L’improbable au service de l’insatiable par Jesse

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Published : November 10th, 2015

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« Avec seulement vingt millions de pièces, et trois à quatre centaines de millions de billets papier en circulation, publics comme privés, rien de plus n’est nécessaire qu’une panique générale, produite soit par des faillites, des invasions ou d’autres évènements quels qu’ils soient, pour que le tissu visionnaire devienne poussière, et prouve que le papier est pauvreté, qu’il n’est que le fantôme de la monnaie, et non la monnaie véritable. »

Thomas Jefferson, Lettre à Edward Carrington, 1788

« Les gens critiquent le métal physique parce qu’il n’offre aucun rendement. Mais il y a une raison pour laquelle tous les autres actifs en génèrent ; ils offrent une compensation face au risque d’obsolescence, aux cycles économiques et aux risques manageriels, contre toutes ces choses dont l’or ne souffre pas.

Je ne suis pas un avocat de l’or, mais il y a une raison pour laquelle l’humanité a eu tendance à se tourner vers l’or en tant qu’alternative aux devises créées par l’Homme – il est le seul actif qui puisse durer indéfiniment. »

Matthew McLennan, First Eagle Funds

Le spectacle du capital de l’économie globale faisant des pirouettes sur la moindre décision d’un banquier américain, ou peut-être encore celle du vice-roi de Wall Street, quant à la hausse symbolique des taux d’intérêt, liée à une avalanche de contrats papier éparpillés au travers du monde entier en le nom de l’éphémère conceptuel et des promesses politiques, est très certainement l’une des choses les plus étranges que nous ayons pu voir au sein de la société moderne. Plus encore au vu de la nature ataviste de l’Homme, à une heure où des corporations, ces Béhémoths sans âme, errent librement sur terre et sur mer.

A l’apogée de l’Empire britannique, il n’est pas certain que la Reine Victoria elle-même ait détenu un tel pouvoir. Ce genre de discrétion individuelle n’est pas sans rappeler en revanche la barbarie d’ères plus lointaines, de l’Egypte des Pharaons, des hordes mongoles, ou des cultes des Dieux qui se nourrissaient du cœur encore battant de sacrifiés humains.

Tel est le pouvoir de la religion moderne des marchés, et avec lui ceux qui remplaceraient Dieu pour laisser libre cours à l’imagination délurée de leurs désirs et volontés les plus fous.

Les générations futures nous prendront pour des timbrés.

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