La manipulation
actuelle des systèmes de la monnaie et des changes constitue le
scandale le plus important et aux conséquences les plus
marquées de notre époque. Pour la première fois,
l’escroquerie monétaire atteint des dimensions mondiales, car
elle a lieu sur toute la planète, elle ne peut plus être
contrôlée, arrêtée ou empêchée par
aucun gouvernement et elle a même lieu de manière formellement
légale, conformément à des lois nationales
désuètes. Toutefois, il est certain que l’escroquerie
monétaire, comme toute autre escroquerie, ne peut pas enrichir
à long terme les malfaiteurs par l’appauvrissement de leurs
victimes, puisque l’on ne peut abuser d’aucun système
monétaire libéral à long terme.
Selon la
théorie financière, la monnaie est un moyen
d’échange légalisé, qui conserve de surplus sa
valeur. C’est pourquoi elle était jadis un monopole de
l’État (droit de battre monnaie). Les pièces d’or,
d’argent et de cuivre qui circulaient comme monnaie étaient
battues par l’État. Celui-ci garantissait aussi la pureté
du métal et le poids des monnaies, de sorte que l’on savait
à tout moment, dans le pays comme à l’étranger,
quelle était la valeur de chaque pièce. Ainsi, les
pièces de monnaie étaient simultanément moyen
d’échange et valeur durable.
• Mais
pour battre monnaie, l’État doit avoir de l’or et de
l’argent. Il était donc important qu’il disposât de
mines d’argent par exemple (Rammelsberg
près Goslar), ce qui lui permettait de battre des monnaies
supplémentaires en argent. Inversement, les citoyens savaient que
l’État ne pouvait battre monnaie que dans la mesure où il
disposait des métaux précieux correspondants.
L’approvisionnement en métaux précieux était donc
la base de la monnaie de métal précieux en circulation (monnaie
d’or en circulation).
De la
monnaie réelle à la monnaie fiduciaire
Cependant,
des princes ont toujours tenté de se procurer davantage de monnaie
qu’ils n’avaient de métal précieux en
réduisant la part des métaux précieux dans
l’alliage des pièces. Il en est résulté que les marchands
et bourgeois ont cédé la mauvaise monnaie, mais gardé la
bonne jusqu’au moment où, tous étant au courant, il a
fallu refondre la mauvaise monnaie. Des pièces d’or ont
circulé jusqu’à la Première Guerre mondiale.
• Une
monnaie d’or en circulation a cependant l’inconvénient que
l’augmentation de l’or n’atteint pas la croissance
économique, de sorte qu’un manque d’or
déflationniste peut empêcher une forte croissance
économique. C’est pourquoi de nombreux États sont
passés à une monnaie d’or indirecte: ils disposaient
d’un trésor d’or d’un certain montant en or,
à partir duquel ont été émis des billets de
banque qu’il était plus aisé de transporter, de compter
et de détenir en grande quantité. Leur valeur résultait
de la faculté de présenter à tout moment les billets
à la banque centrale et de les y échanger contre la
quantité correspondante d’or ou d’argent (billets
convertibles en métal précieux). De cette manière,
l’État pouvait émettre davantage de monnaie fiduciaire
qu’il ne possédait de métal précieux, peu de
détenteurs de monnaie insistant d’habitude sur
l’échange de billets en or. Normalement, un volume de moins de
10% d’or suffisait à un volume de billets de 90%.
• Le
système fonctionnait dans le monde entier. En effet, des pays
dépourvus d’or garantissaient aux détenteurs de leurs
billets un cours fixe de change par rapport aux monnaies convertibles en or.
Tant que cette garantie de change existait, les bourgeois étaient
certains de pouvoir échanger – à vrai dire par le biais
d’un double échange (étalon de change-or) – leur
monnaie fiduciaire contre des pièces de métal précieux
et avaient ainsi tout au moins une garantie indirecte de la valeur de leur
monnaie.
De la
monnaie d’État à la monnaie privée
L’étape
décisive menant à l’abandon de la monnaie
d’État a été la fondation, en 1913, du
Système fédéral de réserve des États-Unis.
Bien que la constitution américaine ne prévoie que l’or
et l’argent comme monnaies légales, un cartel fondé par
des banques privées et dirigé par les deux grands groupes
financiers Rothschild et Rockefeller a créé une banque centrale
privée ayant droit d’émettre sa propre monnaie, devenue
moyen légal de paiement et garantie initialement par le gouvernement
des États-Unis. Après la Première Guerre mondiale, cette
banque privée a racheté les réserves d’or
mondiales. Il en est résulté que de nombreuses autres monnaies
n’ont plus pu maintenir leur étalon-or et ont sombré dans
la déflation (première crise économique mondiale).
