L’Incomparable fût
découvert en République démocratique du Congo
(anciennement Zaïre) à Mbuji Mayi en 1980. La pierre brute pesait 890 carats et
fût trouvée par une fillette jouant sur un amat
de gravats prés de la maison de son oncle. Les gravats avaient
été collectés prés d’une vieille mine non
loin de la MIBA Diamond Mine et avaient
été rejetés pendant le processus de
récupération car considérés comme trop volumineux
pour être scannés. La fillette donna la pierre à son
oncle qui la vendit à des marchands de diamants locaux, qui à
leur tour vendirent le diamant à un groupe d’acheteurs Libanais
officiant au Kinshasa. Le diamant brut de 890 carats fut alors vendu a De Beers avant d'être acheté par Donald Zale pour Zale Corporation, une
chaîne de joailliers basée a Dallas, en association avec Marvin Samuels (Premier Gems
Corporation) et Louis Glick, tous deux figures de
proue de l'industrie diamantaire a New York.
La pierre comportait de nombreuses
irrégularités avec des fissures et des cavités. Tailler
le diamant fût un processus en lui-même de quatre années.
Avant d’être taillée la pierre n’affichait aucune
variation de couleur mais les morceaux qui s’en détachaient
montraient différents types de couleurs d’un jaune profond
à un jaune pâle en passant par le brun. Ces fragments de couleur
brunâtre provenaient de la partie la plus sombre de la pierre, mais
dût à l’enlèvement de ces parties sombres, le corps
de la pierre garda une teinte jaune.
L’Incomparable sous sa forme
brute de 890 carats à gauche, la version taillée et
définitive du diamant dans son ornement d’or
La tâche de visualiser la coupe
de la pierre fût donnée à M. Marvin Samuels
(à l’époque copropriétaire du diamant avec Donald Zale de Zale Jewellers & Louis Glick),
connu pour son expérience et ses expertises dans la taille de gros
diamants. Mais ce diamant montra son lot de problèmes et de
difficultés. Sa forme de base était extrêmement
irrégulière : plus épaisse à une
extrémité et plus fine à l’autre, enfoncée
et criblée de petits trous d’un côté, striée
de l’autre. La surface était également très
abîmée avec de nombreuses crevasses, de cavités et de
fissures. Après qu’une partie de la surface fût polie et
que l’intérieur de la pierre fût ouvert pour inspection il
se révéla être exempt de toutes intrusions.
Lors de son examen Sampson
White réalisa que la pierre n’avait pas été
uniformément colorée, mais contenait des zones
extraordinairement colorées. Ce qui veut dire que le diamant a
été composé de différentes couches de
différentes couleurs correspondant aux changements dans son
environnement lors de sa croissance. Lors d’une étape de sa vie
le diamant fût sans couleur, puis la nature a ajouté une
épaisseur de jaune pâle suivi de teintes ambrées.
Quatre années furent
nécessaires pour étudier et tailler le diamant. Ses
propriétaires durent faire face à un important dilemme :
devaient-ils tailler la pierre de façon à obtenir un diamant
qui surpasserait le Cullinan I (530,20 carats) ou
façonner une pierre précieuse plus petite mais qui ne
contiendrait aucune inclusion ? Cependant lors de la deuxième
année d’étude du diamant M.Samuels
et ses collaborateurs surent qu’il fallait renoncer à tout
espoir de surpasser le Cullinan I en dépis de tous ceux qui continuèrent
à disputer la taille au détriment de la perfection.
Des fragments de l’Incomparable
furent taillés 14 autres diamants dont le plus volumineux en forme de
losange pèse 15,66 carats, les autres sont de tailles variables pesant
6.01, 5.28, 4.33, 3.45, 3.32, 3.31, deux pesant 2.74, 1.99, 1.74, 1.63, 1.52,
et le dernier 1.33 carats.
La plus grosse partie de la pierre
brute originale pèse désormais 407.48 carats, elle mesure
53.90x35.19x28.18 mm, elle fût graduée en 1988 par le Gem Trade Laboratory Incorporated en tant
que pierre précieuse en forme d’écusson, clarté
sans défaut interne de couleur brun-jaune vif.
Sa forme triangulaire inhabituelle
donna l’idée à son tailleur Marvin Samuels
de la nommée « Triolette »
L’Incomparable avec ses pierres
satellites.
L'Incomparable
fut dévoilé a l'occasion du 75e anniversaire de la Zale Corporation en novembre 1984. Peu après, il
fut exposé dans le département d'histoire naturelle au Smithsonian Institute à Washington.
Lors de sa mise aux enchères a
New York en 1988, il fut le plus grand diamant jamais présenté
en vente publique. Il fut retiré des enchères pour n'avoir pas
atteint le prix de réserve (20 millions de dollars). En novembre 2002,
il connut le même sort lors de sa vente sur EBay.
Louis Glick
doit encore être en sa possession aujourd'hui.
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