Selon Otmar Issing, fondateur et
créateur de l’euro, la devise est désormais un “château de cartes” et ne
pourra que “s’effondrer”.
Lors d’un entretien explosif
avec le journal Central
Banking, le Professeur Issing a déclaré qu’un jour, “le château
de carte s’écroulera”, parce que la Banque centrale européenne devient bien
trop importante, et que le système ne peut plus fonctionner sous sa forme actuelle.
L’architecte fondateur de l’union
monétaire nous a expliqué que le rêve de Bruxelles d’un super-Etat européen
finirait par être enseveli sous les ruines de la devise qu’il a lui-même
inventée.
“Si nous voulons rester
réalistes, il ne sera désormais plus question que d’avancer d’une crise à l’autre.
Il est difficile de déterminer pendant combien de temps la situation pourra
encore durer, mais elle ne pourra pas se poursuivre indéfiniment,” a-t-il
annoncé au journal dans une déconstruction remarquable du projet européen.
L’économiste très respecté a
lancé une attaque contre les eurocrates et la chancelière allemande, Angela
Merkel, les accusant d’avoir trahi les principes de l’euro et fait preuve d’une
incompétence scandaleuse quant à sa gestion.
Il s’en est aussi pris à l’idée
de l’établissement d’Etats-Unis d’Europe, et décrété que la tentative d’imposer
un fédéralisme par des voies détournées a fait des fondations de la devise
unique un désordre législatif dans lequel elle s’enfonce aujourd’hui.
Comme c’est souvent le cas
lorsque des personnages respectés s’opposent à l’Union européenne ou à la
BCE, l’entretien a été traité de manière plutôt orwellienne. Il a été complétement
ignoré, notamment en Irlande, au Royaume-Uni et en Union européenne. Une
majorité des médias gérés par les gouvernements sont en faveur de l’Union
européenne, et continuent d’ignorer les risques posés par la devise unique et
l’Union européenne pour les citoyens de l’Europe. L’entretien n’a pas non
plus été rapporté par les médias corporatifs européens, qui tendent aussi à
ignorer toute critique raisonnable de l’Union, de la BCE et de l’euro.
L’interview explosive a uniquement
été mentionnée par les médias de droite et eurosceptiques britanniques, tels
que The Telegraph et The Mail. Une majorité des Européens ne sauront pas qu’Otmar
Issing a émis des inquiétudes légitimes quant aux risques représentés par la
devise qu’ils utilisent dans la vie de tous les jours.
L’effondrement de l’euro semble
inévitable. La question n’est pas de savoir si, mais quand. Je ne me réjouis
pas à l’idée de voir l’effondrement de l’euro porter atteinte à ma famille, à
mes amis, aux peuples et aux entreprises de l’Union européenne.
L’euro fait face à bien plus d’épreuves
que la livre sterling, qui a perdu plus de 43% contre de l’or depuis le début
de l’année. Il ne sera qu’une question de temps avant que les participants
aux marchés cessent de se concentrer sur la livre et s’intéressent à ce qui
arrive à l’euro – après quoi lui aussi traversera une dépréciation similaire.
L’or finira de nouveau par
remplir son rôle premier qu’est de servir de couverture contre la dévaluation
des devises. Comme il a pu le faire ces derniers mois, et tout au long de l’Histoire.