• A la
fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’instauration d’un
nouvel étalon dollar-or a été donc décidée
en 1944 à Bretton Woods.
Pendant la guerre mondiale, les États-Unis ont exigé des
belligérants le paiement d’armements en or. L’or de
l’Allemagne a dû être remis comme butin. Ainsi, plus de 30000
tonnes d’or venant du monde entier se sont accumulées aux
États-Unis, soit davantage que dans tous les autres pays
réunis. Cet or a servi de couverture au dollar. Mais comme les banques
centrales du monde détenaient une grande partie des dollars à
titre de réserves monétaires, les États-Unis ont pu
émettre davantage de monnaie que leur quantité d’or.
L’étranger avait en effet besoin de dollars pour acheter les
matières premières traitées uniquement en cette monnaie.
Outre l’or, le dollar est donc devenu toujours davantage une
réserve monétaire des autres banques centrales. Le règne
du dollar sur le monde avait commencé.
• En
1971, le président des États-Unis, Richard Nixon, a
supprimé l’obligation de convertir le dollar en or
(étalon dollar-or) et, simultanément, la responsabilité
de l’État à propos du cours du dollar. Depuis lors, la
devise américaine n’est plus couverte ni par de l’or ni
par la garantie de l’État, mais demeure la monnaie privée
libre du Système fédéral de réserve (la Fed). Le
dollar et toutes les autres monnaies du monde ne conservent par
conséquent plus de valeur, mais est un simple moyen de paiement
imprimé et légalisé.
• Si
la loi peut obliger à accepter une monnaie non couverte comme moyen
d’échange, il ne peut en faire de même comme moyen de
conservation de la valeur. Dans ce cas, la confiance du détenteur de
billets que la valeur de sa monnaie est assurée à long terme
est nécessaire. A son tour, le cours à long terme – la
confiance – d’une monnaie flexible dépend uniquement de la
rareté de cette monnaie ou du volume de la masse monétaire. Le
problème est que la masse des biens n’a que quadruplé
durant les trente dernières années alors que la masse
monétaire s’est multipliée par quarante.
• Or,
une augmentation de la masse monétaire implique toujours de
l’inflation. Et l’inflation entraîne une
dévalorisation de la monnaie. On a recouru à trois solutions
pour résoudre ce problème:
Dès
la fondation de la Banque fédérale d’Allemagne, la
science financière allemande avait exigé l’établissement
d’un «quatrième pouvoir» en faveur de
l’institut d’émission pour permettre à celui-ci de
résister aux pressions visant à un excès de masse
monétaire et, partant, de se fier au maintien de la valeur
monétaire. En fait, la Banque fédérale était tenue,
de par la loi, de préserver la valeur du mark (théorie de la
monnaie neutre) et était indépendante de l’État
dans une forte mesure. Dans ces conditions, le mark, monnaie la plus stable
du monde, a été utilisé toujours davantage comme monnaie
de réserve et monnaie de placement.
La plupart
des autres États ont préféré une monnaie
axée sur la quantité. Ils ont obligé leurs banques
centrales à déterminer leurs masses monétaires
d’après certains objectifs, tels la croissance économique
ou le plein-emploi. La politique nationale a profité de cette
évolution pour exercer son influence sur la banque centrale et sur la
monnaie, ce qui a régulièrement entraîné une
inflation de la masse monétaire (exemples: France, Italie, Espagne).
En revanche,
la plupart des dictatures des pays en voie de développement et la Fed
ont préféré une «monnaie quantitativement
libre», c’est-à-dire une monnaie dont les excès par
la politique ou les propriétaires privés du Système de
réserve ne sont pas limités par la loi. Une «monnaie
quantitativement libre» a toujours signifié «monnaie dont
on peut abuser librement» et n’a jamais fonctionné
à long terme.
Point
essentiel, il ne faut pas sous-estimer les tensions auxquelles sont soumis
les cours des changes lorsque évoluent parallèlement des
monnaies, tel le mark, dont les banques d’État émettrices
préservent la valeur, et des monnaies de banques d’État
assujetties, voire de banques privées, qui sont manipulées
selon les objectifs de l’émetteur: comme la Banque
fédérale d’Allemagne a maintenu la valeur du mark
relativement stable et que celle d’autres monnaies importantes a
diminué toujours plus fortement en raison de l’augmentation de
la masse monétaire et de l’inflation, les détenteurs de
monnaie se sont efforcés tout naturellement d’investir à
long terme en monnaies fortes et d’éviter les monnaies faibles.
