L’interventionnisme monétaire n’est pas du capitalisme

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Published : January 07th, 2011
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Qu’est il arrivé au Tigre Celte ? III



Il y a un point crucial qu'il faut bien comprendre dans tout ceci, et que les illettrés économiques ont systématiquement tendance à ignorer: un système financier qui permet à des banques et autres institutions financières de faire de nombreux prêts très risqués avec des fonds qu'elles ne possèdent pas vraiment (c'est-à-dire par un effet de levier), sous la protection d'une garantie de l'État que tous ces fonds seront remboursés en cas de pertes, N'A RIEN À VOIR AVEC LE CAPITALISME OU LE LIBÉRALISME ÉCONOMIQUE.

          Dans un système véritablement capitaliste, une organisation étatique, la banque centrale, ne pourrait pas créer du capital à partir de rien, réduire artificiellement les taux d'intérêt et inonder les marchés de « liquidités », comme l'ont fait la Fed, la Banque centrale européenne et à peu près toutes les banques centrales du monde à divers degrés ces dernières années.

          Les banques commerciales seraient obligées de garder des réserves beaucoup plus élevées et de ne prêter que des fonds qui leur ont été confiés pour investir, et non des dépôts à vue. Les gouvernements n'encourageraient pas les banques à prêter à des acheteurs de maison insolvables en subventionnant les hypothèques. Ils ne garantiraient par ailleurs aucun dépôt, prêt ni investissement, et ceux qui perdent de l'argent avec des investissements trop spéculatifs seraient obligés d'en subir eux-mêmes les conséquences au lieu d'être renfloués par les contribuables.

          Dans un tel système, les bulles financières ne pourraient pas vraiment se développer, puisque la création monétaire serait mimine. L'aléa moral induit par la protection de l'État (qui encourage tout le monde à prendre plus de risque) n'existerait pas non plus et chaque acteur financier serait davantage responsabilisé, des déposants aux banques en passant par les acheteurs de maison et les investisseurs.

          Pour toutes sortes de raisons spécifiques à chaque cas, à cause des politiques monétaires, de la réglementation financière et des programmes interventionnistes des gouvernements, des bulles se sont davantage développées dans certains pays que dans d'autres au cours des dernières années, même si le phénomène a été universel à cause du statut de monnaie de réserve mondiale du dollar américain. Dans des petits pays comme l'Islande et l'Irlande, les banques ont été encouragées à prêter des sommes gigantesques à des clients autant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, avec des fonds venant d'un peu partout. Lorsque leurs gouvernements ont décidé stupidement de garantir ces sommes qui dépassaient largement le PIB total du pays, tout ce qu'ils ont garanti a été la faillite éventuelle non seulement des banques, mais de l'État et de l'économie dans son ensemble. Le gouvernement américain a fait la même chose en allant à la rescousse des banques de Wall Street et de Fannie et Freddie, mais même si ces montants étaient encore plus considérables sur le plan nominal, ils l'étaient beaucoup moins en proportion de l'économie américaine.

          Je soupçonne par ailleurs (le prouver de manière empirique nécessiterait une recherche au-delà de mes moyens), que les pays ou régions qui ont de meilleures politiques publiques et une économie plus dynamique sont ceux où la bulle a grossi davantage. Logiquement, s'il y a un surplus de création monétaire, c'est là que les fonds vont trouver plus d'opportunités d'investissement. C'est conséquemment là aussi que la spéculation sera la plus forte et que les malinvestissements – des investissements dans des projets insoutenables à plus long terme, qui semblent rentables uniquement à cause de l'illusion causée par les bas taux d'intérêt et le surplus de liquidités à investir – seront les plus nombreux.

          C'est ce qui explique qu'un pays en très forte croissance comme l'Irlande a pu attirer tous ces fonds. Chez nous, c'est ce qui explique que le Québec, qui n'a pas connu de boom immobilier et autres de la même ampleur que certains de ses voisins dans les années précédant la crise, a pu traverser celle-ci sans trop subir de contrechocs, puisque les malinvestissements y ont été moins nombreux. La raison n'en est pas la supériorité du modèle québécois, mais plutôt le fait que ce modèle interventionniste rendant notre économie moins attrayante, il nous protège des effets pervers d'un interventionnisme étatique d'un autre ordre, celui qui engendre les bulles financières et des crashs subséquents. Comme la Grèce, le Québec a plutôt une économie sclérosée à croissance faible, qui se maintient à flot depuis des années par l'endettement public – jusqu'à ce que les créanciers finissent par fermer le robinet.




Martin Masse

Le Québécois Libre



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Martin Masse est le fondateur et l'éditeur du Québecois Libre.
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