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« Le
passé n’est qu’un prologue » - William Shakespeare, La Tempête
Les graphiques
ci-dessous témoignent de l’incroyable performance de l’or au cours des
quatorze premières années du XXIe siècle. Les investisseurs s’attendent à
voir arriver un nouveau Lundi noir, un effondrement bancaire ou monétaire
général, une dépression similaire à celle des années 1930 ou encore une
inflation soudaine et virulente, et s’y préparent en achetant des pièces et
des barres d’or pour garantir leur portefeuille. Gold Cartography
101 témoigne de ce passé. Mais nous pourrions tout aussi bien en tirer un
aperçu de l’avenir.
Les incertitudes qui
ont influencé la demande en or au cours de la décennie passée sont encore
présentes aujourd’hui. A dire vrai, certains analystes pensent que les
politiques monétaires globales actuelles nous mèneront vers une crise
économique pire encore que celle que nous avons traversée en 2007-08.
« Concentrer tous les efforts politiques sur l’inflation plutôt que sur
des réformes structurelles pour alimenter la croissance », a expliqué
Paul Singer, un gestionnaire de fonds très respecté, « finira
potentiellement par être perçu comme l’une des plus importantes désillusions
de masse de l’histoire économique et des politiques monétaires dans le monde
développé ». Une désillusion de masse, dois-je ajouter ici, précède
souvent un évènement
du cygne noir.
Ces graphiques ont été
créés avec les nouveaux investisseurs en tête. Bien que la rivière de
l’analyse du marché de l’or soit large et profonde sur internet, une partie
de ce contenu est dévoué directement au caractère le plus basique de la
possession d’or.
Ce
premier graphique nous donne un aperçu rapide du taux de rendement annuel de
l’or de 2001 à 2014. Un investissement de 100.000 dollars fait en 2001 aurait
aujourd’hui une valeur marché de 440.00 dollars, et ce malgré la correction
survenue au cours de ces deux dernières années. Le taux de retour annuel
moyen est d’un peu plus de 12% sur la période. Les actions ont enregistré sur
la même période (avec un Dow à 18.000 points) un rendement annuel moyen de
moins de 4%. Gardons également à l’esprit que sur la période, les actions ont
traversé deux marchés haussiers, alors que l’or n’en a traversé qu’un seul.
Un retour annuel de 12% dans un environnement dénué de rendements est phénoménal.
Ce
second graphique est une magnification du premier. Il présente les gains
annuels de l’or sur le même mois au cours de l’année passée. Son caractère le
plus intéressant est qu’il présente des pics directement liés aux périodes de
stress économique et financier. S’il est une leçon que nous devrions tirer de
ce graphique, c’est que le meilleur moment d’acheter de l’or est en période
de calme, alors que le marché décline ou stagne. Les gains annuels les plus
importants - dans certains cas jusqu’à 60 ou 70% - ont été enregistrés alors
que de l’or a été acheté lorsqu’il était à la baisse. Ces pics ont été
accompagnés d’une hausse de la demande en or, aux Etats-Unis comme à
l’étranger, et les ateliers monétaires nationaux ont parfois dû tourner jour
et nuit pour pouvoir satisfaire cette demande.
Ce
troisième graphique nous montre une analyse fondamentale qui guide beaucoup
les investisseurs professionnels et gestionnaires de fonds. Un taux de
rendement réel – mesuré après inflation – est essentiel à la préservation du
capital au fil du temps. Comme vous pouvez le voir dans ce graphique, il n’y
a pas eu de retours réels enregistrés
par l’épargne en dollars et les instruments à fort taux de rendement depuis
2007-08, et avant cette date, ils n’étaient que très fables. (Les zones en
bleu reflètent un taux de rendement réel négatif). En conséquence, les
investisseurs se sont vus obligés de prendre des risques – une circonstance
malheureuse qui ne fait qu’accroître les pertes spéculatives et argumente en
faveur de la diversification des actifs sur l’or.
Ce
quatrième graphique nous présente le taux de rendement réel de l’or
enregistré depuis 2000. Sous les circonstances économiques actuelles, rien ne
semble favoriser la diversification sur l’or autant que ce graphique. Il ne
demande aucun embellissement. Les zones en doré au-dessus des barres rouges
de l’indice des prix à la consommation reflètent le taux de rendement réel
(voyez le commentaire sous le premier graphique).
Ce
cinquième graphique démontre la viabilité de l’or en tant que protection
contre la déflation. Pendant la Grande dépression des années 1930, le prix de
l’or était fixé à 20,67 dollars par once, puis à 35 dollars par once en 1933.
Quand le niveau de prix général a baissé, l’or a gagné du pouvoir d’achat
grâce à ces repères fixes. Un deuxième avantage de la possession d’or sous
des circonstances déflationnistes est le statut du métal comme actif qui ne
soit pas simultanément l’obligation d’un autre. Parce qu’il est un actif que
l’investisseur détient hors du système financier, il ne présente pas de
risque de contrepartie au même titre que les dépôts bancaires, les rentes,
les actions, les obligations et les autres actifs financiers. En tant que
tel, il pourrait bel et bien être la couverture idéale en période de
déflation.
