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Suite
de la seconde partie
L’Histoire
ne fait pas l’éloge des nations ayant permis à la caste
prétorienne de prendre le pouvoir. Le déclin de l’Empire
Romain depuis la splendeur jusqu’à la misère s’est
étendu sur plus de trois siècles, alors que le troisième
Reich Nazi s’est effondré en moins de deux décennies. La
diminution continue des quantités de ressources de production
disponibles, les conflits incessants, l’abolition des droits et
libertés humaines, et la culture de la peur, entraînent la
société dans une spirale infernale. Certaines
sociétés sont capables de parvenir à un recul de la
caste prétorienne, bien que ce soit souvent par
nécessité économique, après qu’un prix bien
trop lourd ait été payé par la population.
Malheureusement,
la classe économique productrice tente de s’adapter du mieux qu’elle
peut pendant que la société se dégrade et que la
situation s’aggrave, plutôt que de se révolter ou de
contraindre les politiques à modifier leur comportement. C’est un comportement normal,
dans la mesure où les gens ont une capacité limitée
d’internalisation des tendances long terme. En effet, parce que les
gens s’ajustent relativement rapidement à un changement de
situation, il leur est quasiment impossible de comparer leur niveau de vie
actuel avec celui du passé. Nous pourrions appeler ce concept
‘nouvelle norme mouvante’, qui représente un paradoxe
évident, dans la mesure où le mot ‘norme’ fait
référence à une tendance historiquement stable.
Le
Troisième Reich comme exemple
Les
livres d’histoire regorgent d’exemples de sociétés
ayant subi l’ascension de la caste prétorienne, puis à sa
chute, depuis l’Empire Romain jusqu’à l’Union
Soviétique. De tous ces exemples, aucun ne semble cependant plus
instructif que l’apogée et l’effondrement du
Troisième Reich Nazi en Allemagne.
Sur
une période de deux décennies, depuis la chute de la
république de Weimar jusqu’à la fin de la Seconde Guerre
Mondiale, l’Allemagne a assisté à la montée en
puissance d’un démagogue charismatique, à
l’arrivée au pouvoir
de la police et des forces paramilitaires, au développement
d’un complexe militaro-industriel, à l’ascension de
l’industrie d’Etat, à la diabolisation et la
persécution de boucs émissaires ayant finalement
débouché sur des conflits de grande échelle et une ruine
complète. La durée sur laquelle s’étend cette
ère Nazie est relativement courte en comparaison aux autres exemples historiques,
puisqu’elle ne couvre qu’une génération. Le Troisième
Reich est donc le parfait exemple d’une société ayant
souffert de la montée au pouvoir de la caste prétorienne. De
plus, ce phénomène étant relativement récent, il
permet d’établir de nombreuses parallèles
sociétales et technologiques avec le présent.
L’appel
à l’action de la classe économique
Afin
d’identifier cette inexorable décadence vers la ruine, deux
actions critiques doivent être entreprises. Premièrement, il est
impératif de comprendre la manière dont les choses se sont
jouées dans le passé, et de pouvoir identifier les
étapes importantes de ce processus. Certaines de ces étapes
peuvent inclure les dépenses militaires, comme par exemple les 700
milliards de dollars que les Etats-Unis dépensent chaque année
pour leur défense. Il faut également analyser
l’importance et le danger que représente la propagande. Afin de
justifier la guerre contre l’Iraq en 2003, on entendait souvent
‘Nous devons les combattre chez eux avant d’avoir à les
combattre chez nous’. Apparemment, cette stratégie n’a pas
fonctionné, puisque l’Acte d’Autorisation de
Défense Nationale de 2012 déclare les Etats-Unis comme faisant
partie du champ de bataille global. Cette décadence peut-elle
être caractérisée par le contrôle croissant
exercé sur les médias, avec par exemples les assignations et
les détentions d’activistes en faveur de la liberté de
parole et l’extention permanente des actions
ou comportements considérés comme du terrorisme.
Comme
on l’entend souvent, ‘l’histoire ne se répète
pas, mais rime souvent’. Des évènements qui se sont
déroulés dans le passé et qui sont susceptibles de se
reproduire. Il est donc nécessaire d’étudier l’hstoire avec attention. Les usurpations de pouvoir
observées aujourd’hui ont des précédents
historiques qui peuvent servir de points de repère afin de
déterminer leurs éventuelles conséquences.
Après
avoir identifié les raisons qui mènent la société
de la décadence à la ruine, il convient d’identifier
l’étape qui définit le point de non-retour, à
savoir le moment précis à partir duquel plus aucune action
n’est susceptible de pouvoir faire marche arrière. C’est
une étape émotionnellement chargée qui implique le choix
de changements personnels très
importante avant même que
les circonstances ne le nécessitent clairement. Le
sens commun dit qu’il vaut mieux arriver en avance qu’être
en retard, mais dans ce cas particulier les limites pratiques sont
évidentes. Prédire un effondrement financier vingt ans trop
tôt, et modifier son comportement et ses habitudes en fonction de cette
prévision implique une perte significative
d’opportunités, aussi bien professionnelles
qu’individuelles.
Pour
conclure
La
naissance et l’ascension de la caste prétorienne est une
observation commune au sein des sociétés ayant connu une
transition depuis une méritocratie basée sur le marché
libre à une société gouvernée par des syndicats
coercitifs formés par la classe politique. La caste prétorienne
est formée et développée en vue de défendre les
intérêts de la classe politique, et devient peu à peu le
dragon qui règne sur son propre maître. Son observation implique
un raisonnement contra-intuitif dans la mesure où il convient
d’analyser et de prévoir le déclin futur, et non le
progrès, d’une société, alors que tout dans notre
éducation et le monde moderne nous force à croire en un avenir
radieux.
La
classe politique finance la caste prétorienne, ce qui entraîne
une diminution conséquente de la richesse, des libertés
individuelles, et dans de nombreux cas, un coût humain important. Pour
cette raison, il est nécessaire que les membres productifs d’une
société apprennent à se protéger.
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