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Une
ânerie à ne pas y croire semble faire son chemin dans les
esprits, en dépit des démentis des plus simplistes de nombreux
roublards du camp de l’or. Mon expérience m’a beaucoup
appris, mais il semblerait que certains détails aillent encore bien
au-delà de ma compréhension. A dire vrai, beaucoup de personnes
intelligences éprouvent des difficultés à bien saisir ce
phénomène. Certains de
mes collègues ont déclaré que les problèmes des
grosses banques Occidentales pourraient être surmontés en
l’espace d’un rien de temps grâce à la distribution
de liquidités à grande échelle par la Fed et la BCE. J’ai
bien peur que ce ne soit pas le cas ! Les banques
ébréchées des Etats-Unis, de Londres et de
l’Europe ne pourront être rafistolées par
l’impression monétaire. Elles souffrent de bien trop de
problèmes structurels liés à leurs actifs papiers
qu’elles ne pourront jamais être remises sur pieds. Elles me font
penser à une voiture de qualité médiocre à course
de cylindre mal calibrée, arbre de transmission mal aligné,
mauvais système de refroidissement et barres de torsion très
mal conçues en route vers le garage auto. Les meilleurs
mécaniciens ne pourraient pas la réparer, et conseilleraient
une vente pour pièces. C’est dans cet état que sont
aujourd’hui les grosses banques. Elles possèdent de mauvaises positions
qui ont déjà engendré une réaction en chaîne
catastrophique, et qui déclenchent constamment des appels de marge.
Plus d’argent ne pourra pas les sortir de cette fâcheuse
situation. L’extension de leur marge de crédit est anormale et
va bien au-delà des moyens habituels. Elles se retrouvent coincées,
et sont dans l’impossibilité de satisfaire des contrats vieux de
plusieurs années et dont les termes diffèrent des uns aux
autres. Leur trame de travail n’est pas réparable, du moins pas
par l’argent.
La coalition
Occidentale s’empresse de leur poser des vis, se confrontant sans cesse
à leur insuffisance de marge en décomposition, se
forçant sans cesse à une renonciation à l’or. Les
pertes en or des banques indiquent clairement que l’or est une monnaie,
et que ce n’est pas le cas du papier. Les erreurs des grosses banques
invitent leurs opposants à attaquer, comme par exemple JP Morgan avec
sa position sur obligations souveraines et sa structure USTBond
complexe défendant le maintien d’un taux
d’intérêt à 0% grâce aux swaps de taux
d’intérêts. Mais d’autres problèmes
insurmontables pèsent également sur leurs épaules :
leurs clients, et parmi eux des personnes très puissantes,
réclament à ce que leur or alloué leur soit rendu.
Ajoutez
l’un à l’autre ces deux problèmes extraordinaires
et vous en conclurez par vous-même que l’or appartenant aux comptes alloués a
certainement été utilisé en tant que collatéral
pour couvrir les mauvaises opérations commerciales de ces
banques ! Elles font face à des appels de marge qui ne peuvent
être satisfaits que par le recours à l’or. Le canon encore
fumant de cette affaire viendra bientôt marquer le lancement d’un
nouveau scandale bancaire. Le scandale de l’or des comptes
alloués viendra éclipser celui de MF Global, et propulsera le
prix de l’or jusqu’à 5000 dollars l’once. Plus de
quatre mille tonnes d’or ont été usées et
abusées, éparpillées au sein des structures bancaires.
La nouvelle monnaie ne peut et ne pourra pas venir en aide aux
grosses banques. Elles sont en ruines, et réalisent tout juste
qu’elles font la queue pour l’abattoir. La seule solution qui
leur reste serait de conclure un marché avec leurs maîtres et
shérifs. Un jour viendra où elles ne seront plus capables de
réunir assez d’or pour couvrir les appels de marge. Depuis le 29
février, elles ont renoncé à plus de 6000 tonnes d’or.
Elles finiront un jour par arriver à bout de l’or des
châteaux Suisses et des catacombes Romaines. Alors seulement, la partie
sera terminée, et un chapitre dangereux commencera.
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