Il y a un peu
plus d’un an, nous évoquions
la situation au Mali et, plus précisément, la
nécessité ou non de payer les rançons exigées par
les terroristes pour libérer les otages.
Nous
poursuivons sur ce thème en proposant, à compter
d’aujourd’hui, deux articles plus spécifiques, cette fois,
à la profession de journaliste.
La prise
d’otages est, en effet, devenue une véritable
préoccupation pour la communauté internationale,
représentant pas moins de 15% des actes terroristes dans le monde.
Comme nous
l’avions évoqué, François Hollande
s’était démarqué de son prédécesseur
en indiquant
aux familles de ces derniers qu’il refuserait désormais de
succomber à de tels chantages. Les pressions de son camp
étaient nombreuses, François Loncle,
député de l’Eure, ayant par exemple écrit un
rapport parlementaire ayant pour thème « Le
Sahel pris en otage ».
Une telle
position, si elle ne plaît évidemment pas aux familles, est
logique pour plusieurs raisons :
-
payer
des rançons ne peut qu’inciter les preneurs d’otages
à poursuivre sur ce lucratif mode opératoire. Il conviendra
d’ailleurs de noter que la fermeté des Américains et des
Britanniques en la matière a eu pour conséquence que les
kidnappeurs ne s’en prennent plus à des anglo-saxons, ayant
compris que ces enlèvements seraient moins juteux (malgré la
triste exécution
d’Edwin Dyer en 2009) ;
-
cet
argent finance
le développement des organisations terroristes, comme Aqmi qui a pu se développer de la sorte. De
façon plus générale, Al-Qaïda dans sa
globalité, qui a été malmenée par la guerre
contre le terrorisme et par le gel des capitaux de son ancien leader, Oussama
ben Laden, a pu trouver dans les prises d’otages des sources de
financement appréciables ;
-
accessoirement,
le contribuable, déjà dépossédé
d’une partie substantielle de ses revenus depuis l’arrivée
au pouvoir de François Hollande, n’a peut-être plus envie
de participer à la facture et, donc, de financer une politique
étrangère coûteuse et inefficace – les récents
succès des rebelles au Mali le prouvant abondamment.
C’était d’ailleurs la conclusion de notre article de juin
2013 : si la France était moins interventionniste, les
terroristes s’en prendraient aussi moins à ses citoyens.
Hélas,
cette position – louable – de François Hollande semble
avoir été battue en brèche ces derniers mois
puisqu’il est finalement probable que, malgré les
dénégations communes des ministres des Affaires
étrangères et de la Défense, la France « hollandienne » a payé
pour libérer les otages français détenus au Niger. La
DGSE elle-même juge l’information crédible
et, que ce soit Areva ou l’État français qui a
utilisé ses deniers, peu importe car les parts d’Areva sont
détenues en petite partie par l’État français et,
en plus grande partie, par le Commissariat à l’énergie
atomique et aux énergies alternatives, lequel est un organisme public.
Le
contribuable est donc lésé. Et assez grandement selon ce
qu’indique le quotidien Le Monde. De là à
penser que Laurent Fabius pourrait s’adonner
à des mensonges…
La situation
au Mali continue donc de faire débat – bien que relégué
au second plan du fait de l’éternel conflit
israélo-palestinien –, à commencer par le
décès de deux journalistes à l’automne 2013,
Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
Le
célèbre historien français Bernard Lugan
a analysé les causes de leurs décès en indiquant
qu’ils auraient fait preuve d’imprudence en bravant les consignes
de l’armée. Lugan lie ainsi leurs
morts à leur témérité. Les propos de Lugan – qui, rappelons-le, n’hésite
pas à réclamer
le retour d’un « État fort » en
Libye afin d’y assainir la situation – résonnent
comme du « Bien fait ! »…
La suite dans
le prochain article…
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