•
Depuis lors, aucune monnaie du monde n’a plus quelque base de valeur
que ce soit, la monnaie mondiale s’est détachée de toute
valeur réelle, les billets sont imprimés sans arrêt et
leur valeur diminue continuellement en raison de leur augmentation constante.
Si les gens croient toujours que le papier-monnaie qu’ils
détiennent a une valeur fixe, cela résulte de manipulations
habiles des changes donnant l’illusion d’un rapport de valeurs.
De fait, les changes sont manipulés par les groupes qui engendrent
aussi l’augmentation de la masse monétaire.
•
Pratiquement, le Système fédéral de réserve
privé guidé par la haute finance des États-Unis et
appartenant à celle-ci a atteint l’importance d’un
système de monnaie mondiale:
Le dollar,
monnaie privée de la Fed, domine déjà le monde de par sa
masse monétaire. Plus de 75% de la monnaie mondiale sont des dollars.
La haute
finance des États-Unis a obligé aussi les marchés des
matières premières qu’elle contrôle à ne
vendre leurs produits qu’en dollars. Qui ne vend pas son pétrole
contre des dollars sans valeur est déclaré terroriste (Saddam).
Les banques
centrales des autres pays ont été également
forcées d’accepter des dollars comme réserves
monétaires dans des proportions croissantes (plus de 90% dans le cas
de la Banque centrale européenne). La valeur des autres monnaies
– tel l’euro – découle donc à raison de plus
de 90% de billets en dollars sans valeur, ne reposant que sur la puissance et
la volonté de la haute finance américaine.
Les banques
centrales étrangères ont été amenées avec
ou sans douceur (Suisse) à céder ou à
«prêter» leurs réserves d’or contre des
dollars. Ainsi, l’or du monde s’est de nouveau concentré,
comme avant la première crise économique mondiale, chez les
propriétaires de la Fed, de sorte qu’un système de
l’étalon-or ne pourrait être réinstauré que
conformément à leur volonté et qu’ils feraient
l’affaire du siècle du simple fait d’une réforme
monétaire entraînant une nouvelle fixation du prix de l’or
(Greenspan: «peut-être jusqu’à 6000 dollars»).
La haute
finance des États-Unis détermine donc par
l’intermédiaire de la Fed, qui lui appartient, la monnaie et les
changes du monde entier. Le dollar est la monnaie privée de cette
haute finance. Il n’est garanti par personne d’autre, mais est
maltraité autant que faire se peut, accru et modelé en
instrument de sa domination sur le monde et du vol de toutes les
matières premières et valeurs réelles importantes.
• En
augmentant sans scrupules la masse des dollars, la haute finance des
États-Unis s’est procuré des liquidités
illimitées, qui lui permettent d’acheter le monde entier. Par
cette émission, l’État américain peut
émettre davantage de dollars qu’il n’en reçoit
(endettement débridé). Aussi bien la haute finance dominatrice
des États-Unis que le gouvernement qu’elle domine profitent donc
de l’augmentation de la masse monétaire. Par conséquent,
le volume des dollars s’est accru toujours plus vite ces dix dernières
années.
• De
même, les dettes de l’État ont augmenté
considérablement envers l’étranger. Le gouvernement des
États-Unis commande donc de plus en plus de biens réels
à l’étranger, qu’il paie par des billets sans
valeur – la forme moderne du tribut.
• Il
faut attribuer à une mise en scène et à un chantage
habiles le fait que cet accroissement sans limite des dollars n’a pas
entraîné depuis longtemps la chute de cette monnaie et le refus
des clients de l’accepter: la haute finance et le gouvernement des
États-Unis forcent économiquement et politiquement depuis des
années les principales banques centrales du monde (Banque centrale
européenne, Banque du Japon, Banque de Chine, etc.) à garder
des dollars sans valeur accumulés lors d’exportations ou
d’achats de valeurs réelles et à les détenir comme
réserves de devises constituant soi-disant de la valeur. Cela signifie
pratiquement que les banques centrales de Chine, du Japon et d’Europe
accumulent en quantités toujours plus fortes, comme réserves
monétaires prétendument de valeur, les dollars sans valeur leur
parvenant à la suite des livraisons de biens de leurs ressortissants.
