère de la défense a déclaré qu’un
grand nombre de soldats a décidé de rester, ce qui prouve que les demandes de
départ n’ont rien à voir avec une baisse de moral.
‘La dernière vague de licenciements a été la plus
importante à cette date. Il est donc normal de voir plus de soldats émettre
une demande de départ volontaire. Nous avons travaillé dur pour nous assurer
à ce que les soldats sélectionnés reçoivent d’excellentes indemnités, et il n’est
pas surprenant que certains soldats, qui ont servi leur pays avec distinction
pendant de nombreuses années, soient à la recherche de nouveaux défis’.
SOURCE: Telegraph