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L’inconséquence n’est pas non plus une stratégie

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Published : August 01st, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Le gouvernement espagnol persiste : « Il n’est pas prévu que l’Espagne demande de l’aide au fonds [pour qu’il achète de sa dette]. Cela ne s’est pas produit et ne se produira jamais ». Outre son caractère imprudent, cette affirmation péremptoire de Inigo Fernandez de Mesa, le secrétaire général du Trésor, a une signification : cette obstination revient à continuer d’emprunter sur le marché à des taux très élevés, à enchérir le coût de la dette et à accroître la peine des Espagnols en la rallongeant sans savoir jusqu’à quand. Pour démontrer quoi ?


Il y a quelques jours, David Cameron avait pris moins de gants – mettant sur les dos de pronostiqueurs défaillants son insuccès sans pour autant dévoiler son propre pronostic – en annonçant non sans désinvolture : « Il ne me semble pas que le relâchement de la pression soit pour bientôt ». Devant bientôt être suivie par la Grèce, le Portugal et l’Irlande, l’Espagne a déjà bénéficié d’une année de grâce pour revenir dans les clous. Partout l’étalement dans le temps du désendettement et le renforcement de l’austérité qui l’accompagne sont les seules promesses qui restent disponibles, à condition qu’il n’y ait pas d’accident de parcours comme ceux que l’on tente d’éviter un ce moment.


Un ballet de conciliabules se poursuit à un rythme soutenu entre capitales européennes, en préparation de la réunion de jeudi de la BCE dont on attend des éclaircissements sur les propos assurés mais flous de Mario Draghi, qui ambitionne de « faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’euro ». Mais encore ? Timothy Geithner, le secrétaire d’État au Trésor américain, poursuit ses consultations européennes tous azimuts dont rien ne filtre. On ne fera pas de pari sur les fluctuations du débat, et pas davantage sur la durée de la détente relative enregistrée sur le marché obligataire.


Comme toujours, des phénomènes souterrains sont à l’œuvre, qui en disent plus que les petites phrases des dirigeants européens, surtout quand elles ne sont pas relevées. Mario Draghi a en effet mis en garde à propos de la « fragmentation financière » enregistrée en Europe, sans que cela suscite de curiosité. Qu’a-t-il voulu dire ? Il faisait référence à l’accélération de ce que Morgan Stanley a de son côté appelé « la balkanisation du marché bancaire » dans une récente étude qui tente de faire le point à ce sujet. Les banques allemandes, mais également françaises, se délestent autant qu’elle le peuvent des actifs des pays exposés qu’elles détiennent, Italie compris ; c’est leur manière de se préparer à l’éclatement de la zone euro, au cas où… Pour ce dernier pays, selon l’étude, les banques allemandes ont réduit de 25% leur exposition aux secteurs privé et public en moins de cinq mois depuis le début de l’année. L’année dernière, c’était seulement de 7%.


Comme le remarque Morgan Stanley, cela fragilise davantage la zone euro, en substituant un danger à un autre : plus les banques d’un pays détiennent de sa propre dette, plus elles sont vulnérables à la hausse des taux et à la baisse de la valeur de ces titres qui en résulte. C’est typiquement la situation des banques espagnoles, italiennes, portugaises, grecques et irlandaises et cela constitue un fort risque systémique.


Une fois encore, on constate que le système bancaire est le moteur principal de la poursuite de la crise européenne de la dette : en cherchant à se protéger, il annonce les prochains épisodes de celle-ci. Dans le cas présent, il accentue la possibilité d’un éclatement de la zone euro, dont il subirait en retour les conséquences malgré toutes ses précautions.


Le fonds de soutien aux banques d’une « Union bancaire » en projet et aux contours très flous vise à financer les banques, mais il se heurte à deux tabous : la mutualisation de la dette privée, comme le gouvernement allemand n’a pas manqué de le souligner, et l’intervention de la BCE afin d’abonder un fonds que les banques ne pourront mettre par leurs seuls moyens au niveau requis, pas plus que les États d’ailleurs. Tous les montages successifs qui sont proposés se heurtent au même obstacle : ils ne sont jamais à la hauteur de la situation, et cela continue.


Le pas qui a été accompli en accordant tardivement au renflouement des banques l’attention qu’il aurait mérité de se voir accorder depuis le début de la crise a comme conséquence d’encore grossir le volume global de la dette qu’il faut financer pour la résorber ensuite. Aucune avancée n’a parallèlement été accomplie sur cette question. Plus le temps passe et plus la situation économique se détériore, moins il y aura d’autre solution qu’une intervention massive de la BCE ou une restructuration d’ensemble de la dette publique. Cette dernière impliquerait la création d’une agence européenne de la dette et l’émission d’euro-obligations échangées avec les titres actuels après dépréciation.


Décidément non, il ne semble pas que le relâchement de la pression soit pour bientôt !



Billet rédigé par François Leclerc



Son livre, Les CHRONIQUES DE LA GRANDE PERDITION vient de paraître


Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.


 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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en resume ils nous preparent le terrain pour nous faire avaler l implosion de l euro! allez barack tu vas gagner ton pari l eoro avant le dollars! non mais c est qui le grand frere! et obby attention aus petits yuans yuans ils vont bientot te poser un gros gros probleme si ce n est deja commence!
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en resume ils nous preparent le terrain pour nous faire avaler l implosion de l euro! allez barack tu vas gagner ton pari l eoro avant le dollars! non mais c est qui le grand frere! et obby attention aus petits yuans yuans ils vont bientot te poser un gr  Read more
fransou - 8/1/2012 at 2:34 PM GMT
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