Houlala mes amis, le cas « huzac » commence à faire bigrement du vilain
et l’ambiance générale nationale s’en ressent. En
passant de la république irréprochable à celle de
l’évasion fiscale et des petites combines entre copains
c’est une classe politique déjà en mal d’amour
populaire qui se trouve toute pointée du doigt. Au bout de cette
longue descente aux enfers nous pouvons imaginer la fin. Une remise à
plat du système économique évidemment puisque ce qui
rend insupportable l’affaire Cahuzac ce
n’est pas tant les faits reprochés que la période
actuelle de disette et d’efforts demandés à tous. Faites
ce que je dis et pas ce que je fais.
Nous avons appris également aujourd’hui, même si
cela couvait depuis plusieurs mois, qu’un groupe de journalistes
d’investigation d’une soixantaine de pays ont reçu des
informations sous la forme d’un disque dur contenant plus de 2,5
millions d’informations sur les paradis fiscaux les plus opaques de la
planète.
The offshore
leaks !
C’est dans ce cadre qu’une information n’est pas
vraiment venue arranger les affaires de notre Président Normal Premier
souverain en chef d’une « ripoublique
» en décomposition.
Son ancien trésorier de campagne Monsieur Augier apparait dans
les listings et détient deux sociétés aux Iles
Caïman.
Comme le dit le Figaro : « Jean-Jacques Augier est actionnaire
de deux sociétés offshores basées dans les Îles
Caïmans. Il reconnait les faits tout en affirmant que «rien n'est
illégal». Mais, en pleine tempête autour de
Jérôme Cahuzac, il s'agit au minimum
d'une énorme maladresse politique ». On peut effectivement le
dire comme ça.
Mais nous pouvons penser que nos mamamouchis pour leur défense
nous expliqueront qu’ils ne « pouvaient là non plus
vraiment pas savoir ».
Enfin cela dit, ce n’est sans doute pas vraiment illégal
en terme fiscal quoique ces opérations permettent
d’éviter soigneusement de rapatrier les fonds en France,
où comme chacun le sait une fiscalité lourde attend toute personne
gagnant un peu plus de 1 942,50€ par mois (vous savez le nouveau seuil
de la richesse en Hollandie selon le futur
barème des allocations familiales).
Mais c’est une faute morale de la part d’un
Président de la République, fort sympathique au demeurant, mais
qui se montre incapable de se hisser à la hauteur de la situation ce
qui aurait été la même chose pour l’agité
précédent qui faisait beaucoup de bruit pour pas grand-chose.
Le
phénomène de résonnance
C’est un concept bien connu des ingénieurs des ponts et
chaussées et des militaires, puisqu’une troupe passant au pas
cadencé sur un pont est capable de le faire s’effondrer par les
simples vibrations ainsi créées.
Nous devons nous rendre compte que plusieurs phénomènes
rentrent actuellement en résonnance et menacent le fragile
équilibre de notre pays.
La crise économique fait des ravages jusqu’à
présent masqués ou atténués par les «
amortisseurs sociaux ».
L’austérité mise en place sape le moral des
classes moyennes très riches (1 942,50€/mois, je sais je radote mais il n’y a que moi que ça
choque).
La croissance, on attend la crôassance
comme le miracle qui nous sauvera des eaux. Mais point de crôassance
en vue et il n’y en aura pas. C’est fini. Nous sommes
définitivement rentrés dans un monde sans croissance
économique. Or toute notre classe politique (de droite comme de
gauche), ne sait travailler ou penser que dans un cadre intellectuel et avec
des modèles économétriques basés sur… le
taux de croissance.
L’allongement de la durée de travail avec le recul
presque annuel désormais de l’âge de départ
à la retraite à un coût social indirect rarement
mentionné. En deux ans ce n’est pas loin de 200 000 seniors qui
auraient du partir mais sont restés en
poste. La conséquence est assez simple. C’est 200 000 postes qui
n’ont pas été remplacés même en partie et
qui bloquent l’entrée des jeunes sur le marché du
travail. Faire travailler les « vieux » plus longtemps quand il
n’y a pas de croissance revient à empêcher les jeunes de
travailler. Cela va donc continuer à pousser fortement à la
hausse le chômage des jeunes sans que les emplois d’avenir soient
une réponse suffisamment forte à la gravité de la
situation sans parler du coût budgétaire d’une telle
mesure.
