On ne le répètera jamais assez : il est bien plus judicieux
d’investir dans des pièces en métaux précieux plutôt que dans des lingots, ne
serait-ce que pour leur liquidité plus aisée ainsi que pour la prime qui leur
est généralement rattachée, augmentant souvent sensiblement leur valeur
au-delà même de la quantité de métal qu’elles contiennent. Pour autant,
toutes les pièces d’or ou d’argent ne se valent pas, et certaines peuvent même
se révéler plus intéressantes que d’autres.
Qu’elles soient en or ou en argent, la plupart des pièces
sont généralement considérées comme des monnaies de collection ou
d’investissement, mais quelques unes se trouvent avoir véritablement cours
légal, c’est à dire qu’elles sont admises ou utilisées comme moyens
de paiement sur le territoire d’un État souverain ou d’un groupe d’États
souverains. C’est le cas par exemple de l’Australian Nugget, du Krugerrand,
de l’Eagle US, du Maple Leaf canadien ou encore de la Vera Silver « Zanzibar ».
Une réserve de valeur liquide et facilement négociable
Comme dit plus haut, le premier intérêt de ces monnaies, c’est qu’elles
ont cours légal et donc qu’elles peuvent donc être utilisées en
règlement d’un achat ou d’une dette (libellés dans la même unité
monétaire) ou échangées contre leur contrepartie en n’importe quelle autre
devise sur la base de leur valeur nominale. Mais cet avantage reste limité et
même si cela peut se révéler particulièrement utile en cas de besoin urgent
de liquidités, ce n’est pas la meilleure façon d’utiliser ces pièces. Car
leur principal qualité c’est bien évidemment d’être composées d’or ou
d’argent pratiquement pur (entre 99 et 99,9 % pour l’or et jusqu’à
999,5 ‰ pour l’argent), constituant ainsi une formidable réserve de valeur en
cas de dévaluation monétaire, de crise financière et même de troubles
stratégiques ou politiques graves.
Une fiscalité avantageuse
Néanmoins, là encore, n’importe quelle pièce d’or ou d’argent ferait
l’affaire. Le petit plus non négligeable avec les pièces ayant cours légal
réside en fait dans la fiscalité qui leur est appliquée. En
effet, non seulement la TVA ne s’applique pas à l’achat (ce qui peut en
revanche être le cas avec certaines monnaies de collection) mais il n’y a pas
non plus de taxe forfaitaire à la revente pour les transactions inférieures à
5 000 €.
Et si la transaction dépasse 5 000 €, c’est le régime de droit commun qui
s’applique : 34,5 % de prélèvement sur les plus-values avec abattement de 10%
au-delà de la deuxième année de détention et exonération totale après la 12e
année.
Au final, la diversification de son épargne dans les pièces d’or
ou d’argent est une très bonne chose, mais avec les pièces ayant
cours légal (comme la Philharmonique de Vienne qui est la seule pièce
d’investissement libellée en euros), il est en outre possible de
« s’épargner » les désagréments d’une fiscalité toujours plus
contraignante à l’encontre des citoyens les plus prévoyants.