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« Si le
relativisme est le mépris des catégories fixes et de ceux qui prétendent être
les représentants d’une vérité objective immorale, alors il n’y a rien de plus
réaliste que les attitudes et les activités fascistes.
Puisque les
idéologies ont une valeur égale, nous, fascistes, en concluons que nous avons
le droit de créer notre propre idéologie et de la mettre en place avec tout
l’énergie dont nous sommes capables ».
Benito
Mussolini, Diuturna
Cette philosophie
que décrit Benito est Fiduciaire, avec un F majuscule.
Dans un régime
fasciste ou étatique, l’Etat se tient au-dessus de tout le reste. Toutes les
valeurs, dont la monnaie, sont ce qu’il les dit être, au point qu’il soit
capable de les justifier par la fraude et la force. Tout ce que fait un tyran
est considéré légal, parce qu’il représente la source ultime de la loi.
Cette vision
est directement opposée au principe de supériorité de la justice qui est
attaché à la loi. Il ne peut y avoir de justice indépendante s’il n’existe
pas de valeur qui transcende le pouvoir humain. S’il n’existe pas de standard
de vérité, alors toutes les idées sont sans valeur inhérente, à moins
qu’elles soient garanties par le pouvoir et la volonté du pouvoir de les
adopter.
Un trillion de
dollars peut être représenté par une dette légale testée par le marché, par
une quantité d’or finie, par une pièce de platine ou par des navets en
décomposition. Toutes ces idées peuvent être vraies, nous dit le sophiste, et
les valeurs sont arbitraires et doivent être déterminées par l’Etat.
C’est ce qui
permet les abus des extrêmes de droite comme de gauche, des étatistes du
continuum socio-politique qui perçoivent le pouvoir comme le bien de tous,
qu’ils soient de gauche ou de droite.
La grande
innovation américaine a été de décréter que certaines valeurs sont évidentes,
qu’elles existent sans contrepartie ou contingent, parce qu’elles ont été
déterminées naturellement par un pouvoir transcendant. Elles peuvent être
différentes en fonction des religions et des pouvoirs transcendants, mais la
subordination de la loi à certaines valeurs transcendantes n’en est pas moins
vérifiable. Et parce que ces valeurs ne tirent pas leurs origines de l’Etat,
elles sont inaliénables.
Nous pouvons
bien entendu discuter des implications, des dimensions et des définitions des
droits et des libertés. Mais nous ne pouvons jamais les laisser de côté comme
l’ont fait les étatistes du XXe siècle, qui pour beaucoup ont par nécessité
adopté une religion d’Etat, sont passés d’un vague athéisme d’Etat à une
mythologie néo-païenne, une croyance qui était l’outil de contrôle de la
pensée officielle.
Ce devrait
être une évidence, mais il est remarquable de noter à quel point il est
facile pour les gens d’oublier les bases de la grande expérience américaine
et des principes qui l’ont inspirée. Elle est la notion philosophique de la
restriction légale du pouvoir du gouvernement jusqu’à sa source et d’un
pouvoir populaire porteur de valeurs et plus grand encore que celui de
l’Etat.
Nous pouvons
certes discuter de la manière dont ces standards peuvent être incorporés dans
la loi, et ce qu’ils devraient représenter dans la pratique. Mais nous ne
pouvons nier le besoin de standards non-arbitraires. La loi ne se suffit pas
à elle-même. Il n’y a pas de forme de légalisme, il n’existe aucune religion
de la loi.
La loi
elle-même doit répondre à des standards d’autorité garantis par le
consentement des gouvernés et la reconnaissance de l’existence d’une force
transcendante.
« S’il
n’existe pas de Dieu, et qu’il n’y a pas de vie après la mort, alors tous les
Hommes ne devraient-ils pas pouvoir faire ce qu’ils veulent ?
Fyodor Dostoevsky, Les frères Karamazov
Une fois de
plus, je n’essaie pas de dire que nous devrions avoir un étalon or per se.
Loin de là. Il y a de nombreuses manières d’établir un étalon et de le
maintenir. L’or n’est qu’une caractéristique d’un étalon externe solide, fait
qui nous est prouvé par son histoire.
Tout peut être
tourné au diabolique, même ce qui est perçu comme bon. Notre système est
capable de corrompre tout ce qui existe, même le nom de Dieu ou notre
Constitution, si nous le laissons faire. Notre hypocrisie ne connaît que peu
de limites, et notre loi a trop souvent été réduite à un simple rituel de
légalité trop éloigné des références de la justice.
Mais ces
choses qui transcendent le pouvoir humain et notre fierté nous rappellent que
nous sommes capables de faire le mal, et que nous ne pouvons pas seuls jouer
le rôle d’arbitres de l’univers.
Mais j’irais
jusqu’à dire que tous les étatistes qui demandent à être perçus en tant qu’autorité
fiduciaire pensent de l’or qu’il représente une entrave qui doit être crainte
et, dans la mesure du possible, contrôlée.
Dans la
conscience privée et l’idée d’un pouvoir plus grand que celui de l’Etat, l’or
nous murmure en silence que quelque chose ne va pas.
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