Ce
sixième graphique isole un récent bénéfice de la propriété d’or qui n’est pas
encore largement connu ou publicisé – sa capacité d’offrir une protection
efficace en période de désinflation. A mesure que des bulles sur les actifs,
des effondrements d’institutions financières et des crises de la dette
systémiques et souveraines se sont développés au cours de cette dernière
décennie, l’or s’est montré capable de maintenir sa valeur en période de désinflation.
Pendant les années 2000 – une période indiscutablement désinflationniste –
l’or est passé de 300 à plus de 1.900 dollars par once en 2011, soit un gain
de plus de 600%. Depuis lors, il a quelque peu reculé. Au début 2015, il se
situe aux alentours de 1.300 dollars par once – ce qui représente toutefois
une hausse de 400% depuis le début du siècle.
Ce
septième graphique montre l’utilité de l’or pendant une période qui se situe
entre l’inflation et la déflation – la stagflation. Le président Ronald
Reagan est célèbre pour avoir mis ensemble le taux de chômage et le taux
d’inflation pour fonder ce qui a été baptisé l’indice de misère. A mesure que
l’indice de misère augmentait au fil du siècle, il en est allé de même pour
le prix de l’or. Le graphique ci-dessus établit l’or comme étant une
couverture efficace contre la stagflation, en plus de protéger ses
propriétaires de l’inflation, de la déflation et de la désinflation. L’indice
de misère a plus que triplé en dix ans, mais l’or, comme nous le montre le
graphique, a été multiplié par 16.
Ce
huitième graphique démontre la valeur de l’or en période d’hyperinflation.
Les chiffres que vous voyez à gauche ne sont pas une erreur. Sous la
république de Weimar, l’or se vendait pour 118,23 milliards de marks par
once. En 1918, son prix était de 87 marks par once. Les prix au gros sont
passés de 2,34 à 725,7 milliards de points de base en cinq ans. Au plus
profond de la crise, les prix doublaient tous les deux jours – un taux
d’inflation presqu’inimaginable. L’épargne d’un individu ne pouvait pas
permettre d’acheter un journal. Et comme vous pourrez le voir dans le
graphique, ceux qui ont converti leurs marks en or dès le début ont pu sauver
leur épargne. Ceux qui ne l’ont pas fait ont été les victimes des forces
destructrices de l’hyperinflation.
Ce
neuvième graphique illustre la relation entre la croissance de la base
monétaire (aussi connue sous le nom de quantitative easing)
et le prix de l’or. Le quantitative easing, comme
vous le savez certainement, est un terme politiquement correct qui signifie
impression monétaire, un processus qui finit ultimement par une
hyperinflation du type de celle qu’a traversée l’Allemagne et qui est décrite
par le graphique précédent. Le point le plus intéressant du graphique 9 est
la divergence soudaine et inexplicable entre les deux ensembles de données
dès 2013. Cette divergence, de mon humble avis, présente une opportunité
d’achat alléchante pour les accumulateurs d’or sur le long terme, que les
programmes actuels d’impression monétaire génèrent ou non une inflation
incontrôlable. Bien que certains puissent trouver dans ce graphique un lien
direct entre l’or et le quantitative easing, je
perçois les deux comme répondant au même stimulus, c’est-à-dire une mauvaise
économie. Les banques centrales réagissent en imprimant de la monnaie. Les
investisseurs réagissent en achetant de l’or. Bien que la Réserve fédérale
ait pour le moment mis fin à son programme de quantitative easing, rien n’indique qu’elle ne le remettra pas en
place dans le futur.
Ce
dixième graphique est peut-être le plus important de tous, puisqu’il aide le
nouvel investisseur à comprendre quelle sorte d’économie gouvernera dans
l’avenir proche les portefeuilles d’investissement. Quand les Etats-Unis ont
abandonné l’étalon or en 1971 et laissé les devises flotter les unes par
rapport aux autres, l’ère des expériences monétaires des banques centrales a commencé.
Nous y sommes encore aujourd’hui. Prédire l’avenir de l’économie et des
marchés financier avec un quelconque degré de fiabilité dans un environnement
fiduciaire est problématique, sinon impossible. C’est cette aura permanente
d’insécurité économique qui a alimenté la demande en or depuis les années
1970 et l’a porté jusqu’à des niveaux records en 2008. L’ancien gouverneur de
la Fed, Alan Greenspan, qui comprend parfaitement la nature des expériences
monétaires, a récemment dit que « l’or est un actif sur lequel placer
son argent aujourd’hui, compte tenu de sa valeur en tant que devise
extérieure aux politiques conduites par les gouvernements ». Jusqu’à ce
que le système monétaire soit de nouveau mis d’aplomb, la propriété d’or sera
une priorité pour les investisseurs publics comme privés – et partout dans le
monde.
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