La monnaie des États satellites est donc déjà garantie
par des dollars dont la valeur diminue toujours davantage; elle a aussi perdu
pratiquement sa valeur. Ainsi, toutes ces monnaies naviguent sur le
même bateau de la dévaluation, les promoteurs de
l’augmentation de la masse monétaire à New York et
Washington ainsi que leurs aides augmentant la masse monétaire dans
les banques centrales des États satellites.
•
Toutefois, le débiteur que sont les États-Unis décide
lui-même dans quelle mesure il plumera finalement ses financiers par
une dévaluation officielle du dollar et se débarrassera de son
endettement à leurs frais. L’étranger, qui détient
80% des dollars, subira surtout les effets de la dévaluation de cette
monnaie. Le débiteur a toute latitude pour déterminer dans
quelles proportions il dévaluera ses dettes et dépouillera
ainsi ses créanciers.
•
Cependant, la manipulation des cours fait croire au public que les monnaies
manipulées et accrues sans limite ont toujours un cours solide.
• Si
les détenteurs de monnaies savaient qu’ils n’ont au fond
que du papier en mains, mais que tout dépend des manipulations, des
abus, de la puissance et des objectifs de la haute finance des
États-Unis, la vitesse de circulation de la monnaie augmenterait
davantage en raison du refus d’accepter la monnaie, une fuite dans les
valeurs réelles aurait lieu, il s’ensuivrait une inflation
s’accélérant dramatiquement, voire galopant, la
dévalorisation accomplie depuis longtemps des investissements en
valeur nominale (papiers monétaires, obligations, fonds de placement,
etc.) entraînerait un deuxième krach, la dévalorisation
entraînerait la ruine du secteur financier, qui devrait faire face
à des procès en dommages-intérêts, si bien
qu’une réforme monétaire deviendrait inévitable.
Malgré
une dévalorisation dramatique, l’illusion de la valeur de la
monnaie est encore maintenue artificiellement par l’obligation de
considérer les billets comme moyens de paiement légaux. Les
profiteurs de ce système sont non seulement la haute finance de
États-Unis qui, par sa Fed, place dans le monde des masses de dollars
toujours plus considérables, mais aussi des banques centrales menant
le même jeu, telles la Banque centrale européenne (BCE) et la
Banque du Japon. Les directions de ces instituts savent fort bien à
quel point le dollar a perdu toute valeur, mais confortent toujours
l’illusion du dollar moyen de paiement légal, se sont tues pour
des raisons politiques et ont couvert leur propre monnaie par des
réserves monétaires libellées en dollars sans valeur. Si
une réforme monétaire avait lieu, la BCE notamment serait dépourvue
de valeurs. La présence de l’or se limite vraisemblablement
à une simple créance et ne consiste donc plus en or
réel. La plupart du temps, il est prêté
prétendument en nature à la Fed, qui le prête à
son tour, si bien qu’il n’est plus saisissable en cas
d’effondrement. Le système repose sur le fait qu’un abus
n’est ni discuté ni ne fait l’objet d’une
publication.
• Fait
n°1: Les masses monétaires mondiales ont été
tellement accrues et ont une base si fragile (dollars, euros, yens, etc.) que
les monnaies correspondantes n’exercent plus de véritable
fonction de conservation de la valeur, si importante aux yeux du citoyen.
• Fait
n°2: Seules la manipulation et la tromperie à propos d’une
valeur de la monnaie qui n’existe plus préservent
artificiellement la fonction d’échange des monnaies.
• Fait
n°3: Le dollar, monnaie privée de la haute finance
américaine, a rompu depuis longtemps tous ses liens avec une valeur
réelle (l’or) ou avec une masse monétaire
déterminée. Il a donc non seulement perdu sa fonction de
conservation de la valeur, mais ne trompe plus le monde, à propos
d’une valeur d’échange prétendue de la monnaie
privée dévalorisée par une augmentation sans limite, que
par des manipulations de cours sur l’ensemble de la planète.
Seules cette tromperie et la puissance de la haute finance des
États-Unis alimentent encore une «confiance» artificielle
dans le dollar. En revanche, si les participants au marché savaient
qu’ils n’ont en main, avec la valeur nominale du billet, que la
promesse sans valeur de particuliers dans lesquels ont ne peut depuis
longtemps plus avoir confiance, qui abusent constamment de leur pouvoir de
manipuler la valeur de la monnaie, cette confiance se serait effondrée
depuis longtemps.
• Il
en va des actions comme de la monnaie. La plupart de ces titres n’ont
plus de substance et ne recèlent que de l’espoir. Celui qui a
cru avoir beaucoup gagné lors de la hausse fulgurante des actions a
appris par le krach que l’action ne comporte, outre la valeur du
papier, que de l’espoir, mais que celui-ci peut disparaître
facilement. Le gain ou la perte dans le jeu de la Bourse sont de simples
espérances et non des valeurs réelles. Tel est aussi le cas de
la monnaie. La seule valeur réelle est celle du papier. Le reste est
une confiance dans des puissances financières mondiales corrompues,
mais fortes.
La mainmise
sur les valeurs réelles au moyen d’une monnaie-fiction
Si les
participants au marché savaient que notre système
monétaire repose finalement sur la monnaie privée qu’est
le dollar et que cette monnaie dépend uniquement des souhaits de
manipulation et d’abus de l’oligarchie financière, ils
perdraient confiance dans la monnaie, ne considéreraient plus celle-ci
comme moyen de conservation de la valeur, mais tenteraient
d’échapper à la dévalorisation constante de la
monnaie en se réfugiant dans les valeurs réelles.
• Or
telle est l’action de ceux qui, cachés derrière la Fed,
procèdent à la plus forte augmentation de la masse
monétaire de tous les temps. Depuis des décennies, ils
achètent avec une monnaie perdant de plus en plus de sa valeur toutes
les valeurs réelles qu’ils trouvent: stocks de matières
premières, complexes industriels, immeubles et presque chaque
société financière étrangère à peu
près intacte par une reprise amicale ou hostile, à presque
n’importe quel prix. Non seulement la haute finance des
États-Unis accumule les valeurs réelles mondiales, mais aussi
l’État importe depuis des années, contre de la monnaie de
papier au fond sans valeur, davantage de valeurs réelles du monde
qu’il n’en peut payer et s’endette ainsi sans limite envers
l’étranger – tant que les créanciers
étrangers croient encore à la valeur du dollar ou peuvent
être obligés, par chantage politique, de prendre comme
réserves monétaires ces dollars pourris.
Monopoles
formés grâce aux valeurs réelles
De cette
manière, la haute finance qui se cache derrière la Fed a acquis
contre ses dollars pourris, grâce à une politique ciblée
de valeurs réelles, des secteurs entiers du marché et a
constitué ainsi des monopoles ou oligopoles dans les domaines
suivants: diamants, or, cuivre, zinc, uranium,
télécommunications, presse et télévision,
denrées alimentaires (Nestlé, Coca-Cola), de grandes parties de
l’industrie de l’armement et de l’espace, etc.
•
Actuellement, une tentative de monopole tente de contrôler le secteur
de la génétique. Les animaux et plantes qui ont subi des
manipulations génétiques sont stériles. Si l’on
peut donc manipuler les gènes de toute une région, les paysans
ne peuvent plus utiliser les céréales qu’ils ont
récoltées et doivent acheter les semences d’une
entreprise au prix qu’elle fixe.
Une autre
monopolisation a lieu actuellement sur le marché du sucre: le
marché du sucre de l’UE est régi de manière
à préserver aux paysans leur production de sucre de betteraves,
qui est d’une nécessité vitale pour nombre d’entre
eux. Or le sucre de betteraves est plus cher que le sucre de canne du cartel
américain qui croît sous les tropiques. Nestlé et
Coca-Cola, qui appartiennent à la haute finance des États-Unis,
exigent maintenant, de concert avec les scientifiques et politiciens qui en
dépendent, une «libéralisation du marché du
sucre» et la revendiquent dans les instances internationales (GATT,
Mercosur). Dès que cette libéralisation sera imposée, le
sucre de betteraves cher ne pourra plus se maintenir face au sucre de canne
bon marché, la production européenne de sucre
s’effondrera définitivement et le marché du sucre –
tout d’abord bon marché, puis cher – sera inondé
par le cartel du sucre de canne contrôlé par la haute finance
des États-Unis.
• Le
cas Primacom démontre par quelles
méthodes la haute finance des États-Unis accapare des branches
entières: cet exploitant de réseaux par câble a une
situation très lucrative, mais est depuis longtemps dans le collimateur
de la haute finance des États-Unis (monopolisation des
télécommunications). Celle-ci s’est infiltrée
depuis longtemps dans le management de Primacom,
puis lui a accordé un prêt à un taux
d’intérêt dépassant 30%. Par conséquent,
cette entreprise florissante a connu des difficultés et est devenue,
aux yeux de la banque américaine, propre à une OPA très
bon marché. Le jeu traverse actuellement sa dernière phase.
•
L’émissaire de la haute finance américaine Ron Sommer a
tenté de se livrer à un jeu analogue avec Deutsche Telekom. La
haute finance des États-Unis accumule les sociétés du
secteur des télécommunications pour créer un monopole
mondial. Pour ce faire, l’émissaire Sommer lui a acheté
une petite entreprise du secteur des télécommunications
à un prix ($
30 milliards) supérieur de trente fois à sa valeur, afin que
cette haute finance puisse racheter Telekom avec son propre patrimoine. La
deuxième étape consistait à rendre les actions Telekom
si bon marché que l’investisseur américain puisse les
acheter à bas prix. Sur ce point, Rom Sommer a échoué.
Toutefois, cet échec ne fera que retarder, sans les empêcher,
les plans de reprise de la haute finance américaine. La privatisation
et le rachat d’entreprises des télécommunications
continuent, conformément aux plans dressés.
• Un
jeu analogue se déroule sur le marché mondial de
l’énergie. En Allemagne, EON et RWE y participent visiblement,
la haute finance des États-Unis ayant déjà envoyé
ses hommes de confiance dans les banques et managements décisifs pour les
candidats à la reprise. En 20 ans, elle veut aussi monopoliser
l’eau du monde, selon les indications de son représentant Brzezinski.
La
réforme monétaire et les valeurs réelles
Une
interprétation correcte des plans de la haute finance mondiale aboutit
à la conclusion que la masse monétaire doit être accrue
et dévalorisée jusqu’à ce que toutes les valeurs
réelles importantes du monde soient achetées et
monopolisées. La haute finance sait bien que son accroissement de la
masse monétaire ne saurait passer inaperçu et que, à un
moment donné, la confiance en un dollar inflationniste
disparaîtra. L’éclatement d’une crise de confiance
fera de l’inflation encore contrôlée une inflation galopante,
qui aboutira forcément à une réforme monétaire.
• Or,
il s’agit d’un avantage dont bénéficiera aussi bien
la haute finance que les États-Unis:
Préalablement,
la haute finance a acheté assez de valeurs réelles avec des
dollars pourris, et ces valeurs réelles ne seront pas touchées
par la réforme. La haute finance aura ainsi converti à temps de
l’argent pourri en patrimoine de valeur. Comme elle a constitué
des monopoles mondiaux dans de nombreux domaines, elle peut imposer des
prélèvements à tout moment au monde, grâce
à des prix de monopole. Les dominateurs du monde auront donc comme
revenu non plus des impôts, mais des revenus de monopoles. Personne ne
pourra empêcher la haute finance de relever de 10, 20 ou 30% les prix
de l’or, des diamants, du cuivre, du zinc, de l’eau, des semences
ou de l’énergie et d’imposer ainsi des
prélèvements spéciaux à l’ensemble de la
population mondiale. Il n’y a encore jamais eu de telle puissance
financière dans le monde ayant constitué un tel péril
pour l’ensemble de la population.
Rusée,
la haute finance des États-Unis a principalement déversé
ses dollars pourris à l’étranger. Plus des trois quarts
des dollars ne sont plus aux États-Unis, mais se trouvent dans les
États créanciers de ce pays. En effet, les États-Unis se
sont de plus en plus endettés envers l’étranger ces
dernières années. L’étranger a livré des
produits et reçu en échange des dollars sans valeur. Toutes les
banques centrales étrangères sont remplies de dollars pourris.
Si ceux-ci sont subitement dévalués, plus des trois quarts du
dommage toucheront les banques centrales, les banques, les États et
les opérateurs hors des États-Unis. Les banques centrales
européennes pourront alors regretter d’avoir
échangé leur or contre des dollars pourris et d’avoir
constitué de la monnaie formelle comme base (réserves
monétaires) de leur propre monnaie, tels le yen et l’euro. Si le
cours de la monnaie-clé, le dollar, s’effondre, celui des
monnaies satellites subira le même sort, sa seule base étant un
montant en dollars pourris. En d’autres termes: la réforme
monétaire qui se prépare déclenchera forcément
une réforme de toutes les monnaies mondiales, dont le dollar pourri
constitue encore la principale réserve monétaire.
Le fait que
tout accroissement continuel d’une monnaie privée – le
dollar – par le Système fédéral de réserve
appartenant à la haute finance des États-Unis doive
forcément entraîner un pourrissement du dollar, une inflation de
plus en plus forte et, finalement, une réforme monétaire est
une certitude fondamentale de la science financière, et même
Greenspan et ses collaborateurs devraient en être conscients.
De la
réforme monétaire à la monnaie mondiale
Imprudemment,
Greenspan a indiqué dans un discours «qu’une correction
fondamentale du dollar aurait lieu d’ici 2007 et que l’on
pourrait fondre à cette fin le dollar et l’euro en euro-dollar,
une nouvelle monnaie mondiale.» Cette vue est conforme aux besoins de
la haute finance américaine, car l’abus du dollar ne peut se
poursuivre que jusqu’en 2007 au pire. En effet, la confiance du monde
dans cette monnaie privée accrue sans trêve, perdant de plus en
plus de sa valeur et maintenue artificiellement devrait avoir disparu
jusqu’alors. Le dollar subira donc une transformation ces prochains
temps. Si une fusion avec l’euro avait lieu, la haute finance des
États-Unis atteindrait des objectifs importants:
Une nouvelle
monnaie permettrait de dévaloriser les anciennes dettes
monétaires et, partant, de spolier les créanciers
détenant encore de cette monnaie. Si le nouvel euro-dollar vaut 20
anciens dollars ou 15 euros, les anciennes monnaies sont
dévaluées en conséquence, les créanciers
détenteurs d’ancienne monnaie spoliés, le jeu a
profité aux émetteurs de monnaie privée.
L’État
fédéral américain surtout se débarrasserait ainsi
de ses dettes: l’endettement envers l’étranger, qui
atteint actuellement 5200 milliards de dollars, ne se chiffrerait alors
qu’à 2600 milliards d’euro-dollars, soit une
dévaluation de 50%.
Les
détenteurs d’anciens dollars seraient les principales victimes,
les montants qu’ils détiennent étant dévalués
de 50, voire de 90%. Les banques centrales de Chine, du Japon et
d’Europe, qui détiennent d’importantes réserves
monétaires en dollars, en pâtiraient particulièrement.
Toutefois,
le but principal de la haute finance américaine est
d’établir ainsi une monnaie mondiale qu’elle
contrôlerait. Sous un régime d’euro-dollars, le
Système fédéral de réserve appartenant à
la haute finance des États-Unis aurait forcément une majorité.
Cette haute finance contrôlerait alors la majorité du
système. A cette fin, la haute finance des États-Unis a choisi
la BRI (Banque des règlements internationaux), une organisation
privée dont elle a déjà acquis secrètement la
majorité des parts. Si la BRI devenait la banque centrale
émettant les euro-dollars, les mêmes propriétaires
privés seraient, par hasard, les principaux propriétaires de la
nouvelle banque centrale, qui étaient auparavant les
propriétaires de la Fed. Ils pourraient jouer le jeu consistant
à émettre de la monnaie à leur gré, à un
niveau supérieur, qu’ils ont joué jusqu’à
maintenant avec le Système fédéral de réserve
– et bénéficier de surcroît de la diminution de
leur endettement due à la réforme monétaire. L’augmentation
de la masse monétaire mondiale qui a eu lieu jusqu’à
maintenant, cette grande escroquerie monétaire, serait effacée
par la réforme monétaire. Les vieux malfaiteurs
bénéficieraient d’un nouveau système, d’une
nouvelle monnaie, qui leur permettrait d’utiliser aux mêmes fins
la monnaie mondiale euro-dollar durant les 20 à 30 prochaines
années.
Ce faisant,
la haute finance des États-Unis aurait donc monopolisé par
escroquerie les valeurs réelles mondiales – parmi lesquelles
figurent des biens aussi essentiels que les semences, les denrées
alimentaires, l’eau, l’énergie et les métaux, mais
aurait aussi bâti de nouveau un monopole monétaire à sa
disposition, qu’elle pourrait utiliser à son gré –
une machine d’accroissement monétaire, tel l’âne aux
ducats de la légende.
•
Même la publication de ce système d’escroquerie ne provoquera
pas de cris dans le monde. On parlera de «théorie du
complot», d’«antiaméricanisme», voire
d’«antisémitisme» (Rothschild) ou s’efforcera
d’empêcher de telles publications, une partie essentielle des
médias imprimés et électroniques mondiaux appartenant
à la haute finance des États-Unis.
• Il
est important que ceux qui pourraient subir des pertes comprennent ce jeu.
Celui qui possède un patrimoine financier devrait donc écouter,
ou plutôt lire.
