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L’Europe prise dans la tempete

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Published : October 27th, 2011
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L’argent ne pouvait venir que de là où il se trouve : cette leçon qui semble être administrée pourrait être plus largement retenue, alors qu’il est si inégalement réparti, entre régions du monde et au sein de nos sociétés…


Les Chinois viennent donc à la rescousse des Européens, tels des chevaliers blancs. Dans la confusion extrême qui dans la journée d’hier s’amplifiait, l’amorce d’un montage financier a soudainement pris corps, afin de mettre sur pied l’indispensable « pare-feu » à l’extension de la crise européenne. Anticipant sa prise de fonction de quelques jours à la tête de la BCE, Mario Draghi a apporté le coup de pouce espéré en confirmant que la BCE ferait la soudure et continuerait d’acheter des obligations sur le marché secondaire pour éviter le dérapage des taux. Le FMI pourrait prendre la suite, véhicule possible d’une opération qui reste intégralement à monter.


A quelles conditions les pays émergents vont-ils intervenir ? Comment les Américains vont-ils réagir à cette affirmation de leur rôle au sein du FMI ? L’ordre du jour du G20 de la semaine prochaine va en sortir tout bousculé. Les Chinois ont quant à eux tout intérêt à recycler une partie de leurs réserves – euros et dollars – dans le sauvetage de leur premier marché d’exportation, plutôt que d’attendre passivement qu’elles se dévalorisent. En attendant, l’espoir fait vivre.


Cette nouvelle est d’autant plus importante que le crédit dont bénéficie la coalition politique italienne, péniblement parvenue dans l’urgence à un compromis a minima sur les retraites, ne sort pas grandi de l’épisode. L’Italie ne peut plus sortir du collimateur des marchés qui rendent insoutenable pour elle – et pour le FESF – son refinancement dans les trois ans à venir de 600 milliards d’euros de dette. Quant à la suite, la question n’est plus de savoir who’s next ? (à qui le tour ?), mais de se demander qui va pouvoir ensuite échapper à la tempête. Quelle raison y aurait-il à ce qu’elle prenne fin et qu’après la pluie vienne le beau temps ?


Avec les banques, cela coince sérieusement. Elles multiplient les conditions à leur acceptation volontaire d’une nouvelle décote de la dette grecque, en exigeant des contreparties de tous ordres. Tout en affichant un pourcentage de décote destiné à faire impression – sur lequel il y avait cette nuit encore désaccord – ces modalités d’échange de titres réduisent considérablement leurs pertes et les étalent, ce qui à contrario diminue la remise de peine des Grecs. Finissant par rendre inopérant l’ensemble de l’opération financière.


La résistance des banques européennes est révélatrice des rapports de force et de leur volonté de ne pas céder aux injonctions qui leur sont faites. Une fois de plus, le monde financier est en train de faire une démonstration sans équivoque : comme à propos de la régulation financière qu’il s’acharne à bloquer, il impose sa vision au nom de ses intérêts propres, sans plus se soucier des conséquences. Tout au plus affiche-t-il sa volonté – comme le font les banques françaises – de faire son affaire de la recapitalisation, sans rien demander à personne ; ce qui ne se révélera exact que pour les plus vaillantes d’entre elles, et encore, à condition que le niveau de recapitalisation requis reste complaisant, ce qui est le cas. Si l’on comprend bien, cela leur donne le droit de faire ce qu’elles veulent par ailleurs, chacun reste maître chez soi en quelque sorte.


Ces plats nous sont servis accompagnés d’une sauce douteuse. Au nom d’une relance de l’Europe dont il est fait grand cas et qui se résume à une intégration plus poussée des politiques budgétaires et fiscales, destinée à prioritairement réduire la dépense publique. Des mots sont lâchés : fédéralisme, gouvernance économique… autant d’habillages destinés à masquer le trou de la trappe à liquidités dans laquelle l’Europe toute entière va finir par tomber pour y rejoindre le Japon, qui n’est jamais parvenu à en sortir. L’économie européenne est dans une spirale descendante, marquée aujourd’hui par la menace de la récession, qui va aggraver la crise financière, sans le relais d’une banque centrale comme au Japon. Combien de temps cela va-t-il être tenable ?



Billet rédigé par François Leclerc

 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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