Traditionnellement considéré comme une valeur-refuge, l’or
d’investissement constitue également un actif stratégique pour les
investisseurs soucieux de sécurité, certes, mais également de performance et
de rendement.
On sait que l’or, comme tous les métaux précieux, n’est
pas un actif spéculatif. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas obtenir de
rendement avec l’or, c’est juste que ce n’est pas sa
fonction première. En l’occurrence, une étude du World Gold Council
a montré que l’or avait les qualités d’un actif stratégique à ne pas négliger
dans son portefeuille.
L’or, un actif de plus en plus recherché
Longtemps, l’or a été considéré comme l’apanage des plus riches. C’était le
symbole de la fortune et du pouvoir, généralement inaccessible à
l’individu moyen. Peu à peu, au cours du XXe siècle, l’or s’est démocratisé à
mesure que l’épargne de précaution entrait dans les mœurs, y
compris auprès des catégories sociales moyennes, voire modestes.
Après la Seconde Guerre Mondiale, la monnaie fiduciaire a
pris l’avantage sur l’or et les métaux précieux, aidées en
cela par la déconnexion des devises officielles par rapport à l’or, au point
qu’à la fin des années 1990, l’or était réellement devenue une “relique
barbare”. Néanmoins, dès 2001, le monde s’est mis à changer brutalement (en
partie à cause des nouvelles menaces terroristes, géopolitiques mais aussi
économiques) et la demande d’investissement en or est
repartie à la hausse partout dans le monde. Et depuis, cette demande a
régulièrement augmenté de 18% par an en moyenne.
Aujourd’hui, certains investisseurs utilisent l’or comme une
réserve de richesse, mais aussi comme une garantie face aux
turbulences des marchés plus traditionnels, surtout depuis la crise
financière de 2008-2008 qui a révélé la faiblesse (et aussi les risques) du
système financier mondial.
Même les fonds de pension américains, pourtant habituellement très
investis en actions, ont porté la part des actifs dit “non traditionnels”
(l’or et les métaux précieux notamment) de 17% en 2006 à 27% en 2016.
L’or un actif qui rapporte malgré tout
Certes, on ne le répétera jamais assez, l’or est avant tout une assurance,
un moyen de protéger son capital en cas de crise. Néanmoins, l’or peut
également constituer une source de rendement à long terme
particulièrement stable. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude publiée
en janvier dernier par le World Gold Council.
Ainsi, en dépit des fluctuations parfois brutales qui ont pu marquer les
prix de l’or de manière ponctuelle, le cours du métal précieux a
progressé en moyenne de 10% par an depuis 1971 ! C’est à dire dès la fin du
système monétaire international qui était jusqu’alors basé sur la
convertibilité du dollar en or.
Ainsi, à partir du moment où il a pu être négocié librement, l’or a vu ses
rendements à long terme de l’or augmenter de manière comparable à ceux des
actions, bien au-delà du rythme de progression des obligations ou même des
autres matières premières.
Toutefois, il y a une bonne raison derrière ces performances : l’or
reste un produit particulièrement rare qui se négocie sur un marché
à la fois mondial et liquide. Durant ces 20 dernières années, la
production d’or n’a pas véritablement progressé (à peine +2% par
an), mais la demande, quant à elle, a explosé. Consommateurs, investisseurs,
banques centrales, tout le monde a commencé à vouloir de l’or, ce qui a
contribué à faire grossir la demande. Rien que la Chine et l’Inde
représentent à elles deux plus de 50% de la demande mondiale.
L’or, cet actif qui symbolise toujours la richesse
Les études du World Gold Council montrent que l’expansion de la richesse
est l’un des principaux moteurs de la demande d’or à long terme. Non
seulement la demande a augmenté en même temps que la technologie qui
nécessitait de plus en plus de connectique ultra précise, performante et
quasiment inusable, mais les bijoux ainsi que les lingots ou les
pièces ont eux aussi connu une explosion spectaculaire.
Depuis leur lancement en 2003, les ETF adossés à l’or,
même s’ils “survendent” plusieurs fois leurs stocks, ont tout de
même accumulé plus de 2 000 tonnes d’or, pour près de 100
milliards de dollars. Les banquiers centraux eux aussi ont été d’importants
acheteurs depuis 2010, notamment en vue de diversifier leur réserves de
change en expansion.
Sans parler de certaines banques centrales, comme celle de Russie par
exemple, qui est désormais le 5e plus gros détenteur d’or
devant la Chine, et dont l’objectif est surtout de ne plus dépendre du
dollar, quitte à créer un jour peut-être un système monétaire alternatif… basé sur l’or
!
L’or a surpassé l’inflation
Traditionnellement, l’investissement or sert à préserver le
capital, mais depuis 45 ans, il n’a pas fait que le protéger, il l’a
fait croître. Lorsque l’étalon-or était en vigueur, le dollar américain était
soutenu par le prix de l’or, et il y avait un lien étroit entre l’or et
l’inflation américaine. Une fois libéré de son carcan monétaire, l’or a
commencé à progresser bien plus vite que l’inflation et ses rendements ont
rapidement dépassé l’indice des prix à la consommation
américain à long terme, notamment en raison de la demande croissante évoquée
plus haut.
Ainsi, dans les années où l’inflation a été supérieure à 3%, le prix de
l’or a augmenté de plus de 14% en moyenne. Et quand on sait que l’or se
comporte également assez bien en période de déflation (source : Oxford
Economics, The impact of inflation and deflation on the case for gold, Juillet
2011), on comprend que le métal précieux constitue bien plus qu’un simple bas
de laine blindé pour protéger ses économies.
L’or demeure une monnaie forte
Oui, en dépit des efforts du monde financier pour dépouiller le précieux
métal jaune de sa qualité de monnaie, l’or a toujours continué à être
considéré comme tel à bien des égards. Et tout au long du XXe siècle, l’or
n’a jamais cessé d’être un moyen d’échange, surpassant même largement les
performances des principales monnaies. À plus forte raison lorsque les
économies ont fait défaut, dégradant les devises et plongeant les marchés
dans les multiples qui se sont succédées depuis des décennies.
Là encore, la rareté de l’or a permis de lui accorder une
valeur tangible, alors que les monnaies fiduciaires
perdaient toute crédibilité en étant imprimées à volonté, en quantité
illimitée, pour soutenir des politiques monétaires économiquement
suicidaires.
Pour tous ceux qui recherchent une vraie monnaie, c’est à
dire un moyen d’échange crédible et qui possède une valeur intrinsèque forte,
l’or reste donc le premier choix.
L’or, un actif international particulièrement liquide
Enfin, toujours selon les chiffres du World Gold Council, on estime que
les avoirs en or détenus par les investisseurs et les banques centrales
s’élèvent à environ 2900 milliards de dollars US, avec une
ligne de 400 milliards de dollars US supplémentaires par le biais
d’instruments dérivés négociés en bourse ou de gré à gré.
Mais ce marché n’est pas statique, il est au contrairement
particulièrement liquide puisqu’il s’en échange chaque jour
pour 150 à 220 milliards de dollars à travers le monde, sans compter les ETF
qui changent de main quotidiennement à hauteur de 50 à 60 milliards de
dollars.
Cette circulation alliée à une croissance relativement stable depuis près
de 50 ans, ainsi qu’une reconnaissance universelle en tant que source
de richesse, sont autant de raisons pour que l’or soit
considéré comme une monnaie à part entière mais également un actif
stratégique qu’il convient de posséder dans son portefeuille, de manière
presque immuable, quelles que soient les circonstances.