Et enfin la crise désormais morale qui touche
l’exécutif avec tout ce que cela implique
d’écœurement populaire alors que la corde est
déjà très, très tendue.
Tout se met donc en place pour une conflagration
économico-sociale qui serait elle-même très
néfaste à notre santé économique plus que
précaire.
Zone euro:
la BCE s'inquiète pour la reprise et cherche de nouveaux instruments
Pendant ce temps, Mario Draghi, le
gouverneur de la BCE tenait une conférence de presse
aujourd’hui. Il a confirmé que la BCE est « prête
à agir et cherche de nouveaux moyens de soutenir l'économie de
la zone euro, dont la reprise est sujette à des risques à la
baisse».
Le vocabulaire de notre élite est somptueux… la reprise
risque de baisser… dans le cadre d’une politique de croissance
négative menée à l’aide du concept « Lagourdien » de Rilance.
Sa phrase complète est la suivante « la faiblesse
économique s'est poursuivie en début d'année. Une
reprise graduelle est attendue dans la deuxième partie de
l'année mais sujette à des risques à la baisse
»… ou comment, alors que l’on nous annonçait en
décembre 2012 que la croissance repartirait au 2ème trimestre
2013, nous expliquait qu'il y a finalement des risques de baisse
c’est-à-dire que rien ne va repartir du tout. Ce que l’on
savait déjà en décembre 2012… mais non, on vous
dira que l’on ne pouvait vraiment pas savoir !
Pour Mario Draghi l’Europe fait face
à « une demande intérieure plus faible qu'attendue ou
encore des réformes structurelles insuffisantes dans les pays de la
zone euro ». Ce que je ne peux que traduire par il faut encore plus de
rigueur et d’austérité, ce qui conduira à une
baisse encore plus importante de la demande vu que tout le monde sera au
chômage… donc Mario qui est très très
fort, il en déduit que tout ça ne va pas aider la croissance
européenne et qu’il pourrait y avoir un léger risque de
baisse…
Ce qui est bien aussi avec Mario c’est qu’il pense…
enfin il essaie. Ce n’est pas facile. Voilà un petit
résumé pour vous rassurer :
« La BCE est prête à agir et examine divers
instruments grâce auxquels elle pourrait soutenir l'économie
toujours chancelante de la zone euro ». Cela fait 5 ans que la crise
est derrière nous et je trouve que l’examen n’avance pas
vite.
Ou encore « nous devons réfléchir
intensément pour trouver quelque chose qui soit à la fois utile
et compatible avec notre mandat, et prendre en compte l'expérience
d'autres pays ». J’aime quand Mario réfléchi
intensément, car vu la situation c’est effectivement le moment.
Enfin pour vous achever il a assuré « chercher de
l'inspiration à 360 degrés, c'est-à-dire partout
»… attention au torticolis et au tournis mon cher Mario, il ne
faut pas tourner la tête trop vite.
Revenons en
France
Comme il va bien falloir tenter de sortir de cette chienlit, on ne va
rien changer du tout car cela est beaucoup trop compliqué et
demanderai un immense courage politique, non. On va se contenter de gagner du
temps. En économie on gagne du temps en imprimant des billets ou
encore en faisant payer les contribuables. En politique on fait sauter
quelques fusibles. Alors on peut déjà vous raconter
l’histoire.
Hollandouille et calimAyrault sont sur un pédalo. CalimAyrault tombe à l’eau ? Qui l’a
poussé ? On le sait. Qui va le remplacer? Aucun intérêt
car la politique menée sera la même.
Charles
SANNAT
Editorialiste et rédacteur du Contrarien
Matin
Directeur des Études Économiques Aucoffre.com
http://www.lecontrarien.com/
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