‘A la seule exception d’une période de 200 ans au
cours de laquelle l’étalon or était de rigueur (1714
à 1914 en Grande-Bretagne), tous les gouvernements de l’Histoire
ont utilisé leur pouvoir exclusif d’impression monétaire
dans le seul objectif de frauder et de piller leurs citoyens’.
En
1976, Friedrich Hayek, lauréat du prix Nobel d’économie,
écrivait ces mots sévères dans une publication portant
le titre Choice in Currency: A Way to Stop Inflation. Hayek y
développe l’argument que le seul moyen réel de combattre
l’inflation est de conserver un gouvernement honnête, ceci impliquant
l’annulation du privilège d’un gouvernement à
imprimer de la monnaie de manière exclusive. La proposition de Hayek
était d’une simplicité exemplaire : abroger les lois
de ‘change légal’ et laisser les citoyens utiliser la monnaie
qu’ils désirent.
Selon
l’étude de Hayek, l’Histoire nous prouve deux
choses : 1), que tous les gouvernements représentatifs finissent
toujours par abuser de leur pouvoir d’impression monétaire,
entraînant une inflation ; et 2), que toute personne ayant
accès à plusieurs types de monnaie choisit toujours la plus
stable d’entre elles – habituellement l’or ou
l’argent.
Ainsi,
Hayek proposait que la Communauté Economique Européenne –
précurseur institutionnel de l’Union Européenne –
ne choisisse pas la voie vers une devise unique, mais autorise simplement la
libre circulation de toutes les devises à travers l’Europe. Les
Allemands auraient donc pu utiliser des francs en Allemagne, les Britanniques
auraient pu utiliser des marcs en Grande-Bretagne, et les Français
auraient pu utiliser des livres sterling en France.
Seules
les meilleures devises auraient été utilisées, alors que
les plus mauvaises – les monnaies ayant été
imprimées en des quantités trop importantes, et ayant donc
été sujettes à l’inflation – auraient
été volontiers abandonnées.
Mais
cela ne va-t-il pas à l’encontre de la loi de Gresham –
cette loi économique qui voudrait que la ‘bonne monnaie’
sorte de la circulation en de telles circonstances ? Pas exactement.
Voici ce qu’en dit Hayek:
‘La vérité qui, encore
aujourd’hui, n’est pas généralement comprise, est
que la loi de Gresham s’applique uniquement si les deux types de
monnaie disponibles doivent être acceptés à un taux de
change prédéfini. Il se produirait donc le contraire si les
gens étaient libres d’utiliser les différents types de
monnaie au taux qu’ils auront eux-mêmes décidé. De
tels phénomènes ont été observés de
nombreuses fois au cours de la grande inflation, alors que les menaces des
gouvernements ne parvenaient pas à dissuader les gens d’utiliser
des monnaies alternatives – même les cigarettes et bouteilles de
whisky étaient préférées à la monnaie des
gouvernements -, ce qui signifie clairement que la bonne monnaie chassait la
mauvaise’ (pages 18-19).
Qu’est-ce
donc que la ‘bonne monnaie’ ? L’or. Comme le disait
Hayek, il est ‘la valeur universelle au sein de tous les pays, de
toutes les cultures, et de tous les âges’.
Aujourd’hui,
l’or est encore une valeur universelle. En effet, selon les
statistiques du Conseil Mondial de l'Or, la demande
d’investissement globale en or augmente chaque année de 33%
(135% en Europe). Il y a de fortes chances que la tendance se poursuive en
2012.
Cela
prouve que l’or demeure encore à l’heure actuelle la
valeur universelle dont parlait Hayek.
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