Ce qu'on dénomme "monnaie", a fortiori
"argent", n'existe plus aujourd'hui (cf. ce texte d'août 2013)
Comment parvenir à le faire comprendre ?
1. L'illusion.
Chacun devrait au moins comprendre qu'utiliser ces deux mots situe dans
l'illusion, une illusion qui n'a rien à envier à l'hydre de Lerne (cf.
ci-dessous).
L'évocation des prétendues monnaies qui verraient le jour ces derniers
temps, par exemple à Nantes (cf. ce texte
d'avril 2015), est un moyen de duper les personnes juridiques
physiques que nous sommes et de leur faire prendre des vessies pour des
lanternes comme si elles n'étaient pas déjà engluées dans
l'incompréhensible.
Il n'y a pas de monnaie nouvelle... Tout est bloqué depuis des
décennies.
2. Les substituts de rien bancaires.
Il faudrait savoir et y faire référence en permanence qu'existent, depuis
la décennie 1930, des "substituts de rien bancaires" que les
personnes juridiques physiques, vous et moi, ont,
- d'une part, l'obligation d'accepter en échange de leur offre de
marchandises et,
- d'autre part, celle d'employer pour pouvoir demander des
marchandises.
Bref, les "substituts de rien bancaires" sont des instruments
juridiques qui ont été réglementés, un peu plus, au XXème siècle et que
vous et moi devrions accepter (cf. ce texte
de mai 2011).
Ils le seront jusqu'au jour où...
Pourquoi "substituts de rien bancaires" ?
Parce que, depuis des décennies et jusqu'à la décennie 1930, les banquiers
avaient créé des "substituts de monnaie bancaires" - billets ou
comptes de dépôt - qui étaient convertibles, sans réserve, en quantité de
monnaie-or ou -argent (pièces, barres ou lingots) détenue par les banques et,
qu'à partir de la décennie 1930, le législateur a interdit la conversion.
Alors qu'antérieurement, les banquiers n'avaient pas hésité à créer des
mots nouveaux comme "réserves" - "réserves à 100%" ou
"réserves fractionnaires" (cf. Pascal Salin avril 2015),
réserves de change - ou comme "liquidités" - mot
malheureusement mal défini - pour désigner des innovations, ils ont été
muets sur la révolution juridique qui les touchait et ont dénaturé, en
fait, le mot "monnaie".
Désormais, "monnaie" consistera en ces instruments juridiques
réglementés que sont les billets ou les comptes de dépôts, a priori,
ex ante, sans valeur...
Mais ils ne seront pas dénommés, comme ils le devraient, "substituts
de rien bancaires" (Jacques Rueff a eu l'occasion de les dénommer
"néant habillé en monnaie" dans une circonstance particulière, cf.
ce texte de janvier 2014).
On en est là aujourd'hui, l'illusion est bien vivante.
Et les dirigeants des autorités monétaires donnent l'impression, en
magiciens qu'ils ne sont pourtant pas, seulement des alchimistes (cf. ce texte de mai 2011), de faire
varier la quantité de monnaie selon leurs désirs.
3. Retour à la réalité de la monnaie.
Pour pouvoir parler de "monnaie", il faudrait d'abord parler
d'acte d'échange indirect de marchandises et du coût de celle-ci.
Il s'agirait d'être clair sur ce que signifient l'un et l'autre (cf. ces
textes d'avril
2014 et de février 2015).
Mais jamais il n'en est question, ce qui témoigne, entre autres, de
l'ignorance conditionnée des intervenants.
L'équilibre économique général, cher à une majorité
d'économistes, n'a rien à voir avec ces questions, même ex post,
a posteriori.
Dans le meilleur des cas, l'équilibre économique général joue avec ce
qu'on dénomme la "quantité de monnaie", rien d'autres.
Dans le pire...
Il s'agirait ensuite de mettre en relation le coût de l'échange indirect
de marchandises jugé trop élevé par les personnes juridiques et leur
intelligence.
Cette dernière a donné lieu, il y a bien longtemps, à la création de
ce qu'on a dénommé "monnaie".
Mais rapidement les "autorités" se sont accaparées le phénomène
pour, à les entendre, empêcher la contrefaçon de la monnaie (cf. ce texte de juin 2013)...
Et une espèce de course poursuite s'est développée depuis lors entre
l'innovation dans le domaine à l'initiative de vous et moi et les
réglementations des hommes de l'état pour assurer leur domination infondée et
tenter de faire oublier leur destruction (cf. ce texte de novembre 2014).
La course poursuite inclut la dénaturation permanente de ce qu'on
dénommait "monnaie" dans le passé.
4. Le cas de l'€uro.
La "zone €uro" (cf. ce texte
de décembre 2012) vit aujourd'hui la mise en route d'une "vague de
liquidité" à l'initiative des dirigeants de la Banque centrale
européenne, sans précédent (cf. ce texte
du 1er mai 2015 de Bloomberg).
Il faut l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard...