La magie
monétaire qu’est l’emprunt d’argent à des fonds fiduciaires a, selon Eurointelligence, permis à l’Espagne de parvenir à
ses objectifs de déficit budgétaire.
Voyez cet extrait de The raiding of Spain’s
“pensions piggybank”
Selon Europa Press, l’Espagne a
retiré 5 milliards d’euros du fonds de la sécurité sociale dans la journée de
lundi, et a annoncé qu’elle retirerait 428 millions d’euros d’impôts sur les
revenus avant la fin du mois dans l’espoir d’atteindre son objectif de
déficit budgétaire pour cette année.
Les commentateurs présentent ses actions comme un raid sur
la tirelire du système de pension. Europa Press
écrit qu’en 2012-2013, 23,6 milliards d’euros ont été retirés du fonds pour
le porter à 53,7 milliards d’euros. Les 77 milliards d’euros qu’il possédait
avaient été accumulés sur une période de dix ans. Les paiements de pension
fait par l’Espagne chaque année s’élèvent à 100 milliards d’euros, soit
environ 10% du PIB. Les 77 milliards du fonds étaient donc seulement
suffisants pour couvrir neuf mois de paiements.
Le public a également été consterné par le fait que 97% du
fonds de réserve est investi sur la dette Espagnole, contre 55% en 2008,
comme l’a expliqué Expansión plus tôt cette année.
Avant la crise, les écarts souverains étaient limités et le fonds était
diversifié entre de nombreux états membres de l’Union. Mais en 2009, le
gouvernement de PM Zapatero a commencé à échanger de la dette mieux cotée
contre de la dette Espagnole, et le processus de rééquilibrage de la dette
Espagnole était quasiment achevé en 2012.
Le budget Espagnol remis d’aplomb
Le 29 octobre, le Wall Street Journal publiait ceci :
Spain
In Line to Meet 2013 Deficit
Target
Le ministre Espagnol du Budget a annoncé mardi que la
quatrième économie de la zone Euro devrait atteindre son objectif de déficit
pour 2013, après que le déficit budgétaire préliminaire du gouvernement avait
atteint 4,8% du PIB entre janvier et août.
L’Espagne tente de réduire son déficit budgétaire jusqu’à
6,5% du PIB cette année contre 6,8% en 2012, à l’exclusion de l’impact des
sauvetages bancaires.
‘Notre objectif budgétaire est compatible avec la reprise
économique’, a déclaré la ministre du Budget Marta Fernández-Currás.
Le gouvernement Espagnol n’a pas fourni de chiffres de
déficit pour les huit premiers mois de 2012. Mme Fernández Currás a justifié cela par les modifications en matière
de méthodes comptables effectuées en accord avec les pratiques de l’Union
Européenne qui rendent les chiffres de l’an dernier incomparables à ceux de
2013.
L’Union Européenne questionne les officiels Espagnols face
aux doutes devant les données budgétaires
Il semblerait que les membres de l'Union Européenne soient
sceptiques (et pas sans raison) devant les annonces officielles de l’Espagne.
Après tout, et malgré le fait que les objectifs de déficit de l’Espagne aient
été réduits trois fois en trois ans, l’Espagne n’a jusqu’à présent pas
atteint un seul de ses objectifs.
Le 5 novembre, Bloomberg publiait EU
Probes Spanish Officials
as Concerns on Budget Data Escalate
Les représentants de l’Union Européenne se sont rendus en
Espagne en septembre pour faire part au pays de leurs doutes quant à la
fiabilité des chiffres publiés.
Comme l’a expliqué Tim Allen, agent de presse
Luxembourgeois pour le bureau de statistiques Eurostat, les statisticiens de
l’Union ont ordonné une visite ad-hoc, une procédure réservée aux affaires
urgentes, pour s’assurer que les officiels régionaux se plient aux
recommandations après avoir manqué de reporter leurs factures impayées
accumulées en 2011. La visite a inclus des réunions avec les officiels des
régions de Valence et de Madrid.
Eurostat a exprimé ses doutes quant aux chiffres Espagnols
en avril à la suite de deux visites en amont. Les visites ad-hoc sont le
deuxième des quatre niveaux de contrôle dont l'agence dispose pour s’assurer
de l’exactitude des statistiques reportées par les états membres.
La visite de septembre a déclenché le passage à une
intervention de niveau 2. Les visites ad-hoc sont lancées pour traiter
d’affaires urgentes quant à la qualité ou les méthodes utilisées pour
l’obtention de données qui ne peuvent être réglées que par des réunions en
personne.
Révision de déficits
Selon le ministère des Finances, Valence a publié un
déficit budgétaire équivalent à 5% du PIB en 2011 après avoir initialement
reporté une insuffisance de 3,68%. Le déficit de Madrid était de 1,96% contre
1,13% reportés. Le déficit du secteur public du pays est donc passé à 8,9%
sur l’année, selon un communiqué du ministère du Budget datant de mai 2012.
Ce dernier chiffre a plus tard été révisé à 9,6%.
L’équipe d’Eurostat a observé
les avertissements divulgués par la région de Madrid pour contrer toute
déviation future de déficit.
L’Espagne et l’Italie prévenues de nouvelles règles
budgétaires
La BBC publiait ceci le 15 novembre : EU warns Spain and Italy over their budget plans
La Commission Européenne, bras exécutif de l’Union
Européenne, a prévenu l’Espagne et l’Italie que leurs budgets 2014 pourraient
de pas être conformes aux nouvelles règles de dette et de déficit.
Les projets budgétaires de la France et des Pays-Bas
viennent d’être inspectés.
Les pays qui ne se plieront pas aux nouvelles règles
pourraient avoir à réviser leurs projets de taxation et de dépense avant de
les soumettre aux parlements nationaux. C’est la première fois que la Commission
prend de telles mesures.
Surveillance budgétaire
Le projet budgétaire de l'Espagne pour l'année risque de
ne pas être conforme, et le pays n’envisage pas, comme l’a expliqué la
Commission, de revenir aux normes financières de l’Union Européenne avant
2016.
D’autres pays risquent d’enfreindre les lois de l’Europe,
dont la Finlande, le Luxembourg et Malte.
Les pays
lourdement endettés qui ont reçu des plans de sauvetage pendant la crise –
Irlande, Chypre, Portugal et Grèce – n’ont pas été inclus dans l’enquête.
Si l’Espagne parvient à atteindre son objectif budgétaire
cette année, ce pourrait être pour des raisons de non-conformité comptable ou
de sous-représentation des dettes régionales.
Attendez-vous à ce que des cas comme celui-ci se
multiplient en 2014, parce que l’Espagne aura non seulement à rattraper son
retard de 2013, mais aussi à s’aligner avec les nouvelles règles qui lui
permettront bien moins de manipulations budgétaires.
Il est important de noter ici que 97% de ce qui reste du
fonds de réserve est investi sur la dette Espagnole. Pensez-vous que cet
investissement ne sera jamais réduit?