Le chancelier britannique George Osborne
proposait récemment l’instauration d’obligations sur cent
ans. Son message : ‘Je vous paierai volontiers dans cent ans pour
un hamburger que j’ai mangé aujourd’hui’.
Qu’un prêt arrive à échéance mardi de la
semaine prochaine ou mardi dans cent ans, il y a de toute façon
de fortes chances qu’il ne
soit jamais remboursé.
Extrait de l’article du journal The Telegraph, Britain to
offer 100-year gilts
La Grande Bretagne propose la mise en place
d’obligations sur cent ans, ce qui signifie que les emprunts actuels du
gouvernement britanniques ne seraient pas remboursés avant le
siècle prochain, selon une proposition budgétaire faite par
George Osborne.
Le chancelier espère que ces
obligations sur cent ans puissent aider à préserver le statut
international de l’Angleterre en tant que refuge financier.
A l’heure actuelle, la durée
moyenne d’un prêt de 1 trillion de livres contracté par le
gouvernement est de 14 ans – pouvant aller de quelques mois à 50
ans, comme nous l’avons vu en 2005. Des dettes à
échéance supérieures à 50 ans sont aperçues
comme pouvant offrir plus de stabilité à un gouvernement.
La nuit dernière, un membre du
Trésor déclarait : ‘L’objectif de ces
obligation est de sécuriser les bénéfices tangibles du
statut de havre financier dont nous jouissons aujourd’hui. Pour cela,
nous devons mettre en place des taux minimes de remboursement de dettes pour
les dizaines d’années à venir.
‘Si les choses ne changent pas, nos
petits-enfants auront à payer énormément
d’impôts par la faute de la ‘crédibilité
fiscale’ de notre gouvernement. Ces nouvelles obligations les aideront à
payer moins’.
Crédibilité fiscale?
Seul un politicien pourrait faire une
déclaration aussi absurde. Pour en savoir plus, lisez
également cet
article du Guardian : George
Osborne budget plan could mean never having to pay his debts.
George Osborne prévoit
d’exploiter les faibles taux d’emprunt de la Grande Bretagne afin
d’établir des obligations ‘perpétuelles’ qui
n’auront jamais à être remboursées.
C’est un projet sans
précédent dans l’histoire moderne. Le chancelier
prévoit l’allègement de la dette des
générations futures par l’établissement
d’obligations sur cent ans.
Après la première guerre
mondiale, la Grande Bretagne établissait déjà des obligations
perpétuelles, qui sont encore aujourd’hui payées à
un taux de 3%, ce qui rend le remboursement de l’emprunt moins cher que
le remboursement de la dette elle-même.
Notez
au passage qu’Osborne dit également prévoir
d’éliminer le déficit structurel de la Grande Bretagne
d’ici 2015-16 et de rabaisser la dette à un niveau proportionnel
au PIB d’ici 2014-15.
Une
telle chose ne se produira malheureusement pas.
Revers
de la médaille
Au
passage, si ces obligations sur cent ans pourraient, comme l’affirme
Osborne, être bénéfiques à l’Angleterre,
elles ne pourraient certainement pas l’être pour les idiots
décidant de s’en procurer.
Bien
entendu, personne n’investira jamais sur une obligation sur cent ans,
sauf peut-être les fonds de pension du gouvernement étant
forcés de le faire. Les obligations sur cent ans pourraient bien vite
devenir un nouveau terrain de jeu pour la spéculation des hedge funds lorsqu’elles
viendront à exploser.
Une
bonne affaire pour qui que ce soit ?
Expliquez-moi
s’il vous plaît la raison pour laquelle le gouvernement
britannique emprunte. La même question s’applique
également à la Chine, aux Etats-Unis, à
l’Allemagne, et au reste du monde.
Il
n’en a pas ‘besoin’, seules les promesses du gouvernement
ne pouvant être satisfaites par le budget disponible sont responsables
d’emprunts ne pouvant jamais être remboursés (par
l’inflation ou par le défaut). C’est ce qu’il se
passe lorsqu’il n’existe plus aucune contrainte fiscale, que les
devises ne sont plus soutenues par rien et peuvent être imprimée
au gré des banques centrales en réponse aux dépenses
excessives des gouvernements.
Viendra
un jour où, même sans défaut, ces obligations sur cent
ans ne vaudront plus que 20 centimes le dollar ou moins.
Ni la
Grande-Bretagne ni les Etats-Unis, ni personne d’autre n’a besoin
d’obligations sur cent ans. Ce dont nous avons besoin est d’une
monnaie saine, soutenue par l’or, couplée à la balance
budgétaire, et pouvant abolir le système de réserve
fractionnaire.
Dans
la mesure où tout cela ne pourra certainement pas nous aider à
empêcher une crise financière globale, je vous conseille de vous
préparer au pire. Il m’est impossible de déterminer quand
une catastrophe apparaîtra. Tout ce que je peux dire, c’est que
vous serez heureux d’avoir investi sur l’or lorsque cela se
produira.
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