• Les
perdants du grand jeu de l’oligarchie financière sont les
participants au marché mondial qui accordent trop de confiance
à la monnaie, qui croient toujours que celle-ci n’a pas une
simple fonction d’échange, mais qu’elle sert encore de
préservateur de la valeur. Les hommes n’ont visiblement pas tiré
de leçon de la dévalorisation constante de la monnaie de ces 40
dernières années. Celle-ci s’accélérera ces
prochaines années avant la catastrophe finale, car elle sert
uniquement aux manipulateurs. Celui qui attache donc de l’importance au
maintien de la valeur à long terme de son patrimoine ne peut pas
continuer à avoir des placements en valeurs monétaires, en
polices d’assurances, en obligations ou en espèces, il doit
investir en valeurs réelles, comme la haute finance lui en donne
l’exemple.
Objectif
stratégique de l’escroquerie monétaire mondiale
Pour autant
que l’on puisse en juger de l’extérieur, la haute finance
des États-Unis a eu pour seul objectif initialement de contrôler
la monnaie du pays et, partant, de manipuler le marché des
États-Unis à son gré. La Fed privée servait
à réaliser cet objectif. Lorsque le président Kennedy a
proposé une loi visant à étatiser ce système
financier privé, il est décédé subitement. Toute
personne en contact avec les possibilités de monnaie privée a
perdu son patrimoine ou sa vie.
•
Depuis lors, les objectifs stratégiques de la haute finance
américaine ont dépassé le cadre national. Elle a pour
but un système monétaire privé mondial qu’elle a
assuré par son dollar privé, imposé comme principale
monnaie de réserve dans le monde entier, et qu’elle ne doit plus
formaliser que par une monnaie mondiale, l’euro-dollar.
• Si
nous voulons empêcher un deuxième abus du système
monétaire mondial en faveur d’une haute finance privée et
l’abus des masses monétaires, chaque monnaie doit être
protégée contre tout abus public ou privé, contre toute
manipulation déflationniste ou inflationniste.
• Ce
but ne peut certainement pas être atteint si l’on abandonne les
changes à la haute finance privée. Celle-ci profitera toujours
des possibilités d’abus en spoliant et exploitant le monde par
un accroissement de la masse monétaire.
•
Cependant, l’expérience a montré aussi que la plupart des
gouvernements abusent également de leur monnaie, s’ils peuvent
influer sur la banque centrale et sa politique de la masse monétaire.
• Il
convient donc d’empêcher les abus que les pouvoirs publics et la
haute finance privée exercent sur les monnaies.
• Il
est certain qu’une monnaie basée sur l’or ne peut pas
être manipulée aussi facilement qu’une simple monnaie
formelle. Toutefois, les problèmes d’une monnaie basée
sur l’or découlent de la disponibilité de l’or, la
haute finance ayant accaparé la plus grande partie des réserves
d’or. Ainsi, elle redeviendrait gagnante et accapareuse de toute sorte
de monnaie basée sur l’or.
• La
seule solution est donc celle d’une monnaie formelle. Cependant, cette
monnaie ne doit pas être librement, arbitrairement déterminable,
mais doit être axée sur un objectif de monnaie neutre. La masse
monétaire ne doit donc pas croître davantage que celle des
biens. Le secteur monétaire ne doit plus exercer d’effets
inflationnistes ou déflationnistes sur les monnaies et
l’économie mondiale.
• Cet
objectif ne peut être atteint que par des banques centrales strictement
neutres et si indépendantes qu’elles constituent un
«quatrième pouvoir», ne sont pas dans les mains de
particuliers et ne peuvent pas être influencées par leurs
gouvernements. Avant sa castration par la Banque centrale européenne,
la Banque fédérale d’Allemagne était très
proche de cette indépendance.
• La
prochaine réforme monétaire offre une chance unique de
dénoncer les coupables, leurs manipulations monétaires et leurs
abus, ainsi que de susciter l’approbation générale
d’un système de banques centrales sur lequel ni la haute finance
ni les gouvernements n’exerceraient d’influence. Il s’agit
d’une chance exceptionnelle.
• La
haute finance surtout, qui, par son organe la BRI, s’est
déjà préparée à s’emparer du
prochain système de banques centrales et de monnaies pourrait
empêcher la création d’un système
indépendant. Il convient donc d’informer, d’expliquer
à la population, à l’économie et aux politiciens
les dangers qu’une économie monopoliste fait courir non
seulement à la monnaie actuelle, mais aussi à un nouveau
système monétaire.
Eberhard Hamer
Source : Horizons et débats, numéro
31, juin 2005
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