Selon les dires du gouverneur
de la Banque fédérale de Minneapolis, Kocherlakota,
la Réserve fédérale peut poursuivre son programme de stimulation de
l’économie des Etats-Unis, puisque l’inflation ne représente qu’une menace
très limitée. « Je ne serais pas surpris de voir un taux d’inflation
inférieur à 2% au cours de ces quatre prochaines années, jusqu’en 2018. Nous
avons donc une marge de manœuvre importante en matière de politiques
monétaires, et pouvons continuer de stimuler la demande sans générer trop
d’inflation ».
Le taux de croissance annuel
de l’Indice des prix à la consommation (ICP) s’élevait à 1,7% en août, contre
2% en juillet. Selon mes estimations, le taux de croissance annuel de l’IPC
devrait se trouver aux alentours d’1,4% en décembre. En décembre 2015, il
devrait être d’environ 0,6%.
Une
hausse de la demande génère-t-elle une hausse de l’offre ?
Il semblerait que le
gouverneur de la Banque fédérale de Minneapolis soit d’avis qu’en stimulant
la demande en biens et services - en gonflant la masse monétaire – il soit
possible de renforcer la croissance économique. Il est d’avis qu’en
renforçant la demande en biens et services, la production de biens et de
services pourra augmenter. Mais pourquoi serait-ce le cas ?
Si, en gonflant la masse
monétaire, il était possible de renforcer la croissance économique, alors il
serait aussi possible de créer de la richesse réelle et de générer une
prospérité économique éternelle.
Cela signifierait aussi que la
pauvreté dans le monde aurait pu être éradiquée il y a bien longtemps. Après
tout, un bon nombre de pays disposent aujourd’hui de banques centrales
capables d’imprimer de la monnaie en de grandes quantités. Et pourtant, la
pauvreté existe encore.
Malgré les politiques mises en
place en 2008 et des taux d’intérêt proches de zéro, les législateurs de la
Fed semblent peu satisfaits de la reprise économique. Notez que les bilans de
la Fed, qui s’élevaient à 0,87 trillion de dollars en janvier 2007, sont
passés à 4,4 trillions de dollars en septembre de cette année.
La
production est génératrice de demande
Je suggère qu’il n’y ait pas
de catégorie indépendante appelée demande. Avant qu’un individu puisse
exercer une demande pour des biens et services, il doit pouvoir produire
d’autres formes de biens ou services utiles. Une fois ces biens et services
créés, les individus peuvent exercer une demande pour les produits qu’ils
désirent. Ils y parviennent en échangeant des produits contre de la monnaie, qui
à son tour est échangée contre les biens désirés. Notez que la monnaie sert
ici de moyen d’échange – elle ne produit absolument rien. Elle permet
l’échange d’un produit contre un autre. Toute politique qui génère un
gonflement de la masse monétaire représente l’échange de rien contre quelque
chose, une diminution de la richesse réelle.
La croissance économique – la
production de capital réel - requiert le retrait de tous les facteurs qui
minent le processus de génération de capital. L’un des facteurs négatifs qui
minent la génération de capital réel est la politique monétaire employée par
la banque centrale, qui stimule la demande sans production préalable de
capital. Une fois qu’il ne sera plus possible de générer de la monnaie à
partir de rien, la diversion de richesses depuis les générateurs de capital
vers les bulles prendra fin. Les générateurs de capital se retrouveront avec
plus de financements, ce qui leur permettra de renforcer le processus de
génération de capital (et de générer une croissance économique).
La demande artificielle détruit le
capital
La stimulation artificielle de
la demande par le gonflement de la masse monétaire dilue la richesse réelle.
Plus d’individus accèdent à cet ensemble de richesses sans apporter quoi que
ce soit en échange. On parle alors d’appauvrissement économique.
Plus les politiques de la Fed
resteront en place, plus il sera difficile pour les générateurs de capital de
générer du capital réel et prévenir le capital réel d’être dilué.
Le fait que le taux annuel de
l’IPC diminue ne signifie pas que les politiques de la Fed n’auront pas de
conséquences. Peu importe l’inflation monétaire, un gonflement de la masse
monétaire revient à l’échange de rien contre quelque chose, et donc à un
appauvrissement.