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Malgré
les projets de développement ayant été entrepris en
Afrique du Sud ces dernières années, il est surprenant
d’observer que l’industrie minière du pays soit
actuellement en déclin. Les compagnies minières sont
forcées d’extraire des minéraux à des profondeurs
toujours plus importantes en raison de l’épuisement des
gisements les plus accessibles, alors qu’elles sont dans le même
temps de plus en plus largement
confrontées aux mouvements de grève de leurs employés et
à la dégradation de leurs infrastructures. Selon une
étude publiée hier, la cote de l’Afrique du Sud
auprès des investisseurs a ‘fortement décliné
depuis 2006’.
Cette étude, publiée par l'Institut
Sud-Africain des Relations Interraciales, précise que
c’est une situation à laquelle
s’attendaient les observateurs de marché depuis des
années, et qui ne devrait donc pas surprendre les
investisseurs. Selon ce rapport, étudiant 79 pays, l’Afrique du
Sud était en 2010 en 67e position de la liste des pays
étant les plus attractifs aux yeux des investisseurs – soit une
chute significative depuis 2006, lorsque le pays occupait la 37e place de ce classement. La
majorité des investisseurs interrogés ont
déclarés être inquiets de la situation juridique de
l’industrie minière Sud-Africaine. En effet, nous avons pu
assister ces dernières années à de nombreuses
poursuites judiciaires concernant pour la plupart des conflits au sujet de
propriétés foncières, et dont les verdicts ont pu inquiéter les investisseurs étrangers.
L’industrie
minière Sud-Africaine a également souffert d’une
augmentation des coûts. Pour de nombreuses compagnies, la production
est uniquement profitable lorsque le prix de l’or est supérieur
à 1600 dollars l’once, dans la mesure où les coûts
d’exploration font pression sur leur budget. Alors qu’autrefois,
or et diamants étaient extraits à de très faibles
profondeurs voire même à ciel ouvert, ils sont aujourd’hui
recherchés à plusieurs milliers de mètres sous terre. De telles extractions nécessitent un
équipement extrêmement coûteux, ce qui contribue
également à l’augmentation des coûts de production.
La production d’or Sud-Africaine demeurera profitable tant que le prix
de l’or sera supérieur à son prix actuel de 1665 dollars
par once. Il n’en demeure pas moins que la marge
bénéficiaire des sociétés minières du pays
sera inférieure à ce qu’elle était au cours de ces
dernières années.
Les
opérations de grève et les coupures de courant continuelles ont
également pesé sur le moral des investisseurs. Les mouvements
de grève à l’échelle nationale ont atteint des records
l’été dernier, les mineurs ayant réclamé
une augmentation de salaire, une
meilleure couverture médicale et de meilleures conditions de travail.
De plus, les compagnies minières ont été
endommagées par les coupures de courant incessantes, ayant interrompu
la production pour des périodes plus ou moins longues, bloquant
certains mineurs plusieurs centaines de mètres sous terre.
Selon
les experts, cette situation – qui s’est encore détériorée
ces derniers mois – pourrait affecter l’offre sur le
marché global. L’Afrique du Sud produit de l’or, des
diamants, du palladium, et 75% des réserves mondiales de platine. Si
ses problèmes juridiques persistaient, et que les coûts relatifs
aux infrastructures minières ne diminuaient pas, les prix de ces
métaux pourraient augmenter considérablement.
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