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La pauvreté s’étend de plus en plus, les revenus
diminuent, et le taux de chômage est extrêmement
élevé. Les citoyens sont plus en colère que jamais, et
aucun parti politique ne semble en mesure de pouvoir apporter quelque
solution aux problèmes dont souffre notre société.
L’Etat
tel que nous le connaissons – avec ses partis politiques, son
armée, et sa politique de création monétaire –
n’est plus en mesure de surmonter la crise. La situation est tout aussi
limpide aujourd’hui qu’elle ne l’a été ces
quelques vingt dernières années : l’Etat est en
déclin. Autrefois brillant de sa grandeur et de sa majesté,
personnifié par ses super-héros, il n’est
désormais plus qu’une épave vide d’idées.
Les
échecs de l’Etat sont partout. Nous les voyons dans les
aéroports, à travers les incompétences du TSA. Nous les
voyons à travers l’institution qu’est la poste, mendiant
toujours plus afin de pouvoir continuer à fonctionner aussi bien
qu’en 1950. Nous les voyons avec la police fédérale qui
patrouille nos villes, autrefois servant de la paix, désormais
collecteurs d’impayés, espions et bandits.
Tout
ceci représente le déclin de notre nation. L’Etat a
été démasqué. Il a perdu son masque depuis si
longtemps qu’il est à ce jour impossible de se rappeler quelle
allure il avait du temps où il le portait encore.
Il
est temps je pense d’aller prendre l’air. Vous vivez dans une
métropole, conduisez au volant de votre voiture jusqu’à
la poste. Vous vous trouvez alors face à une bâtisse magnifique,
imposante et majestueuse. Sa devanture est formée de colonnes
romaines. Ses plafonds sont très hauts, et il se pourrait bien que
vous veniez de pénétrer dans le plus grand bâtiment que
vous ayez jamais vu aux alentours.
Ce
bâtiment est celui d’une institution qui avait autrefois foi en
elle-même. Elle était l’unique moyen qu’avaient les
gens à communiquer entre eux. L’Etat était fier de
pouvoir délivrer un tel service, qui était aperçu par
tous comme supérieur à toute autre chose que le marché
aurait pu offrir. Les facteurs étaient de grands hommes, devenus
légendes pour leur volonté à braver les
éléments pour vous permettre de communiquer avec vos proches.
Regardez
aujourd’hui cette chose que nous osons appeler poste. Elle est une
blague nationale, un fantôme du passé. Elle délivre des spams physiques dans nos boîtes aux lettres, et les
seules nouvelles intéressantes qu’elle nous apporte encore ne
sont que celles traitant de sa propre banqueroute.
Il
en va de même pour tous les grands monuments de l’étatisme
d’hier. Pensez Hoover Dam, Mount Rushmore, ou encore aux projets
d’infrastructures incessants sous le New Deal, au système de
voie rapide d’Eisenhower, aux premiers hommes sur la Lune… Comme je l'ai
déjà expliqué, toutes ces merveilles se sont
offertes à nous à un âge où la seule alternative
au socialisme était considérée être le fascisme.
C’était là un âge où la liberté
– dans son sens le plus vieux-jeu qui soit – était simplement
hors-de-question.
La
force d’un Etat est la seule qui puisse permettre à ce dernier
d’opérer correctement. Mais les règles du jeu changent.
L’inspiration fasciste de progrès industriel, de la grandeur
d’un Etat guidé par un dirigeant vaillant sachant prendre des
décisions, tout ceci n’est plus. Ce type d’Etat
s’est éteint après la fin de la Guerre Froide.
Dans
la tradition communiste de nommer les cycles de l’Histoire, nous
pourrions appeler notre période actuelle Fascisme Tardif. Le
système fasciste ne peut fonctionner éternellement, dans la mesure où l’Etat
fasciste n’a pas les moyens de tenir ses promesses. Il n’a pas la
capacité de distancer les marchés privés du secteur
technologique, de servir la population comme le peuvent les marchés,
de rendre les prix plus abordable, ou encore de fournir des services
d’une façon économiquement efficace.
Le
fascisme, tout comme le socialisme, n’est pas en mesure de parvenir
à ses fins. Nous sommes donc aujourd’hui en phase de Fascisme
Tardif. La grandeur de l’Etat est depuis longtemps éteinte, et
tout ce que nous avons n’est plus qu’une arme à feu pointée sur notre tempe. Notre système a
été créé pour être grand et solide, mais il
n’est aujourd’hui plus que brutal et rudimentaire. Sa valeur est
désormais la violence, sa majesté n’est plus que la
malice.
Existe-t-il
aujourd’hui un seul politicien qui soit en mesure de se voir
pleuré plus que Steve Jobs au jour de sa mort ? Les gens savent
qui est là pour les servir, et ils savent que ce ne sont pas ceux qui
portent des uniformes, des tasers, et des badges
fédéraux. De tels individus ne peuvent plus à ce jour
être aperçus comme étant des serviteurs du bien, et cela
ne fait qu’accélérer la mort de l’Etat tel que le
XXe siècle l’avait réinventé.
Llewellyn H. Rockwell, Jr
LewRockwell.com
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