L’été a apporté aux Etats-Unis des
cadeaux dont ils se seraient volontiers passés : rapport sur
l’emploi plutôt mauvais, et informations tout aussi
désespérantes au sujet des économies du reste du
monde. En cette fin de saison de chaleur et de repos, il devient de plus
en plus difficile de fermer les yeux sur la détérioration
de l’économie. Les hommes politiques sont
désespérés et recherchent des solutions sans le
moindre succès, blâmant au passage tout et tout le monde
sauf eux. Leur perte de contrôle est désormais
évidente aux yeux de tous ceux ayant perdu tout espoir de rapide
rétablissement. Si seulement les décisions les plus
difficiles avaient été prises dès le
départ !
Pour beaucoup d’entre nous, la
réalité est très simple : les gouvernements
sont trop importants, coûtent trop cher et son bien trop agressifs.
Nous en sommes arrivés à un point où ce qu’il reste
de la libre-entreprise est en train de suffoquer. En plus de cela, le
coût des politiques de quantitative easing
et des faibles taux d’intérêts rendent
l’économie contre-productive. A moins que des
réformes ne soient rapidement adoptées, notre futur
économique risque fortement d’avoir des allures maussades.
La même situation se développe
également dans la plus vaste économie du monde, l’Eurozone. Afin de tenter de survivre leur propre
crise, les Européens ont décidé
d’émettre toujours plus de dette et d’étendre
la souveraineté de l’Union Européenne sur les
gouvernements nationaux. Que cette surveillance accrue puisse être
bénéfique à l’Europe où
déboucher sur un élargissement de la stagnation
économique reste encore à voir.
Peu importe que nous observions l’Europe ou les
Etats-Unis, il est clair que les régulations ayant
été appliquées sur les marchés ont
étouffé les entreprises et l’emploi. Plutôt que
d’aider l’Ouest à changer de trajectoire, nos hommes
politiques ont simplement choisi la voie nécessitant le moins de
résistance possible – nous plongeant dans le même
temps dans un océan de taxes et de dettes. Les économies
Européenne et Américaine ont tant ralenti que même
celles des pays émergeants tels que la
Chine semble également avoir perdu du souffle.
Les banques, les consommateurs et les entreprises sont
de plus en plus inquiets. Ils se cantonnent tous à leurs
ressources alors que la récession ne cesse d’alimenter leur
aversion pour le risque. Ceci étant, il est facile de comprendre
pourquoi les injections de monnaie dans les économies manquent
à apporter une croissance réelle. La monnaie est de moins
en moins redirigée vers le secteur privé et est
redirigé vers la dette des gouvernements. Cela ne fait
qu’apporter un semblant de croissance sans bénéfice
économique réel.
Ce que nous voyons apparaître aujourd’hui
n’est que la fin de la longue expérience qu’est celle
des gouvernements trop importants. Bien que les facettes les plus
radicales de cette expérience aient depuis longtemps
été jetées dans la corbeille de l’Histoire
(l’Union Soviétique, la Chine de Mao…), les
Etats-providence de l’Ouest produisent à l’heure
actuelle des économies sans lendemain.
Afin de rétablir l’économie, il
est nécessaire de rétablir la confiance des consommateurs
et des entreprises. Une quantité accrue de plans de sauvetages et
de stimulus ne fera rien en ce sens. Cette confiance peut uniquement
être restaurée par une réduction drastique des
dépenses gouvernementales. Des taxes moins élevées,
des régulations moins pesantes et l’abolition du capitalisme
de copinage sont les seules solutions qui s’offrent à nous
quant à remettre l’économie sur pieds. Faites savoir
aux gens que l’expérience des trop gros gouvernements touche
à sa fin, et ils retrouveront le courage d’investir leur
capital.
Si cela ne se produit pas bientôt, le monde
risque de tomber dans une profonde dépression. Le danger
réel ne fera son apparition que lorsque les planches à
billets recommenceront à tourner. Un effondrement du
système fiduciaire tout entier pourrait bientôt se profiler
à l’horizon.
Les investisseurs se trouvent dans une position
délicate, tout particulièrement pour des raisons de timing.
Les tentatives du gouvernement à prévenir la
récession ont encouragé l’apparition d’un effet
de levier jusqu’alors sans précédent. La suppression
de cet effet de levier associé à la récession est
donc bien plus dangereuse que ce à quoi nous pourrions assister au
cours d’une récession classique. Ainsi, la calamité
à venir sera faite de pertes de valeur des biens mobiliers et
d’une augmentation incroyable du prix de la nourriture, des
services médicaux et de l’énergie.
Contrairement à la récession
relativement légère dont nous avons pu faire
l’expérience après-guerre, la récession
actuelle apporte avec elle une crise globale de la devise. De plus en
plus de nations, tout particulièrement la Chine, appellent
à l’abolition du rôle du dollar comme devise de
référence internationale. La situation est
aujourd’hui si sérieuse qu’elle risquerait d’entraîner
un effondrement complet de notre système fiduciaire tout entier,
ce qui pourrait déboucher sur la mise en place d’un nouvel
étalon or. Les plus importantes banques centrales ont
déjà cessé de vendre leur or et se mettent au
contraire à en acheter, et de nombreux investisseurs commencent
à suivre leur exemple.
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