J’ai lu récemment que l’or ne
se mangeait pas. Alors j’ai mangé des billets de 20 dollars bouillis comme
accompagnement, et ai opté pour un marché monétaire au chocolat en dessert.
Je plaisante, bien sûr.
L’idée est tout simplement que
les arguments à la « l’or ne se mange pas » ne sont que des
distractions inutiles.
Pourquoi les pouvoirs
financiers en place voudraient-ils nous distraire ? Si nous accumulons
du capital sur l’or, alors ce capital sort du système financier fiduciaire et
du contrôle des banquiers et des politiciens. Et ce qu’ils cherchent avant
tout, c’est contrôler notre capital. C’est pourquoi ils découragent la
propriété d’or.
C’est très simple. Mais ce
n’est pas tout.
Non seulement les banquiers et
politiciens veulent contrôler notre capital, ils veulent aussi contrôler le
prix de l’or sur le marché. L’or est en compétition avec toutes les autres
devises fiduciaires basées sur la dette ; et les banques, banques centrales
et gouvernements dépendent de ces devises fiduciaires. Ils ne veulent pas
voir l’or détourner l’attention des citoyens de leurs devises fiduciaires
contrôlées. Mais l’influence des banques centrales n’est pas infinie. Au
Japon, face aux politiques actuelles de leur banque centrale, les gens
commencent à réaliser qu'ils ont besoin d'or. Les marchés des métaux précieux
ont clairement entamé une nouvelle phase.
Est-ce que Carrefour
encourage les gens à aller faire leurs courses chez Casino ? Bien sûr
que non ! De la même manière, les banquiers centraux découragent la
propriété d’or, et la suppression des prix est l’un des outils auxquels ils
ont recours. Un document rédigé par Dirk G.
Baur, de l’Université d’Australie méridionale, discute du processus par
lequel les banques centrales gèrent le prix de l’or. Le GATA documente depuis des années cette
manipulation des prix. Si quelqu’un a le pouvoir et le besoin de manipuler
les marchés, il est raisonnable de croire qu’il le fasse. Rien de bien
surprenant ici.
C’est très simple. Mais ce
n’est pas tout.
Les devises fiduciaires sont
basées sur la dette. Les banques augmentent la dette, et cette dette se
transforme éventuellement en un esclavage financier. L’or ne repose pas sur
la dette – il représente du capital pur – c’est pourquoi la propriété d’or
est découragée par les pouvoirs financiers en place. Les gouvernements et les
banques centrales veulent naturellement un monopole sur l’émission et la
valeur de leurs devises. Les devises fiduciaires soutiennent ce monopole, et
l’or le décourage. Ne vous attendez pas à ce que les banques centrales
embrassent l’or tant qu’elles n’auront pas d’autres options.
Confiance et incertitude
Vous pouvez utiliser vos
dollars ou vos euros – qui ne sont pas de la monnaie mais une dette de la
réserve fédérale envers vous – pour acheter une action, une obligation ou un
produit. La raison pour laquelle vos dollars sont acceptés est que la
personne qui les accepte sait qu’ils seront aussi acceptés par la personne
qu’elle cherchera à son tour à payer.
Que se passe-t-il lorsque
cette chaine de transactions se brise en raison d’une chute du niveau de
confiance ? Une nouvelle crise similaire à celle de 2008 pourrait voir
le jour, mais la dévastation causée pourrait être bien pire. Pourquoi ?
Parce que nous avons continué d’accumuler de la dette, qui s’élève désormais
à plus de 200 trillions de dollars, mais aussi des effets de levier et des
produits dérivés. Notre système financier est aussi plus fragile. Si la
confiance chutait, le risque de contrepartie deviendrait critique. Si une
banque n’est plus payée après un effondrement et ne peut plus payer une
deuxième banque, et que cette deuxième banque vous doit de l’argent, alors
vous ne serez pas non plus payé. Multipliez cela par plusieurs centaines de
trillions, et comparez le tout à l’absence de risque de contrepartie de l’or.
Taux d’intérêt négatifs :
il existe, nous dit-on, entre 12 et 13 trillions de dollars de dette
souveraine globale porteuse d’intérêts négatifs. Cela vous fait-il penser à
un système financier solide ou à un bulle à la recherche d’une
aiguille ? Préféreriez posséder de l’or ou des obligations qui génèrent
des intérêts négatifs et seront remboursées dans une devise dévaluée ?
Economie de subprimes :
Steve St. Angelo nous a suggéré des défauts de dette d’entreprises,
étudiantes, automobiles et énergétiques imminents. Nous sommes loin d’avoir
une pénurie de dette à risque susceptible de faire l’objet d’un défaut.
Préféreriez-vous posséder des obligations sur les subprimes ou de l’or
physique en période de déclin envers les devises fiduciaires ?
Les métaux précieux sont une
assurance contre une bulle à la Ponzi de plus en plus fragile sur les devises
fiduciaires, la dette étudiante, la dette des entreprises, la dette
énergétique, les prêts automobiles et la confiance en les gouvernements et
les banques centrales. Tout est risqué, à l’exception de l’or et de l’argent.
Voici ce que nous en
dit Jim Rickards :
(Strategic Intelligence –
juillet 2016)
Les marchés des capitaux
sont au bord de l’effondrement. Bientôt, ils n’auront plus aucune confiance
en le pouvoir des banques centrales de soutenir leurs monnaies. La plus
puissante des banques centrales du monde, la Réserve fédérale, est un
cas-témoin dans le cadre de cet effondrement global de la confiance.
Les prévisions de la Fed
sont abyssales, ses modèles financiers sont obsolètes, et sa compréhension
des marchés des capitaux est erronée. Des années durant, ces problèmes ont
été obscurcis par la confiance aveugle des investisseurs en l’omnipotence des
banques centrales et la crainte de vivre sans elle. Mais cette époque est
révolue. L’Empereur est nu, et les Américains sont enfin prêts à l’admettre.
Cette perte de confiance ne
concerne pas que la Réserve fédérale. Elle affecte les banques centrales tout
autour du monde.
CONCLUSIONS:
- Ne vous
laissez pas distraire par les arguments sans fondement à la « l’or ne
se mange pas ».
- Ne vous
laissez pas distraire par la manipulation du marché de l’or par les
banques centrales. Comment vous attendiez-vous à ce qu’elles répondent à
la plus grosse compétition sur le marché international des
devises ? Accumulez de l’or tant que vous le pouvez.
- Ne vous
laissez pas distraire par la dette du monde. Nous assisterons à des
défauts, explosifs ou en douceur, au travers de répudiations ou
d’hyperinflation, et l’or est notre seule assurance contre la
dévastation qui en découlera.
- L’or
est un actif sans risque de contrepartie.
Le papier se désintègre, et
l’or continuera de briller.