nombres aux 31 décembre 2013 et 2012
(en millions d’euro)
1. "Réserves de change" (or+"monnaies
étrangères"+FMI)
2013
68 217 + 34 257 + 17 023 = 119 497
2012
98 751 + 38 660 +18 119 = 155 530
- "Variation d'évaluation" (poste du passif).
2013
52 037 + 7 002 + 21 901 = 80 940
2012
85 050 + 5 750 + 22 007 = 112 807
- "Réserves de change" nettes.
2013
2012
38 557
42 723
2. Billets.
2013
2012
178 854
170 641
3. Montant total de l'actif/passif du bilan comptable:
2013
2012
550 006
731 781
- Montant total de l'actif/passif net de la "variation
d'évaluation":
2013
2012
469 066
618 974
4. Résultat net (Rn)
2013
2012
2 441
3 146
- Capitaux propres (Kp)
2013
2012
6 838
6 200
Source: Banque
de France 2014
En aucun cas, ces résultats comptables ne permettent de dire que la Banque de
France contribue à quelque stabilité économique que ce soit.
Tout porte à faire penser qu'au contraire, elle est un déstabilisateur par
excellence.
Quelques éléments de justification.
1. Montant total du bilan comptable.
Le total du montant du bilan comptable fait apparaître une diminution
significative de son nombre en 2013 par rapport à celui de 2012, de:
25%
et, ajustée de la variation d'évaluation, la diminution a été de:
24%.
Ces montants sont très importants et ne sauraient montrer ce que les
banquiers centraux - en l'espèce, celui de la France - font valoir, à savoir
leur rôle économique stabilisateur.
Des variations de cet ordre expliquent, au contraire, la crise qu'ils se
satisfont de faire fonctionner et perdurer.
2.
Les "réserves de change".
Cette
diminution globale du montant du bilan comptable va de pair avec une
diminution de la rubrique "or" de l'actif de celui-ci de:
31%
et avec une diminution de la rubrique "réserves de change" de:
23%
Ajustée de la "variation d'évaluation", la diminution de la
rubrique "réserves de change" du bilan passe à:
10%.
Cela reste un taux fort.
3.
Les billets.
Rappelons
que les billets en question sont des billets de banque monopolisés et
obligatoires pour vous et moi.
Ils sont situés au passif du bilan comptable.
Si les billets ont connu une faible augmentation de montants (de l'ordre de
4,8%), rapportés à la rubrique "or", ils attestent d'une très forte
augmentation:
de
73% à 162%.
Rapportés aux "réserves de change", ils connaissent une forte
augmentation:
de
9.7% à 50%.
Certes, la Banque n'a pas l'obligation de convertir, à la demande, à taux
fixe, les billets en or ou en "réserves de change" comme cela a été
le cas jusqu'à la décennie 1930 (cf. ce texte
de mai 2011 sur la convertibilité monétaire).
Pour autant, les comportements des gens qui pourraient être amenés à cette
volonté échappent totalement à l'emprise de la Banque.
Et ce qui est interdit aujourd'hui peut se révéler gravissime demain et à son
désavantage.
Rapportés au montant de l'actif/passif du bilan comptable, c'est encore, pour
les billets, une augmentation significative:
de
23,3% à 32,5%.
Rapportés au montant de l'actif/passif net de variation d'évaluation, c'est
une augmentation comparable:
de
27,6% à 38,1%.
Bref, ces nombres reflètent un véritable capharnaüm.
A ces éléments du capharnaüm, est à ajouter la façon dont la Banque centrale
européenne et les Banques centrales nationales ajustent leur quantité de
billets (cf. ce texte édifiant de août 2010).
4.
Le seigneuriage.
Le
seigneuriage de la Banque de France se porte bien, mais comparé à 2012, il
est en forte diminution puisqu'il est passé:
de € 3 146 à 2 441
millions.
Comparé aux capitaux propres du bilan, le rapport "revenu net/capitaux
propres" témoigne d'une baisse:
de
50,7% à 35,7%.
qu'on ne peut pas sous-estimer même si le taux obtenu est encore important.
Soit dit en passant, selon Vilfredo Pareto, en
1896-97:
« Au Moyen-âge, les rois et les seigneurs furent très jaloux de leur
privilège de battre monnaie, et ils en tiraient de bons revenus. » (Pareto,
1896-97, §379).
On voit qu'il en est encore ainsi aujourd'hui.
5. Un dernier mot.
Où tout cela va-t-il mener la Banque? Et ses conséquences économiques?
L'avenir
le dira.
Une chose est certaine: la Banque de France n'est pas le stabilisateur
économique que certains veulent bien dire, bien au contraire.
Pour l'instant, tous ces résultats peuvent être comparés à ceux présentés par
le passé, par exemple, en mai 2010 (cf. le
texte): ils accentuent encore l'instabilité économique que la Banque provoque.