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L’intrigue est à rébondissements

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Published : October 21st, 2011
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Category : Editorials

 

 

 

 

On pourrait croire qu’il reste deux jours pleins pour dégager entre les Allemands et les Français un compromis boiteux à présenter au sommet de dimanche, mais il n’en est rien. Angela Merkel est désormais sous le contrôle sourcilleux de sa propre coalition au Bundestag et doit négocier avec celui-ci un mandat de négociation, ce qui va prendre du temps auparavant.


Quoiqu’il en soit, la tentative dramatisée de Nicolas Sarkozy d’hier, lorsqu’il s’est rendu à Francfort pour profiter de la despedida de Jean-Claude Trichet, qu’il a gâché, a fait un gros plouf. Il n’a pas été possible de faire admettre le montage privilégié par les Français pour le FESF, qui consiste à lui donner accès aux guichets de la BCE en lui accordant une licence bancaire.


A propos de la restructuration de la dette grecque – que les Français veulent minorer pour protéger leurs banques – ainsi que la recapitalisation des banques, les discussions se poursuivent. Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale, a clairement indiqué ce matin les bricolages que les banques s’apprêtaient à poursuivre, afin de l’éviter. « Il est clair que nous ne demandons pas de fonds publics. Nous pouvons nous adapter avec nos propres moyens (…) On garde l’essentiel des résultats pour augmenter les coussins de sécurité (…) Ensuite, on peut effectivement ajuster telle ou telle activité (…). Enfin, le cas échéant (…), on peut faire aussi appel au marché ». D’ores et déjà, l’Autorité bancaire européenne (EBA) est venue à leur rencontre, grâce à de savants calculs permettant de revoir à la baisse leurs besoins globaux de renforcement, maintenant estimés à 80 milliards d’euros.


Quant à la décote supplémentaire de la dette grecque, on peut anticiper un effet d’affichage pour, comme la fois précédente, s’appuyer sur une confusion volontaire afin de justifier qu’elle sera inférieure aux attentes des analystes, c’est à dire 50%. Une chose est le montant de cette décote, tel qu’il se traduit comptablement dans les bilans bancaires, autre chose est la diminution réelle de la dette grecque, lorsque l’on prend en compte l’allongement de sa maturité et les coûts que représentent les garanties (collatéraux) qui doivent être fournies. Les calculs montrent que la réduction de peine est très inférieure à la décote mise en avant.


Dans le domaine des effets spéciaux, Michel Barnier, commissaire européen aux services financiers, a apporté sa contribution, sous forme d’une opération de diversion. Il va proposer d’interdire aux agences de notation de publier leurs notes sur les Etats à un « moment inopportun », sur décision de l’ESMA, la nouvelle autorité de régulation financière européenne. Douce plaisanterie qui consiste à faire croire que ces informations ne circuleront pas…


Il ressort de cette situation une nouvelle fois chaotique que seul le gouvernement allemand a une stratégie, qui est ce qu’elle est. Le moteur franco-allemand marche sur une patte, les Français n’en n’ayant pas. Mais si cette politique entend préserver l’intégrité de la zone euro, au nom des intérêts bien compris de l’économie allemande, elle précipite l’avènement d’une Europe à deux vitesses, à l’image des sociétés occidentales elles-mêmes. Opposant non pas les 27 de l’Union européenne aux 17 de la zone euro, comme tentent de le faire croire les Français à la recherche d’alliés, mais un noyau dur regroupé autour d’une Allemagne ayant imposé aux autres pays une discipline budgétaire qui tiendrait du miracle. Or, celui-ci n’aura pas lieu : le système continuera à imploser et l’Europe à s’enfoncer dans la récession.


Frédéric Oudéa veut lui aussi croire aux interventions du Saint-Esprit. « La recapitalisation des banques, c’est un des sujets mais ce n’est pas le sujet probablement essentiel », a-t-il estimé,, lui qui avait une semaine auparavant expliqué que « le risque sur l’Italie n’est pas avéré ». Il considère désormais que « la question clef, c’est comment montrer que l’Espagne et l’Italie vont se donner les moyens de ne pas avoir de problème. Et ce sujet-là (…) concerne bien plus que les banques ».


Le millier de milliards d’euros que Wolfgang Schaüble a annoncé comme allant être la capacité d’intervention du FESF ne réglera pas non plus le problème. C’est d’ailleurs pourquoi les négociations se poursuivent avec les Américains, afin d’accroître les ressources du FMI pour que celui-ci puisse aider les Européens. Le reste est du bavardage, comme dirait Angela Merkel qui a parait-il surnommé Nicolas Sarkozy : Herr Bla-Bla .


Mais, s’agissant du FMI, les choses se compliquent encore à propos de la Grèce, en plein dans la tourmente, les manifestations et les grèves. Ses représentants trouveraient trop optimistes les estimations de la Commission concernant la capacité de la Grèce à faire face à sa dette. Ils bloquent le rapport de la Troïka ainsi que le versement annoncé de la tranche d’aide correspondante, vitale pour éviter un défaut dans les semaines qui viennent. Voilà de quoi alimenter le débat sur le montant de la décote supplémentaire de la dette grecque et de compliquer le jeu de ceux qui veulent la minorer…

 

 



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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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