Cela va de mal en pis au Venezuela, où la chute du bolivar s’est accélérée avec la déclaration de défaut du pays. Comme l’explique cet article de CNN Money, la devise vénézuélienne est en chute libre tandis que l’inflation est devenue incontrôlable :
« La monnaie vénézuélienne n’a presque plus de valeur, sa crise monétaire ne fait que s’empirer.
La crise est en train de dégénérer en désastre humanitaire en raison des politiques économiques du gouvernement. Elles ont provoqué la chute de la valeur de la devise locale, le bolivar, et l’explosion des prix. Des pénuries de médicaments et de nourriture sont rapportées aux 4 coins du pays.
Cette année, le bolivar a perdu 96 % de sa valeur. Le 16 novembre, il fallait 84.000 bolivars pour acheter un dollar. Au début de ce mois, il n’en fallait que 41.000. Au début de l’année, il fallait 3.100 bolivars pour acheter un dollar, d’après DolarToday, un site Internet qui suit le taux de change non officiel.
Des millions de Vénézuéliens consultent ce site, ou Paralelo Venezuela, pour déterminer la quantité d’argent nécessaire pour acheter de l’alimentation, quand les produits sont disponibles. Le taux de change officiel du gouvernement est devenu sans valeur.
Sur un an, l’inflation au Venezuela s’élève à 4115 %, d’après Steve Hanke, professeur d’économie appliquée à l’université Johns Hopkins et expert de l’hyperinflation. La crise s’est aggravée depuis le défaut partiel du gouvernement sur sa dette.
« L’économie se trouve vraiment dans une spirale de la mort », a déclaré Hanke. « La situation s’est fortement dégradée durant les 2 dernières semaines. »
D’autres estimations sont moins élevées, mais elles restent bien supérieures à ce que l’on connaît à l’échelle mondiale. La société de recherche vénézuélienne Ecoanalitica a estimé en octobre l’inflation sur un an à environ 1430 %. Les prix dans les hôtels et les restaurants ont augmenté de 70 % entre septembre et octobre.
La hausse des prix oblige les Vénézuéliens à faire la queue pendant des heures devant les DAB ou au supermarché. Mais les choses pourraient rapidement empirer.
Le gouvernement et la société pétrolière publique PDVSA ont récemment fait partiellement défaut sur leur dette. Si cela devait se reproduire, les investisseurs pourraient s’organiser pour ordonner la saisie du seul actif de valeur du Venezuela, le pétrole. Cela couperait la source principale de revenus du gouvernement, qui a besoin de liquidités pour importer de la nourriture et des médicaments.
Le président Nicolas Maduro, considéré comme un dictateur par l’administration Trump, a demandé au début du mois de novembre la restructuration de la dette du Venezuela. Le gouvernement et PDVSA doivent plus de 60 milliards rien qu’aux porteurs obligataires. La banque centrale dispose de moins de 10 milliards de dollars de réserves, qui se sont asséchées durant ces dernières années afin de rembourser les dettes du pays. (…) »